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"Quand on veut enterrer un problème, on crée une commission"
Clemenceau
On y a eu droit, avec le "comité de pilotage sur les rythmes scolaires" Inutile de compter le nombre de machins créés depuis des décennies pour étudier la question, sans oublier les organismes dont c'est la finalité de réfléchir à toute la problématique éducative (exemple: conseil supérieur de l'éducation nationale) voire plus générale (Conseil économique et social)
Ca commence a "gaver grave", cette question dont on débat et redébat depuis toujours sans jamais rien trancher de façon intelligente en ne voyant que l'intérêt de l'enfant et la réelle possibilité de mise en oeuvre, dans un ministère où par ailleurs on prend des décisions précipitées de façon pathologique: quand on change de programmes scolaires avec effet dès la rentrée prochaine, ce qui prive tous les élèves de livres scolaires adéquats.
L'intérêt des élèves passerait par une semaine de quatre jours et demi de cours en primaire et davantage de devoirs faits à l'école, selon le pré-rapport sur les rythmes scolaires rendu public mardi.
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"Journée trop longue et fatigante", "semaine épuisante à l'école primaire", "année scolaire déséquilibrée" avec un "mois de juin inexistant" et un "premier trimestre inutilement long" : tels sont les "constats partagés" que ce pré-rapport résume à l'issue d'auditions, d'échanges sur Internet et de débats organisés dans les académies.
Selon le comité de pilotage sur les rythmes scolaires, les "inconvénients" de la semaine de quatre jours en primaire font "l'unanimité" et, à la place, "la grande majorité des organisations entendues (...) se prononce pour une semaine de quatre jours et demi ou de neuf demi-journées, en se concentrant plutôt sur le mercredi matin".
Mois de juin inexistant... parce que l'administration le veut bien! L'épreuve de philosophie mobilise un grand nombre de centres d'examens, bien avant les autres épreuves: parce qu'à 30mn par dissertation à corriger, les enseignants de cette matière ont réellement besoin de trois à quatre semaines pour évaluer leurs 80 copies. Mais qu'est ce qui empêche de rouvrir les bahuts après la journée banalisée pour faire passer cette épreuve?
Quant aux écoles dans lesquelles les cessation sd'activité sont prématurées, il y a pas mal de moyens d'empêcher cela: ne pas annoncer trop tôt les décisions d'orientation, faire cours effectivement jusqu'au traditionnel voyage de fin d'année ou la distribution des prix... qui auront lieu effectivement en fin d'année et surtout (mais la hiérarchie doit veiller à ce que cette mesure de simple bon sens soit respectée: garder en tête que des enfants occupés intelligemment sont infiniment moins difficiles que des gosses qui s'ennuient)
La semaine de quatre jours instaurée par Darcos il y a peu de temps est justement honnie. Darcos qui, quand il était Inspecteur général, devait savoir que ce dispositif était aberrant, mais qui l'a instauré par veulerie dès qu'il fut ministre, pour plaire à l'Autre.
PAS DE CONSENSUS SUR LES VACANCES D'ÉTÉ
Autres constats partagés : "les temps de vie 'hors temps scolaire', disparates, sont trop laissés aux solutions individuelles et aux aléas locaux, au 'système D' parfois" et les devoirs à la maison "pénalisent les élèves qui ont le plus de temps de transport ou qui sont le plus en difficulté". La modulation du temps d'enseignement journalier selon l'âge (cinq heures en primaire, six heures au collège, sept heures au lycée) fait partie des conclusions "partiellement consensuelles", tout comme le passage des congés de Toussaint "à deux semaines complètes".
Ca, il fallait absolument un comité "ad hoc" pour établir que les devoirs à la maison, ça ne fait que creuser les inégalités scolaires entre les gamins qui ont accès à l'aide familiale (ou professionnelle, rémunérée) et ceux qui se débrouillent seul sur la table de la cuisine à côté de maman, et dans le bruit émis par les petits frères qui jouent à côté!
Et qu'un gamin qui subit le ramassage scolaire (dans des conditions trop indignes, neuf fois sur dix, pour être baptisé transport scolaire) n'est pas dans les mêmes dispositions que celui celui qui a l'école à sa porte (moyennant quoi on ferme les écoles rurales à tour de bras)
Sept heures quotidiennes au lycée? plus deux heures de devoirs quotidiens, au moins, pour un élève sérieux, cinq jours par semaine, plus le transport, cela à un âge où la croissance n'est pas terminée, où la fatigue inhérente à la condition adolescente est bel et bien là, ça fait 45 heures par semaine (plus les transports). Quel salarié dans la force de l'âge acceptera cela dans la joie et la bonne humeur? Retirez une heure par jour, et en compensation supprimez 15 jours de "grandes vacances" (quasiment nulle part ailleurs aussi longues dans le monde qu'en France), et le compte y est.
Quant aux vacances d'été, "il ne se dégage pas de vrai consensus pour les raccourcir". Pour les professionnels du tourisme, "c'est moins la réduction (ou l'allongement) des vacances d'été que leur étalement (zonage) qui préoccupent les différents partenaires du secteur : le vœu unanime est celui d'un étalement de la saison estivale du 15 juin au 15 septembre".
C'est un peu juste. Du 15 avril au 15 octobre pour les vacances d'été, ce serait encore mieux. Et on ferait passer le BAC et les autres examens quand et où, on articulerait la connaissance des résultats et l'inscription dans l'enseignement supérieur comment?
Le comité de pilotage devra rendre en juin de véritables préconisations, au cœur desquelles devra se trouver "l'intérêt des enfants", après quoi le ministre de l'éducation nationale devra trancher.
Ah bien sûr! On imagine un tel comité annonçant que l'intérêt des enfants, on s'en f...
Benjamin.
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