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Première étape: se remettre peu à peu des fatigues et courbatures engendrées par 9h de vol en classe "bétaillère". Cette fois c'est passé étonnament vite.
(je suis actuellement à "Saint-Georges de l'Oyapock", sur le fleuve frontière, juste en face d'Oiapoque)
Seconde péripétie. Au diable "l'aventure", mais je ne ferai pas la jonction "Guyane-Belém" en bus jusqu'à Macapa puis en bateau comme prévu: je prendrai sagement l'avion, une place aller et retour s'étant miraculeusement dégagée. Pourquoi cet "embourgeoisement?"
(vue de la "citadelle de Macapa", calquée sur le modèle des forts "Vauban" et destinée essentiellement à se protéger d'une expansion française)
Parce que 50 parmi les pires criminels de l'état de l'Amapa voisin de la Guyane se sont évadés du pénitentier de Macapa, et qu'ils "coupent les routes" pour détrousser les voyageurs. Ca, c'est encore une prise de risque "acceptable" dans le contexte brésilien, mais il y a pire...
Mais en plus la police fédérale, indépendante de tous les pouvoirs locaux et en grande partie du... gouvernement fédéral lui même, a mené, en conclusion d'une enquête interminable sur les faits de corruption avérée dans cet état loin de tout et peu surveillé une opération de "nettoyage" impressionnante: elle a arrêté, 18 jours avant les élections générales**, le Gouverneur, les maires des principales villes, les parlementaires "estaduais" et "federais", les chefs des principaux services (dont certains qui "dirigent" les polices militaires et civiles de l'état et pas mal d'autres personnalités; tout ce petit monde est embastillé pour dix jours au minimum à Brasilia dans une sorte de "super garde à vue" (avec des garanties quand même, telles que l'assistance permanente d'un avocat)
Le monument qui, à Macapa, marque l'emplacement exact de la ligne de l'Equateur
Bref, l'état de l'Amapa est sans aucune administration, un peu comme un poulet décapité qui continuerait de cavaler... Et dans ces conditions je préfère le "survoler"!
Je fais un rêve... qu'une telle chose soit possible en France où on sait fort bien que dans telle ou telle région (souvent dans l' outre mer mais pas exclusivement), délits d'initiés, corruption, prise illégale d'intérêt, etc. sont chose sinon courante du moins régulière au vu et au su de tous
** (selon la Constitution, on ne peut arrêter un candidat moins de deux semaines avant le scrutin, sauf pour certains crimes particulièrement graves)
Benjamin
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