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Vendredi 18 mars 2011
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Cette dévaluation prévisible de l’ordre de 20 à 25 % du Franc aurait plus d’avantages que d’inconvénients. Elle augmenterait certes de 20% la dette extérieure, souscrite en Euros (à condition que l’Euro existe encore !), soit 67% de la dette. Ce qui représente une augmentation de 10 points environ de dette par rapport au PIB, loin du tsunami parfois annoncé par les tenants de l’Euro. Ceci est sans compter bien entendu le phénomène inflationniste inévitable dû au désordre monétaire mondial !
Le FN oublie encore que si les agences de notation décident de sabrer la France -en abaissant sa note, et attachées qu'elles sont (malheureusement) aux sacro-saintes "lois du marché" tout comme à la stabilité, elles le feront -, le taux auquel la France emprunte passera en un ou deux mois de moins de 3% à 7% - ce que payent Espagnols et Portugais et encore, bien contents de trouver de l'argent à ce prix. Le service de la dette représentant déjà le deuxième poste de dépense, dans le budget national... facile de voir les conséquences. Il faudra trouver l'équivalent du budget de l'éducation nationale! Et si personne ne veut prêter, même en passant à 10% on n'aura pas de quoi servir nos intérêts de dette: Banqueroute, d'où mise sous tutelle par le FMI.
Et comment un régime qui annonce ouvertement son intention de déclarer la guerre (économico-financière) aux voisins (en lui livrant aussi son plan de bataille à l'avance) pourrait-il espérer une quelconque compréhension de leur part?
L'Allemagne pourrait peut être sortir de l'euro, "par décret": elle a peu de dettes par rapport à sa croissance, sa balance des paiements est florissante. Mais la France... Et si l'Allemagne ne le fait pas... c'est par peur de devoir subir une forte réévaluation de sa monnaie qui nuirait à sa compétitivité. Bien que ça la fasse raler, elle préfère être solidaire des pays dans la mouise, pour conserver ses marchés. Nous, nous n'en avons quasiment plus, de marchés extérieurs...
Autre point de détail... en ce moment, au niveau mondial, on craint plutôt une récession globale qu'une inflation... (la croissance mondiale moyenne est certes de 3 % environ mais quand on retire les 7 à 10% des pays émergents, Brésil, Inde, Chine, etc...) même si certains prix flambent essentiellement du fait de la spéculation. Et des prix qui flambent de manière irrationnelle sont appelés à baisser de manière tout aussi irrationnelle. On l'a vu avec la crise immobilière américaine dont tout est parti. Le FN confond inflation et hausse des prix. Gênant, pour un parti qui veut gouverner.
Et si on dévalue de 20 à 25% - hypothèse FN , on tablera plutôt sur 50% compte tenu de la perte totale de crédibilité de la France - , certes ça diminuera le prix de ce qu'on exporte mais dans les 24 heures, ca augmentera d'autant le prix de ce qu'on importe. Et on dépend de l'extérieur pour le pétrole, le gaz, l'uranium, la plupart des matières premières dont le peu d'industrie qui nous reste a besoin pour travailler.
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Surtout, cette dévaluation produirait des effets très positifs sur la dynamique de l’économie nationale, compensant largement la hausse provisoire de la dette : gains de compétitivité, soutien aux exportations. Parallèlement, nous allons grâce à la « déprivatisation de l’argent public » (fin de l’open market) – soit une « monétisation de la dette » pour obtenir une capacité d’autofinancement allouée à l’économie réelle, par un dégagement d’excédents budgétaires – entamer aussi un mouvement de résorption de la dette plus rapidement, sans désastre social. Selon nos prévisions et avec notre modèle économique patriotique, il est possible de recouvrer l’équilibre budgétaire à partir de 2016 et de résorber une majorité du capital dette publique à l’horizon 2025. Cette politique monétaire était celle des trente glorieuses !
Difficile de comprendre quelque chose dans cette diarrhée verbale, qui se la pète et veut faire savant. Certes a priori une dévaluation soutient les exportations. Seulement elle renchérit les importations. Or:
- ces importations (énergie, matières premières), on continue d'en avoir besoin, et au quotidien.
- les exportations, il faudra bien que notre tissu industriel qui a été pulvérisé par le néo-libéralisme se reconstitue, et ça prendra des années, même avec une politique volontariste. Notre premier partenaire commercial c'est l'Allemagne et son industrie fonctionne au top.
Une entreprise encore viable de nos jours, qui aura pour perspective d'exporter, même si elle est réactive, aura besoin, au bas mot, de deux à trois ans avant de dégoter des marchés, de mettre son appareil de production en ordre de marche, puis de vendre effectvement. Mais si dès maintenant si elle paye son énergie et ses matières premières trois fois plus cher, eh elle crèvera avant d'avoir atteint le quart de la moitié de ses objectifs.
En filigrane, il y a aussi une idée sous-jacente: défavoriser les importations, encourager les exportations... sauf que ça ne marche pas comme ça. Toute entrave au commerce international est suivie de mesures de rétorsion immédiate. Gênez les importations... on vous bloquera vos exportations. On empêche (à juste titre) la libre entrée de tous les produits agricoles brésiliens dans l'UE? Les produits industriels de l'UE sont taxés là-bas de 30%, sans compter les tracas administratifs pour les dédouaner.
Un recentrage intelligent sur une production nationale davantage aaxée sur le marché intérieur serait plus crédible... à condition de s'opérer sur le long terme et en douceur. le FN parle des "trente glorieuses" (on est surpris de savoir qu'il est devenu gaulliste...) mais justement à cette époque la part du commerce international était bien plus réduite dans tous les pays d'Europe!
Un an après la sortie de l’euro, le ministère des Souverainetés publie un premier bilan de l’impact de cette décision sur l’économie française, son industrie, son commerce, le pouvoir d’achat et l’emploi. Le cas échéant et en fonction de l’évolution future du SMI, le Franc pourrait être adossé ultérieurement à un étalon monétaire polymétallique constitué d’un panier de monnaies et de métaux précieux (Or, argent platine, platinum..).
Le platinum, c'est le platine (mais en anglais). Pourquoi désigner le même produit sous deux noms? Risible. Pour le reste, je suppose que SMI veut dire système monétaire international?
Sauf qu'il n'y en a plus, de système, que les monnaies varient au gré de l'offre et de la demande spéculative. L'idée de fixer le Franc à quelque chose de tangible, ça se tient mais... à condition que ce soit dans un contexte international reconnu et ça, plus personne n'en veut.
En outre, tous les métaux sont, eux aussi, soumis à des mouvements spéculatifs complètement irrationnels. Une grosse opération haussière ou baissière sur l'or, dont nous ne serions pas à l'origine et sur laquelle nous n'aurions aucune prise... et notre monnaie varierait notablement et indépendamment de notre volonté. A part ça le FN est souverainiste...
De toute manière, à propos du "bilan"... comme nous l'avons vu lors de la précédente note... un an après, le prix de tout ce qu'on importe aura augmenté vertigineusement, et on n'exportera pas davantage parce qu'en un si court laps de temps, il est impossible de reconstituer une machine de guerre industrielle. Il sera vite fait:, le bilan: faillite, et la France sera gouvernée de facto par Strauss-Kahn s'il est resté au FMI.
Fin de la critique du chapitre 1 : "sortie de l'euro"
Dès dimanche nous attaquerons le chapitre 2: la "réforme des retraites" vue par le FN, en deux parties.
benjamin
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