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Suspendu "à titre conservatoire" par l'UCI depuis la mi août (et très discrètement: au début personne n'en a rien su), Alberto Contador est fortement suspecté de pratiques dopantes à la suite d'analyses partiquées durant le dernier Tour de France, analyses particulièrement pointues dont on aimerait qu'il y en ait de telles dans tous les sports - à commencer par le football.
Qu'en est-il exactement? On a trouvé des traces infinitésimales de clenbutérol, une hormone à usage vétérinaire qui a la faculté de faciliter l'augmentation artificielle de masse musculaire.
A la décharge de Contador, la quantité découverte est si infime qu'il est douteux qu'elle ait eu le moindre effet.
En outre Contador, grimpeur pur, n'a pas spécialement besoin de voir sa masse musculaire augmenter (c'est plutôt de capacité respiratoire dont il aurait besoin, de même que de capacité à transporter l'oxygène vers les muscles, et à en évacuer le CO2 comme les toxines)
De ce fait, sa "justification" tient la route (une contamination alimentaire par absorption d'une entrecôte "pimentée" de cette hormone).
Mais il n'y a pas que ça. On parle ausi de résidus de plastique, lesquels seraient, eux, la marque d'autotransfusions (transfusions, au moment où il le faut, du propre sang du coureur, prélevé en "période creuse") et ces autotransfusions, c'est justement ce qui facilite le transfert d'oxygène!
Certes, il n'y a pas de "preuve à 100%". Juste des présomptions. Et on ne condamne pas sans preuve absolue. (Encore que d'autres systèmes judiciaires, à commencer par le notre, pratiquent "l'intime conviction")
Seulement - et c'est fort bien ainsi, globalement -, le cyclisme s'est lancé dans une opération grand ménage qui commence à porter ses fruits (ça se voit dans les résultats: les Français beaucoup plus surveillés que les autres depuis des années se rapprochent peu à peu des cadors)
Les simples présomptions, cela a suffi pour "condamner" Pellizotti, un bon coureur mais pas un super cador, pour une simple anomalie dans son passeport sanguin, suspension qui l'a quasiment privé de saison 2010 avant qu'on ne conclue à son innocence. Deux poids, deux mesures?
Si on ajoute à cela le fait que Contador quitte une équipe "pas très nette" (qui a hébergé Armstrong et Vinokourov) pour rejoindre une équipe pas nette du tout (dirigée par Riis, un des pires tricheurs du passé et qui recrute Rassmussen, un des coureurs parmi les plus glauques du peloton) au moment où justement, pour préserver leur image, des grosses pointures comme les Schleck et Cancellara s'en dégagent, ça fait... trop.
Le luxe de précautions dont on s'entoure avant de trancher dans le cas Contador tout comme dans le cas Armstrong (bien que l'étau se resserre autour de ce dernier) fait désordre, dès lors qu'il semble résulter d'un traitement spécifique. Il serait judicieux que l'UCI tranche - et vite - au lieu de laisser pourrir une situation pénible.
Et qu'on se mette enfin à surveiller de plus près les sportifs espagnols dans leur ensemble...
benjamin.
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