Les mesures à prendre (1)
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(notes précédentes sur le sujet, postée les 19 & 26 avril)
B) MESURES
Il est aujourd’hui nécessaire de rompre avec ces illusions et de rendre à notre pays les moyens d’assurer lui-même sa sécurité en reconstruisant notre armée sur les principes suivants :
1) Une Armée au service de la Nation :
- L’Armée française doit être aux ordres exclusifs des autorités du peuple français, donc quitter l’Eurocorps ainsi que le commandement intégré de l’OTAN, sous lequel Chirac l’avait replacée en 1996. Cette structure conçue en 1949 pour répondre à la menace soviétique n’a plus de raison d’être depuis la disparition de celle-ci.
L'idée d'une défense nationale totalement souveraine est évidemment respectable: nous avons vu précédemment que l'extrême droite devenait gaulliste. Notons qu'il y a soit confusion soit ambiguïté entre appartenance à une alliance (l'alliance atlantique), appartenance à un commandement intégré, et soumission avec abandon de souveraineté à la direction d'une alliance (l'OTAN, pour ne pas la nommer).
Cette dernière étape, c'est Sarozy et pas Chirac qui l'a franchie... contre quelques postes de commandement virtuels, tant ils ont peu d'importance.
Peu de temps après être sorti du commandement intégré de l'OTAN (un coup de tonnerre) la France fut la première nation occidentale à apporter un soutien sans faille aux USA lors de la crise de Cuba. Soutien qui n'en avait que plus de prix puisqu'il n'était pas "obligé".
Pareil: elle a fixé des limites lors de la première guerre du Golfe: sortir le Koweit de l'occupation irakienne (on n'ose dire "libérer" vu le caractère du régime) et on aurait pu ne pas y aller, malgré le mandat de l'ONU qui "autorisait" sans être impératif. Nous avons pu refuser la seconde guerre du Golfe. En revanche, Sarkozy nous a englués en Afghanistan où les Français agissent sous comandement américain et sans autonomie.
- Nos troupes, d’autre part, doivent participer à des opérations de maintien de la paix seulement si les intérêts de notre pays sont en cause et si nos soldats demeurent sous commandement français.
Maintien de la paix seulement si nos intérêts sont en cause? Il faut préciser quand on décidera que nos intérêts sont en cause. Dans chaque pays de l'ex AOF ou AEF, il demeure des milliers de ressortissants français à protéger ou évacuer en cas de conflit majeur. Si on est allé au Tchad, c'était pour contenir une Libye à l'époque terroriste et expansionniste qui menaçait quasiment la moitié de l'Afrique - donc nos intérêts. Si on reste au Gabon, c'est pour protéger Bolloré.
Et à rebours, si un peuple exige notre départ et que nous y perdrons, nous maintiendrons nous contre sa volonté pour préserver nos intérêts?
Enfin, l'arrêt d'un bain de sang ou d'un conflit qui s'éternise évite des créations durables de zones de non droit qui favorisent la prolifération de mafias ayant propension à l'expansion, du terrorisme pour faire avancer les causes en attirant l'attention sur elles, des trafics pour financer les conflits.
C'est parce que l'Europe a laissé le conflit yougoslave s'éterniser que des milliers de kalachnikovs sont en vente dans des cités de la même Europe. C'est la guerre civile colombienne qui favorise l'exportation massive de cocaïne. Un Maghreb et un Machrek à feu et à sang pour des années, et ce sont nos approvisionnements en énergie durement menacés (ce qui affolait le FN plus haut) mais aussi des tensions migratoires insupportables.
Je n'écris pas qu'il faut intervenir "partout". Mais des gens qui ont des réponses pas simples mais simplistes à des questions éminemment complexes sont stupides par nature.
... et si nos soldats demeurent sous commandement français.
- Cette politique d’indépendance n’exclut aucune alliance conforme à nos intérêts.
Là encore, le FN s'empêtre dans ses contradictions. Parce que si nous nous allions avec d'autres, il faut coordonner les opérations pendant le conflit - et ça suppose une préparation sophistiquée pour harmoniser tactiques, systèmes d'armes, partages de codes, des transmissions, etc. Qui ne peut que se préparer d'avance.
Comment, en cas "d'alliance conforme à nos intérêts", coordonner des tirs aériens en appui tactique pour des troupes au sol, si cela n'a pas été prévu élaboré lors de manoeuvres communes, sans partages de codes, simulations en commun? Comment distinguer avion "allié" et "ennemi" sans les transpondeurs agréés qui permettent de les classer?Comment ravitaille ren vol si les systèmes ne sont pas compatibles, et les pilotes pas habitués à travailler de concert?
On rappelle au FN qu'il est fini, le temps où des pays européens donnaient à Napoléon de la chair à canon qu'il suffisait de vêtir et d'équiper pour abonder la Grande Armée. Même en 1914, c'était devenu plus sophistiqué.
Ou on reste sur un "splendide isolement" - mais dans ce cas quelles que soient les circonstances on ne devra compter que sur nous - ou on veut un système d'alliances conforme à nos intérêts, et il faut le préparer. Donc le définir.
En gardant en tête que si nous demandons un appui quand nos intérêts seront menacés, nos alliés potentiels sont en mesure d'exiger la réciproque.
benjamin
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