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Lien: La moitié des Roumains estiment que la vie était meilleure sous le "communisme"
(source: lePoint.fr)
C'est l'Institut d'investigation des crimes du communisme et de la mémoire de l'exil roumain (IICCMER), qui publie ce sondage réalisé par l'institut CSOP.
Donc, sauf à être de singulière mauvaise foi, on ne peut guère suggérer que l'étude est biaisée par je ne sais quels nostalgiques de l'époque du couple Ceaucescu (on rappellera que la situation était si dure en Roumanie que c'est dans ce pays que la transition fut la plus violente, avec la fusillade quasiment sans jugement du tyran et de son épouse, vraisemblablement pour qu'ils ne parlent pas et ne révèlent pas de secrets embarassants pour ceux qui les renversaient)
Pour ma part, j'ai bien placé des guillemets autour de "communisme" parce que si on se réfère à la doctrine marxiste il est assez difficile de concevoir les régimes dominants de l'époque, dans les pays de l'est comme étant des émanations du communisme formel - un peu comme si on assimilait le nazisme ou le fascisme comme seules formes du capitalisme.
Il n'empêche. Vingt années de libéralisme, l'incorporation dans l'UE avec ses dogmes imbéciles fondés sur l'apologie du libre échangisme débridé - même avec des entités économiques qui, elles, se protègent fort bien -, malgré les milliards d'euros déversés par le biais (entre autres) des "fonds structuraux", et la moitié des habitants de Roumanie regrette l'époque honnie de la dictature. Et une autre partie des Roumains - comme dans les pays voisins - rechercherait plutôt le salut dans l'extrême droite raciste et xénophobe. Quelle réussite!
Selon le sondage, les raisons principales pour lesquelles les personnes interrogées affirment que la vie était meilleure sous le communisme sont la sécurité de l'emploi (62 %), le niveau de vie (26%) et l'accès à la propriété (19%).
Ce serait à se tordre de rire, si ce n'était si triste: même l'accès à la propriété était, selon les Roumains, plus aisé sous le communisme!
En Bref, les Roumains, comme bien des gens pencheraient pour la doctrine: "mon verre est petit mais je peux boire dans mon verre qui contient toujours quelque chose"
Evidemment, selon les commanditaires du sondage, les explications ne résident pas dans les crises économiques inhérentes à un système en bout de course qui ne génère plus que l'insécurité sociale généralisée, la progression d'inégalités scandaleuses, une croissance atone: elles résident dans "le manque d'information des populations" (les résultats sont semblables à peu près partout dans l'Europe de l'Est).
Bref, la solution ne serait pas de remédier à ce qui déplait aux peuples: elle consisterait à développer une propagande effrénée pour les persuader qu'on agit pour leur bien. On pourrait peut être, à cette fin, réhabiliter les agents de la Sécuritate: parce que ça, ils savaient bien le faire et nul doute qu'en échange d'une reconnaissance sociale et financière, ils serviraient leurs nouveaux maîtres avec autant de zèle que les précédents.
(pour mémoire)
Benjamin.
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