Lien de la première note sur ce thème
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Nous suivons Roberto, les uns très angoissés (ceux qui découvrent l'Amazonie), les autres très amusés par l'angoisse des premiers! Les stressés sont vêtus et chaussés comme Indiana Jones, les décontractés (dont je faisais partie) se baladent en short, vieux maillot et sandales. C'est infiniment plus confortable et tout aussi sûr.
Très vite, une première indication dont, à partir de ce jour, j'ai fait mon profit. Cette liane que l'on peut facilement trancher d'un seul coup de sabre donne une sève abondante, qui n'est que de l'eau avec un goût très légèrement acidulé et que l'on peut boire sans aucun danger quel que soit l'endroit où elle pousse. Un fragment de cinquante centimètres donnera un bon litre de boisson et c'est très appréciable, car si la chaleur n'est pas insoutenable dans la selva, le degré d'humidité y est tel qu'on se déshydrate très rapidement par transpiration massive. Et on n'a pas forcément envie de boire des eaux suspectes, ni de patienter le temps que l'hydroclonazone les désinfecte - en lui donnant de plus un goût infect.
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Roberto repère un "terrier"... il titille longuement son entrée avec une baguette pour en faire sortir l'occupante que l'on distingue avec bien du mal, tout au fond et qui, contrairement aux idées reçues, est singulièrement farouche, pour ne pas dire timide!
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Elle se décide à sortir!
Eh oui, c'est la fameuse mygale qui, normalement "tue en quelques minutes" si on en croit les mythomanes et/ou les ignorants. En réalité, elle est des plus discrètes, des plus placides et si elle est amenée à mordre, les conséquences ne dépassent guère l'apparition d'une douleur locale assez vive suivie d'une fièvre raisonnable, quelques heures durant. Seules quelques très rares infortunés à peu près allergiques à tout déclencheront un choc anaphylactique, mais nos guêpes françaises sont tout aussi dangereuses pour ces malheureuses victimes potentielles.
Cet arbre, c'est un vrai bonheur dans la selva, car il exsude une sève qui prend feu avec une facilité déconcertante - et cela quelle que soit la saison. Si vous savez bâtir votre foyer avec les bois adéquats (ceux à forte densité, longs à s'enflammer mais à combustion lente et régulière), grâce à cet "allume-feu" naturel, vous pourrez cuisiner, éloigner les insectes, les bêtes fauves (quoique ce danger est des plus minimes) et surtout les... esprits de la forêt.
Cette plante contient de la quinine et sert donc à soigner la malaria (le paludisme).
Le principe actif est extrait par décoction des racines, macération ou infusion des feuilles (dans un cas comme dans l'autre, le résultat donne un breuvage affreusement amer, quasiment imbuvable même si on le sature de sucre.
On me permettra, en porte parole des Occidentaux décadents, de préférer néanmoins les molécules de synthèse qu'il est aisé de doser en fonction de l'âge et du poids du malade: les méthodes tradition- nelles entraînent fréquemment des sous-dosages qui retardent la guérison, voire qui créent des souches plus résistantes. Les sur-dosages peuvent... tuer, ce qui n'est en principe pas le but recherché. Roberto connaît parfaitement ces plantes; il n'hésitera pas à les utiliser s'il ne peut faire autrement, mais dans le cas contraire il se rendra au poste de santé.
Sage, Roberto!
(à suivre)
Benjamin
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