Le cas des Bouches du Rhône
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Soutien implicite d'Aubry à Guérini (le monde.fr)
Marseille, prise dans la nasse de l’« affaire Guérini », s’est réveillée lundi matin avec la gueule de bois. Le Parti socialiste a perdu en sept ans, depuis le premier tout des cantonales de 2004, la moitié de son électorat, soit quelque 20 000 voix. Leur premier refuge a été l’abstention puis le vote vert (le porte-parole d’Europe Ecologie-Les Verts, Sébastien Barles, a obtenu 18,65% dans son canton) et le vote Front de gauche (8%). Certains électeurs ont choisi encore le Front national qui sera présent, au deuxième tour, dans les onze cantons de la ville. Un bilan qui dit assez la nécessité pour le Parti socialiste de s’amender dans ce département.
Réponse de la direction socialiste? Pas de réponse, au nom de la sacro-sainte présomption d'innocence. A ce compte là, il ne fallait pas exclure le défunt Frêche au vu de ses déclarations fétides (dont une sur Fabius, pas assez catholique à son goût)
Certes, la justice n’a à ce jour rien à lui reprocher [à Guérini]. En revanche, les socialistes marseillais supportent de plus en plus mal le régime autocratique et clientéliste qu’il a mis en place à Marseille.
Rappelons par exemple que 31 salariés du conseil général ont des responsabilités importantes à la fédération et dans de nombreuses sections. Rappelons encore que lors du scrutin organisé pour le congrès de Reims en novembre 2008, de très nombreuses irrégularités ont été constatées dans les bureaux de vote sans qu’aucune sanction ne s’ensuive.
Depuis dimanche, Michel Pezet, en ballotage, Patrick Mennucci, maire d’arrondissement, Jean Viard, sociologue qui fut proche de Jean-Noël Guérini, ont multiplié les déclarations demandant explicitement que Jean-Noël Guérini renonce à se représenter. Les écologistes et le Front de gauche ont fait de même.
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Martine Aubry a donc choisi de ne pas les entendre. Elle n’a pas même demandé à Jean-Noël Guérini de démissionner de ses fonctions de « premier » fédéral pour se mettre en conformité avec les statuts.
Elle n’a pas non plus donné son avis sur les dysfonctionnements avérés de la fédération, attendant les conclusions d’une commission d’enquête interne qui doit rendre ses conclusions en juin. Elle n’a rien dit non plus de l’élimination dans deux cantons du centre de Marseille, très importants dans la perspective des municipales de 2014, de deux proches de Jean-Noël Guérini, Antoine Rouzaud (PRG) et Jocelyn Zeitoun (PS).
« Alors, vous savez, partout où il y a des “affaires”, il est extrêmement normal, je dirais, que le Front national augmente », a-t-elle ajouté sur RTL. On ne saurait mieux dire.
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Qu'il est doux d'être au Front national quand on a de tels adversaires... Il faut vraiment que ce pays soit profondément démocratique, et que le FN soit d'une nullité abyssale pour ne pas obtenir une majorité absolue dans ce contexte... Le PS a voulu "éviter les histoires" avant les Cantonales pour ne pas rater le carton plein. Il a eu les histoires, il ne fera pas "carton plein" (ni dans les Bouches-du-Rhône ni ailleurs) et son image est profondément dégradée par ce manque de courage politique et cette absence de sens moral.
benjamin
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