à travers deux articles du Monde.fr
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DSK, une bulle politique.
( Que c'est bon d'entendre parler "d'économie" ainsi; et surtout, "d'économistes" !!)
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Plus des deux tiers des sondés ont jugé que Martine Aubry l'emportait sur son partenaire-rival en ce qui concerne l'honnêteté, la fidélité aux valeurs de la gauche et la détermination à "changer les choses" ; mais presque les deux tiers des sondés ont jugé que DSK avait, davantage que sa partenaire-rivale, "l'étoffe d'un président de la République".
La question de ce qui fait d'un homme ou d'une femme politique un "présidentiable" est ainsi brutalement posée. Ecartons l'idée que l'honnêteté et la fidélité à ses engagements seraient un passif, et inversement. La question est plutôt : qu'est-ce qui fait que le caractère présidentiable se conserve malgré de mauvais scores sur des valeurs aussi essentielles ?
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En économie, l'écart entre la valeur marchande d'un bien, appréciée par son prix, et sa valeur intrinsèque s'appelle une bulle. Le phénomène "DSK" serait-il une bulle ? L'interrogation est plaisante, s'agissant d'un économiste, qui, au moment de prendre les rênes du Fonds monétaire international (FMI), déclarait, en octobre 2007 : "La crise financière ne devrait pas avoir d'effet dramatique sur la croissance mondiale. La situation est maintenant sous contrôle."
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On se récriera, puisqu'on lit partout que DSK est un être "supérieurement intelligent", un économiste hors pair qui a déjà sauvé l'euro et l'Europe, qu'il est en marche pour "refonder" le capitalisme mondialisé, et qu'il est donc le mieux placé pour "sauver la France". Cette enflure, nourrie jusqu'à la nausée par des chroniqueurs qu'on croirait avoir été engagés comme fonctionnaires chez DSK, a quelque chose d'obscène. Quel manque de discernement de confondre l'intelligence et le brillant de celui qui en impose !
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Je me contenterai de pointer l'écart abyssal entre les jugements portés sur son action en France et à l'étranger - et, singulièrement, dans la presse de gauche anglaise et américaine. Celle-ci se déchaîne contre l'action du FMI. Quelques titres d'articles évocateurs : "Les avis du FMI sont-ils meilleurs que ceux d'un ivrogne dans la rue ?" (Dean Baker, codirecteur du Center for Economic and Policy Research à Washington, dans le Guardian du 29 juin) : la réponse est non et, au moins, ces derniers sont-ils honnêtes ; "Des cinglés aux commandes" (Paul Krugman, Prix Nobel d'économie, dans le New York Times du 7 juin) ; j'en passe et des meilleures.
Mark Weisbrot, président du Just Foreign Policy à Washington, décortique l'étouffement délibéré de la Lettonie par le FMI. Le schéma est simple : ce pays ne peut pas dévaluer car sa monnaie est accrochée à l'euro. Pour l'aider à retrouver sa compétitivité sur le marché mondial, il faut donc le faire entrer en déflation afin que, les salaires s'effondrant, la dévaluation se fasse en termes réels.
La crise de solvabilité de la Grèce : le FMI a écarté toute solution en termes de restructuration de la dette parce qu'elle aurait coûté trop cher aux banques créditrices, surtout européennes. On gratifie ceux-là mêmes, qui, par leurs paris irresponsables, ont privé des millions de gens de leur travail et de leur domicile en enfonçant encore plus le poignard dans la plaie.
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Une question préjudicielle se pose. A supposer même que DSK fût un bon économiste, est-ce d'un économiste que la France a besoin ? C'est l'économie qui empoisonne la société et on appelle des économistes à son chevet ? Il faudrait un Molière pour faire rire du ridicule de cette conclusion. Le capitalisme a besoin de croire qu'un horizon de développement indéfini s'offre à son regard - ce qu'on appelle la "croissance". Or, il commence à douter que ce soit possible.
(Par Jean Pierre Dupuy, philosophe)
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CE DSK, c'est le prototype même de la Gauche raisonnable qui sait de quoi elle parle. Je commence à être persuadé qu'on nous le programme pour "l'alternance", afin de continuer le très sale boulot entamé par les prédécesseurs, Sarkozy ayant décidément par trop salopé le pupitre du chef d'orchestre. Il nous jouera exactement la même partition, peut être avec des instruments quelque peu différents.
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Autre sujet: les USA rembourseront-ils leur dette?
Bien sur que non!
Parce que c'est tout bonnement impossible, et parce qu'ils sont persuadés d'être les maîtres naturels du monde.
Enfin parce que c'est un peuple majoritairement composé de fichus crétins. (benjamin)
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Souvent drôle, grinçant, candide parfois. 20 000 milliards de dollars. Chronique de la folie américaine (lien vers l'article) est un voyage au coeur des excès :
excès d'argent (56 000 milliards de dollars de patrimoine, soit environ le PIB du monde entier),
de nourriture (100 millions d'obèses, dont un enfant sur six),
de religion (30 % croient mot pour mot à ce qui est écrit dans la Bible),
des armes (250 millions) ou encore du chacun pour soi poussé à l'extrême (dans 46 des 50 Etats, la notion juridique de non-assistance à personne en danger n'existe pas)...
Mais, au terme de ce voyage, Edouard Tétreau est arrivé à une conclusion sans équivoque : les Etats-Unis ne rembourseront pas leur dette.
"20 000 milliards attendus pour 2020, c'est un siècle de salaires pour toute la fonction publique !"
Sans compter les 56 000 milliards de dollars d'engagements de retraites non financés. Edouard Tétreau appelle cela "l'ardoise magique". "Chaque billet émis par la Réserve fédérale a "force libératoire pour toute forme de dette publique ou privée"", rappelle-t-il. Il n'y a plus qu'à faire marcher la planche à billets, et "l'Amérique se sera acquittée de toutes ses dettes (...) sans effort aucun". Mais en faisant payer la facture au monde entier. Un scénario apocalyptique, extrême, qui mènerait à la faillite de la planète. La crise financière de 2008 : une bagatelle, en comparaison.
Benjamin
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