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A la suite de la réédition du livre de Jean Raspail: "le camp des saints", le site A(c)Tu a proposé une note qui a donné un débat houleux auquel j'ai participé.
Question sous-jacente: un peuple doit-il se sentir attaché à son identité “ethnique” séculaire et la défendre, ou accepter le mélange et le métissage, voire, à terme, la disparition ?
Voici, légèrement remaniée, une de mes contributions présentes dans le fil de discussion.
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Je retourne la question.
“Les peuples PEUVENT-ILS refuser le “mélange et le métissage? ”
Concrètement, comment?
Interdire les unions “mixtes”? Les soumettre à des quotas? (s’inscrire sur une file d’attente et espérer que le moment viendra avant que l’amour disparaisse?) Euthanasier les métis, au delà d’un certain “seuil de tolérance”? interdire les adoptions internationales? (notez que là j’applaudirais des deux mains)
Encenser la toujours plus libre circulation des marchandises tout en décrétant que celle des humains, c’est terminé? (c’est déjà ce qui se produit, notez)
Que dans pas mal d’endroits du monde l’intégration, l’acceptation de l’autre n’aillent pas de soi, c’est plus que la vérité et cela quelle que soit la tactique retenue:
- le communautarisme (stratégie anglo-saxonne: “chacun chez soi” mais liberté de vivre son “soi”),
- l'assimilation (à la française, du moins jusqu’il y a quelque décennies; là c’est “n’importe quoi” puisqu’on prône à la fois intégration et communautarisme, et qu'on clame le “respect des différences” - comme si ce dernier point n’allait pas de soi: c’est là qu’est le problème: l’hyper-signalisation de choses qui coulent d'elles mêmes),
- la complaisance veule envers ceux qui veulent marquer leur spécificité voire leur hostilité envers la communauté accueillante, qui appellent à la guerre contre elle (situation passée des Pays-bas, qui a déclenché un effet balancier redoutable; le pays sans doute le plus tolérant, le plus hospitalier du monde est submergé par une vague impressionnante de racisme et de xénophobie qui s’explique à défaut d’être excusable)
On notera que des sociétés foncièrement métissées à tous points de vue ne sont pas toujours celles en crise - ou du moins qu’elles figurent parmi celles dont les crises se résorbent progressivement, très lentement sur l’horloge de l’actualité, très vite sur celle de l’histoire.
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Je pense au Brésil où il n’y a pas grand chose de commun entre un Paulista blanc - culture occidentale, catholique bon teint, travaillant comme dans "l’occident qui réussit” - et un habitant de Belém, métissé, imprégné de cultures animistes mêlées à une forme de christianisme naïf et qui vit selon un mode économique informel, “au jour le jour” Ce genre de pays n’est pas le modèle de ceux qui ne progressent plus, bien au contraire.
Même la Chine est loin d’être uniforme (nous, on ne voit que des “Jaunes” mais il y a en son sein une infinité de peuples dont une moitié ne mange que très peu de riz et surtout du blé, chose que beaucoup ignorent) et qui d’ailleurs, à côté d’une fusion économique contrainte, connaît aussi des tensions. Idem pour l'Inde.
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Quand on voit les nations davantage “mono ethniques” et mono culturelles que la France, à taille et/ou puissance comparable, on note
l’Allemagne ou l'Italie: taux de fécondité en chute libre (si c’est pas un exemple de suicide collectif doux, je veux bien m’appeler Ginette),
la Russie “slave” où c’est pareil et où en plus l’espérance de vie diminue en même temps que les comportements à risques (drogue, alcool, sexualité à risque, etc.) se développent,
le Japon où malgré le culte des ancêtres, on laisse les vieux crever dans l’indifférence (ils représentent 80% des SDF de Tokyo, sans compter ceux qui se suicident, et ils sont légion) tout en faisant de moins en moins de gosses, etc.
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Alors “y’a pas le choix”. Quand on regarde le monde actuel avec l’accélération des voyages, des opportunités de rencontre, des fusions naturelles, le métissage culturel comme génétique est inéluctable - même si une politique (au sens noble) peut et doit l’organiser.
Pour cela le mieux serait de davantage agir et de cesser d’en parler.
Et sans complaisance veule - souvent par idiotie ou compassion mal placée - (je note l'exemple de certains ados blacks ou beurs qui séduisent les filles de leur âge en jouant la carte sensible: “je suis d’une minorité, on me discrimine à cause de ça” - tout en tabassant leur sœur si elle est soupçonnée de seulement regarder un Roumi).
Mais sans tabous ni réticences, non plus. Bis repetita: faire, sans annoncer.
Tant que la nomination d’un “black” à un poste élevé sera un “évènement” (un présentateur au journal de TF1), ça ne marchera pas.
Annoncer à grands sons de trompes qu’on va nommer “un préfet musulman”, le porter sous les feux de la rampe et le condamner à l’échec (au lieu de nommer vingt sous-préfets dont le nom évoque une origine “exotique” mais sans le dire, en les laissant bosser tranquillement), c’est l’échec assuré.
Cela vaut pour la nomination d’une Garde des Sceaux qui n’a pas été justifiée par sa compétence réelle ou supposée mais par son “origine” et son "parcours" (remarquable) - ce qui a aggravé les réactions xénophobes qu’elle a suscitée.
Ça vaut aussi pour le maintien au gouvernement, d’une “rebelle” qui n’a laissé de souvenirs que sur le plan de la parole: qui pense sérieusement que si Yade n’avait pas été femme et surtout noire elle aurait “survécu” plus que quelques semaines dans quelque gouvernement que ce soit? On a évacué des Servan- Schreiber ou des Bombard pour mille fois moins qu’une seule de ses “sorties”!
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Là, avec ces problèmes d'assimilation en souffrance, nous sommes en présence d’une situation comparable à celle d’un blessé porté dans un service d’urgence, avec des médecins très pointus dans leur domaine "à son chevet". Il pisse le sang, le cœur flanche, la douleur est atroce, un œdème naissant va l’étouffer.
Au lieu d’agir ils élaborent un protocole aussi parfait que possible, discourant des heures durant pendant que les infirmières au contact direct du malade hurlent de rage parce qu’elles subissent sa peur, ses souffrances, ses insultes, ses “pertes de matières” (elles n’ont même pas eu l’accord pour poser des sondes ni administrer des antalgiques efficaces)
De ce fait elles ne le supportent plus à cause du stress - et si d’aventure un toubib quelque peu psychopathe et en dehors du cercle “d’experts” leur suggère à mi-voix une injection létale pour “régler le problème tout en abrégeant les souffrances de ce pauvre type”, elles seront tentées de l’écouter...
Benjamin
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