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(quand elle prend une forme "ayatollesque")
en se parant d'arguments économiques, en outre.
C'est le nouveau concept à la mode: culpabiliser l'Occidental cupide qui affame la planète en se gavant de viande et qui encourage de ce fait la souffrance animale. Sans compter la fatwa lancée sur ces salauds de Chinois, qui ne se contentent plus d'un bol de riz comme auparavant.
Nous ne nierons pas que dans notre société, des gens mangent trop de viande - et c'est mauvais autant pour l'environnement que pour leur santé et... les comptes sociaux.
Nous ne nierons pas qu'il faut de trois à sept calories végétales pour fabriquer une calorie animale, et qu'un trop grand déséquilibre en faveur d'une alimentation carnée peut de ce fait induire un déficit relatif en protéines végétales (céréales et légumineuses); de ce fait des tensions alimentaires peuvent apparaître, surtout si seules les forces du marché "régulent"
Nous convenons sans mal que les conditions d'élevage et d'abattage de certains animaux sont d'une rare cruauté et doivent de ce fait être profondément réformées.
Mais ce qui est excessif est insignifiant.
Alors certains discours sont ridicules - tant l'amalgame est développé entre la dénonciation de comportements effectivement barbares et le simple fait de manger de la viande.
On part de la bataille contre la chasse à courre (ou la corrida), et indidieusement on arrive au végétalisme...
.
Ensuite, les peuples premiers (nous en comptons encore sur la planète et nous descendons tous de peuples premiers) mangent de la "chair" (poisson ou viande), en quantité variable selon les circonstances et les habitudes locales, mais s'il y a une exception (il ne m'en vient pas à l'esprit), elle n'est pas significative.
Nous signalerons avec réalisme que les disettes et famines (sans avoir, hélas, disparu complètement) sont en régression constante depuis la seconde moitié du XXe siècle malgré une hausse sans précédent de la population et cela bien que de plus en plus de gens mangent davantage de viande et de poisson.
Les exceptions sont provoquées par des guerres civiles atroces ou par des catastrophes naturelles, mais on aurait facilement pu y remédier par des transferts d'aliments dans des zones sinistrées depuis d'autres, parfois voisines, où existent des stocks largement suffisants (transports à organiser vite et de manière intelligente, nous en reparlerons)
Les "émeutes de la faim" comme celles qui ont sévi au Mexique venaient du fait qu'au lieu de cultiver à des fins alimentaires (c'est quand même ça, en principe, la finalité première), on consacrait de plus en plus de terres arables à produire des agro-carburants; la bagnole avant les tortillas, ou avant les grains qui nourriront les poulaillers familiaux!
Bien davantage que la pénurie en protéines végétales provoquée par l'élevage qui fait monter les prix de ces protéines, c'est bel et bien la spéculation qui joue un rôle plus que néfaste.
N'importe quel trader, le cul vissé sur son fauteuil, peut acheter et revendre de façon virtuelle des millions de tonnes de blé avec de l'argent qui n'existe pas, et cela parfois mille fois de suite : des systèmes automatisés permettent de réaliser ces "aller-retours" à des vitesses de l'ordre du millème de seconde voire, paraît-il, de la nano-seconde, mais cela n'influerait pas sur les prix?
Les pratiques criminelles de l'OMC et du FMI qui imposent l'ouverture des frontières commerciales à des pays fragiles achèvent de tuer leur agriculture traditionnelle, les rend totalement dépendants des importations alimentaires (donc s'ils ne peuvent plus acheter faute d'avoir quelque chose à exporter, leur population crève de faim)
On ajoutera que la mort de cette agriculture accélère l'urbanisation et que de ce fait, de plus en plus de gens doivent acheter leur nourriture au lieu de la produire.
C'est ce qui se passe en ce moment au Maghreb ou en Egypte: la crise mondiale a limité les capacités exportatrices de ces pays et les urbains au chômage sont confrontés à des hausses spectaculaires de produits alimentaires dues au fait qu'il n'y a pas assez de fonds pour en importer en les subventionnant et que les chômeurs ne peuvent donc les acquérir
benjamin (à suivre, demain)
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