Ca tombe bien: plus personne ne veut le revoir.
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Vendredi 13 mars 2011
Un mois après son hospitalisation d'urgence suite à une mauvaise autotransfusion, Riccardo Ricco s'est exprimé dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport pour annoncer qu'il ne veut plus recourir chez les professionnels. "J'ai tourné la page, le monde du cyclisme me fait vomir, tous ceux qui y sont me dégoûtent. L'important est d'avoir la conscience tranquille. Le cyclisme ne me manque pas", a déclaré le coureur italien. Ricco a également nié toute tentative de dopage: "Ce n'est pas un cas de dopage, je n'ai pas été reconnu positif, mais on m'a déjà jugé. La sentence, vous l'avez déjà prononcée vous", a-t-il lancé en direction des journalistes. Suspendu vingt mois en 2008, Ricco risque une suspension à vie et une peine de prison de trois mois à trois ans. (nouvelobs.com)
Pour ceux qui n'auraient pas suivi...
Le "cobra" comme on le surnommait et dont la réputation était plus que sulfureuse, a déjà été suspendu pour dopage à l'EPO Cera dans le Tour de France (sa victoire dans une étape de montagne était alors totalement surréaliste... un sprint de 10km sur une pente à 10% et une arrivée sans même être essoufflé) a récidivé en manquant d'y laisser sa peau.
Une autotransfusion** avec du sang conservé dans son frigo domestique (!!) a entraîné un blocage rénal et des atteintes hépatiques graves. Il a bien dû avouer sa connerie (pas d'autre mot) aux médecins qui ne décelaient pas l'origine du problème et de ce fait sa culpabilité - niée effrontément - ne fait aucun doute.
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Ricco se pose en victime écoeurée par le monde du cyclisme et par la presse, et préfère abandonner la compétition. Facile de jouer les indignés et de prendre une telle décision alors que son équipe (Vacansoleil) l'a licencié pour faute grave et que, comme Rasmussen dans le passé, sa réputation est telle qu'il n'a aucune chance de retrouver un employeur: rappellons que les sponsors qui engagent des millions d'euros pour financer une équipe le font pour établir ou conforter une image de marque - pas pour l'associer à tout ce que le sport en général (et pas le cyclisme en particulier) a parfois de plus glauque.
Sans compter les autres coureurs qui tentent de faire correctement leur métier et qui sont eux aussi légitimement écoeurés par ces tricheurs qui jettent l'anathème sur leur sport. Ex "collègue" de Ricco au sein de Vacansoleil, Romain Feuillu a ainsi déclaré que la cohabitation avec un tel individu jetait la suspicion sur le groupe tout entier, et de ce fait elle diminuait sa propre valeur marchande en cas de transfert souhaité.
Ce qui est positif.
C'est le fait que si une "vedette" en est réduite à se prélever elle même du sang dans des conditions forcément artisanales pour en conserver la poche dans le bac à légumes de son frigo avannt de se le transfuser, on est loin d'un dopage organisé à grande échelle et de manière "scientifique" comme il y a une décennie encore, lordque des médecins "pointus" transformaient des mobylettes en grosses cylindrées. Le "tricheur", malgré son argent (il en gagnait beaucoup) a dû se débrouiller seul - au péril de sa vie.
Ce qui est négatif.
C'est que l'adage "selon que vous serez puissant ou misérable..." est vérifié. Contador a bénéficié d'une étonnante mansuétude suite à la découverte d'une dose - infime certes mais réelle - de clenbutérol dans son organisme, mansuétude peut être explicable car la faible quantité ne pouvait aucunement jouer sur ses performances, mais dont il est sûr qu'un coureur classé 200ème mondial n'aurait pas profité. On ne peut s'empêcher de penser que les autorités espagnoles sont d'une permissivité excessive quand on les compare à leurs homologues françaises ou italiennes - ce qui jette plus que le doute sur les performances exceptionnelles de ce pays, en toutes disciplines.
** Autotransfusion. Des tricheurs pratiquent la transfusion sanguine, soit de poches de sang "entier" soit de culots d'hématies, afin d'améliorer le transport de l'oxygène et l'évacuation du CO2. Seulement un contrôle sanguin permet de détecter facilement la tricherie, les hématies étant évidemment différentes d'un individu à l'autre. Des petits malins prélèvent donc leur propre sang en période d'inactivité pour se le retransfuser quand c'est le moment. Si des méthodes très sophistiquées permettent (parfois) de détecter la fraude, on passe plus facilement au travers. Evidemment si le coureur réalise lui même le prélèvement et la transfusion, il court des risques sérieux, ne serait-ce que de septicémie.
benjamin
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