_____________________________
La "mode des suicides" déplorée par l'ex PDG (cette expression pour le moins malencontreuse lui a coûté sa place) doit-elle s'étendre aux clients?
Je n'ai pas trop l'habitude de faire dans le www.mavie.com, mais ce différend - qui ne devrait pas en être un si la bonne foi évidente du client était reconnue - entre France télécom et moi même mérite d'être porté à la connaissance du plus grand nombre.
D'autant plus qu'il peut survenir à n'importe qui, dès lors qu'il habite dans un immeuble ou une maison pas bunkerisée à l'extrême.
Je pars pour quasiment trois mois au Brésil, fermant mon appartement (situé en étage, parfaitement sécurisé par des volets, une serrure trois points et des gonds blindés: une effraction laisserait forcément des traces plus que visibles en plus de nécessiter une lourde logistique). Je vis seul et personne ne possède de double de mes clés.
Pendant mon absence - preuve formelle de celle-ci étant fournie par les tampons d'entrée et de sortie sur mon passeport qui ont été apposés par la police fédérale du Brésil - lequel se situe, je le rappelle, en Amérique latine -, deux appels de très longue durée auraient été émis depuis ma ligne jusqu'à un téléphone portable situé au Congo (pays situé à ma connaissance en Afrique, et où je ne connais personne ni des lèvres ni des dents).
France Télécom a d'ailleurs réagi à ces appels anormaux (les reconnaissant ainsi comme tels) en tentant de m'alerter par des appels à domicile que je n'ai évidemment pas reçus puisque demeurant à l'époque à plus de 8.000 km et confirmant ces alertes par un courrier, que je n'ai évidemment pas lu puisque je pérégrinais et ne pouvais le faire suivre.
A mon retour, je trouve une ligne restreinte (je ne pouvais appeler que... le service commercial de l'entreprise), et dans ma boîte aux lettres une sommation de payer très vite une somme de 580 euros.
.
Légitimement inquiet mais encore confiant dans la logique d'une des entreprises phares de mon pays, (éloge de la connerie, de "ma" connerie; j'assume) je me rends tout de suite à l'agence voisine dans laquelle une employée fort aimable me dit en levant les yeux au ciel que le phénomène est relativement courant: ligne piratée, cela s'arrangera très vite, je n'ai qu'à expliquer mon problème au service commercial.
Ce que je fais... recevant dans un premier temps une écoute compréhensive (sans rétablissement de ma ligne toutefois) : "votre situation sera examinée dans les meilleurs délais".
Autre appel au service "commercial" (tel soeur Anne, je ne voyais rien venir) et je suis tombé alors pour mon plus grand malheur sur une personne dont je ne qualifierai pas le comportement par l'expression qui me vient naturellement à l'esprit: je dirai simplement qu'elle fut extrêmement... désagréable, puisque j'ai dû lui rappeler (courtoisement) que le client, c'était moi et qu'habituellement on était courtois avec un client. Cette dame mettait carrément ma parole en doute. Retour à l'agence, discours apaisant, rappel du service commercial, écoute cette fois attentive par un employé compréhensif, avec rétablissement de ma ligne.
Ouf, me dis-je... l'incident est clos. Entre temps je suis passé à l'hôtel de police de Meaux où une policière aussi désabusée que sympathique m'a signalé de manière implicite que ma plainte éventuelle ne serait que virtuelle et sans effet.
Contact avec l'employé chargé de l'entretien de l'immeuble, qui m'informe que oui, l'armoire technique des lignes téléphoniques est ouverte et qu'elle doit le demeurer impérativement pour des raisons techniques et de sécurité. Bref n'importe qui, quelque peu doué et armé de pinces crocodiles, peut se brancher sur la ligne d'un clampin repéré comme absent et appeler aussi longtemps qu'il veut, à ses frais.
Et aujourd'hui, lettre froidement administrative (datée du 20 janvier mais sans doute postée avec un retard notable, puisque arrivée neuf jours plus tard): nous regrettons de ne pouvoir sonner une suite favorable à votre demande.
Bref, je dois payer environ 600 euros (avec les frais) que je n'ai pas actuellement, pour ne pas voir mon contrat résilié (ce qui impliquerait des frais considérables pour le voir rétablir, ainsi qu'un délai notable)
La morale de cette histoire? Moi qui voyage beaucoup, je me vois contraint de solliciter une ligne à usage restreint au territoire métropolitain pour limiter les dégâts ultérieurs, et de recourir à des cartes prépayées dès lors que je voudrais appeler ailleurs.
Que faire d'autre que raquer? Engager une procédure de contentieux civile, aléatoire, qui s'étalera sur des mois voire des années en payant un avocat qui me demandera l'équivalent de la somme en jeu ne serait-ce que pour avoir le droit de pousser la porte de son cabinet? Me passer de téléphone et donc d'accès Internet?
L'insécurité est en net recul, annonce Hortefeux, en particulier dans le domaine des escroqueries. Je viens d'en avoir une preuve évidente.
*****************************
Notez bien - et faites passer le message! - que dès lors que vous quittez votre domicile, même en pouvant fournir des preuves formelles de votre absence, on peut appeler à l'autre bout du monde, à vos frais et que vous n'avez en pratique aucun recours. Alors prenez vos dispositions, provisionnez quelques centaines d'euros au cas où et résignez-vous.
Ou bien suspendez votre ligne le temps de votre voyage, ce qui implique des frais substantiels.
Téléchargement France telecom et kafka (pdf)
Benjamin.
Les commentaires récents