____________________________
Assalto na rua
Un bref interlude dû à un incident très désagréable qui, s'il peut survenir dans le monde entier, arrive certes statistiquement plus souvent dans certains quartiers du Brésil qu'ailleurs: dimanche après-midi, en me baladant sur la "praça da Relogio" de Belém**, relativement déserte mais "pas totalement", je me suis retrouvé subitement entouré de deux jeunes gars surgis véritablement de nulle part (je fais gaffe d'habitude), costauds et très décidés, qui ont commencé par me "tabasser" modérément pour montrer qu'ils étaient sérieux avant d'exhiber deux sacrés couteaux de boucher.
** La première place du Brésil qui bénéficia de l'éclairage électrique, avant même celles de Rio, au temps de la "folie du caoutchouc"
.
J'avais un petit sac-à-dos avec quasiment rien dedans: un parapluie de quatre sous et un livre sans grand intérêt que j'ai tendu dans l'espoir de détourner leur attention... Ce qui m'a valu un coup sec dans le bide: ils voulaient la "maquina fotografica" (heureusement, la machine "annexe", celle que je sors quand je ne suis pas totalement sûr de moi), et savaient fort bien qu'elle était dans ma poche droite (j'avais pris un cliché une demi heure avant, ils devaient me suivre depuis ce moment). 10 secondes après, un policier militaire attentionné était là, s'assurant que je n'avais rien de grave, mais me dissuadant de faire une quelconque déposition "qui ne servirait à rien". Remis de mes émotions (sur le moment on croit qu'il ne s'est rien passé, mais le lendemain on se sent secoué moralement), j'ai décidé quand même d'aller déposer.
Je suis donc passé cet après-midi à la "police civile" où l'accueil fut extrêmement courtois, personnalisé, ce qui fait toujours plaisir. On m'a alors expliqué que vraisemblablement, le flic de la "police militaire" qui est venu me porter secours avait eu un comportement... curieux (ou au moins: "neutre"): il se pourrait qu'il s'assurait ainsi que personne ne courrait après mes malandrins et, se donnant tout le temps avant de faire un rapport si jamais il en faisait un (et il n'y avait aucune trace dans la "grande machine").
Cela dit, ça ne m'enchante pas, car je sais qu'au Brésil les ripoux (si ripoux il-y-a) se soutiennent entre eux, et vont très loin pour cela. Il est donc possible même si ce n'est pas certain (oui, je sais, c'est lâche) que si on me met en face de mon flic, je ne le reconnaîtrai peut être pas...
En plus ici, la "guerre des polices", ce n'est pas un vain mot puisqu'ils y a même eu des fusillades avec les armes de service entre policiers militaires et civils à S. Paulo, suite à des "différends"... Alors se faire des ennemis tenaces dans une ville où on revient chaque année...
En ce qui me concerne...Sur le moment on croit qu'on n'a pas grand chose, mais le moral en prend un coup. J'ai eu un peu de mal à marcher seul dans la rue; mais en se forçant, "ça passe". En tout cas ces péripéties ne doivent pas "braquer" contre le Brésil: j'étais seul, sur une place déserte, à pieds, avec un appareil photo que j'avais sorti.
Benjamin
Les commentaires récents