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Et (triste) opportunité de faire deux éloges de la connerie
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La région montagneuse près de Rio de Janeiro a connu «la pire catastrophe de son histoire», selon les autorités, après avoir été dévastée par des pluies diluviennes qui ont fait au moins 237 morts.
Dans cette région de villégiature à 100 kilomètres de Rio, les pluies tombées dans la nuit de mardi à mercredi ont provoqué inondations et glissements de terrain meurtriers.
Ce chiffre porte à 250 le nombre des morts dans les intempéries qui ont touché le sud-est du Brésil depuis deux jours. Lundi et mardi, treize personnes avaient perdu la vie à la suite d'inondations dans la région de Sao Paulo, la plus grande métropole du pays.
Teresopolis, une ville de 180.000 habitants à 100 km de Rio, a été la plus atteinte avec 122 morts, a rapporté la chaîne d'informations en continu GloboNews.
«On aurait dit un film d'horreur. Des maisons, des voitures étaient emportées par des torrents d'eau, c'était effrayant», a raconté à l'AFP Angela, une employée de maison de 55 ans.
GloboNews a montré des images impressionnantes prises d'hélicoptère de torrents d'eau dévalant les montagnes et de maisons emportées par les boues.
Le secrétaire à l'Environnement de l'Etat de Rio, Carlos Minc, a qualifié ces pluies de «pire catastrophe de l'histoire de Teresopolis».
Le nombre de morts a atteint 97 dans la ville de Nova Friburgo, à 140 km au nord de Rio. Parmi ces victimes figurent trois pompiers ensevelis alors qu'ils participaient aux opérations de secours.
Dans la ville voisine de Petropolis, une ancienne cité impériale, on a dénombré 18 morts, a indiqué la mairie, mais ce chiffre pourrait s'élever à 40, selon GloboNews.
Cette région, où des montagnes culminent à plus de 2.200 m, est une des destinations favorites depuis le XIXe siècle des habitants de Rio fuyant la chaleur étouffante régnant l'été sur la côte.
Le bilan s'est alourdi tout au long de la journée, quand les équipes de secours atteignaient des villages ou des maisons isolées dans la montagne. En l'absence de routes, des habitants devaient être hélitreuillés par un hélicoptère.
Mille personnes au moins étaient sans abri et des dizaines de ponts et de routes ont été détruits dans la périphérie de Teresopolis, a expliqué le maire.
Une grande partie de la ville était sans électricité et sans téléphone, a-t-il précisé.
«Les habitants qui ont abandonné leurs maisons sont hébergés dans un centre d'accueil et nous leur fournissons de la nourriture», a précisé à l'AFP la porte-parole de la mairie.
La présidente Dilma Rousseff a offert l'aide du gouvernement fédéral aux gouverneurs de Rio et de Sao Paulo, a rapporté l'agence officielle Agencia Brasil.
L'été austral s'accompagne de pluies quotidiennes dans le sud-est du Brésil et les inondations et glissements de terrain meurtriers sont fréquents en cette saison.
Selon le quotidien Estado de Sao Paulo, 473 personnes sont mortes au Brésil en 2010 en raison des pluies.
A la même époque l'an dernier, des pluies torrentielles avaient fait 52 morts à Angra et sur l'île voisine d'Ilha Grande, deux destinations touristiques près de Rio.
(Source AFP)
Lien le Monde.fr: Au Brésil, les pluies torrentielles ont fait plus de 335 morts en trois jours
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Triste opportunité, pour moi, de faire deux éloges de la connerie.
D'abord pour les négationnistes du dérèglement climatique.
Je veux bien que malgré d'innombrables paramètres et concordances de plus en plus précises on remette encore en cause le degré de proportion de l'intervention humaine dans celui-ci, mais nier l'existence de ce dérèglement relève de l'imbécillité pure et simple ou de la malhonnêteté intellectuelle totale... Surtout quand on se fonde sur ce qu'on "subit" en Europe, qui ne concerne que 5% du territoire de la planète.
En revanche, dans les zones intertropicales, chaque année les épisodes de ce genre sont de plus en plus ravageurs. Pluies diluviennes qui provoquent des dommages épouvantables y compris dans des villes plus que centenaires - et pas que dans des favelas urbanisées n'importe comment -, ou au contraire sécheresses historiques.
L'Amazone a connu dix de ses plus bas étiages lors des quinze précédentes années (cela fait plus d'un siècle qu'on fait des mesures précises) et cette sécheresse menace deux mois par an l'approvisionnement de dizaines de milliers de gens privés de voies fluviales, tout comme la faune privée de son biotope habituel; cela, rien que pour le Brésil.
On commence à dépasser la simple anomalie statistique, non, surtout quand à ces bas étiages de saison sèche il faut ajouter, les mêmes années, des crues également exceptionnelles?
Ensuite, à propos de l'égoïsme gringo.
Parce que ça me rappelle un débat plus qu'empoisonné que j'ai suivi (et je n'ai pas donné ma part aux cochons quand j'ai dit ce que j'en pensais) sur un forum de voyage, après le récit éploré d'une touriste bloquée quelques temps bien à l'abri dans son hôtel confortable, qui avait perdu trois jours de ses précieuses vacances à cause des pluies récentes sur Ihla Grande.
Les 52 morts dans la région, les 2.000 personnes sans abri, ça ne la concernait pas. Mais les plages salies par la tempête, ça c'était catastrophique.
Vous verrez que sur le même forum, dans un ou deux jours, le même genre de personnes nous feront pleurer sur leur sort parce qu'ils étaient à Petropolis!
Toute l'expression de ma sympathie aux Brésiliens de ces deux états. Les lecteurs habituels de ce blog savent à quel point les malheurs de ce pays me touchent.
Benjamin.
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