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Samedi 19 mars 2011
On aime bien, dans la majorité, parler de comportement de racaille.
Un exemple.
(Nous ne qualifions pas Yves Jégo, mais la manière dont il se comporte en cette affaire.
Et nous regrettons d'avoir exprimé à son égard une sympathie relative, après la manière courageuse dont il a tenté de gérer le conflit de Guadeloupe et son licenciement sec consécutif à celle-ci)
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La directrice de l'office HLM de la ville d'Yves Jégo licenciée après son cancer
(lien)
Extraits.
"C'est une question de principe, je suis une femme, qui a été malade, dans un milieu d'hommes. Ils ont cru qu'ils pourraient m'avoir", lâche-t-elle. Les conditions financières proposées par les avocats de Confluence Habitat, office HLM présidé par Yves Jégo, député-maire (UMP) de Montereau, ne l'ont pas non plus satisfaites. "Mais surtout, Yves Jégo a profité de mon cancer pour placer un proche", affirme-t-elle.
Jusqu'en décembre 2008, elle connaît pourtant une carrière sans accrocs, montant progressivement dans la hiérarchie de l'office. Entrée en 2002 comme responsable financière, elle enchaîne deux CDD de trois ans. "En 2008, on me propose de prendre la direction. C'était logique, j'avais déjà effectué plusieurs intérims", affirme-t-elle. Salaire : 4 900 euros nets mensuels. Certaines compromissions deviennent nécessaires : "C'était juste avant les municipales, on me dit qu'il serait bien vu de prendre sa carte à l'UMP. Je l'ai fait pour le poste mais aussi car j'appréciais Yves Jégo". "Ce poste a toujours été politique", confirme Christian Ferrand, délégué CGT de l'office.
REMPLACÉE PAR UN PROCHE DE JÉGO
Mais en décembre 2008, la maladie la frappe : cancer du sein. Opérée immédiatement pour extraire la tumeur, elle suit les classiques radio et chimiothérapies. "Je m'arrête le moins possible et je vais faire mes radiothérapies et chimiothérapies entre midi et deux pour éviter de perturber le service", assure-t-elle. Mais en mai la fatigue et les effets secondaires se font sentir. "Yves Jégo me reçoit alors dans son bureau et me conseille de m'arrêter. Il me dit qu'il a déjà quelqu'un pour me remplacer le temps que je revienne. A ce moment-là, je me doutais de rien et je pensais en effet qu'il valait mieux s'arrêter. J'étais très fatiguée."
/...
Elle espère pouvoir se battre à son retour à la rentrée. Mais la maladie est trop forte. Elle est contrainte de s'arrêter un an et doit reprendre son poste début juillet 2010. "J'avais fini par accepter de revenir en tant que directrice générale adjointe. Ce poste était moins exposé." Mais le retour se passe très mal : son nouveau bureau est mal équipé, éloigné de ceux de la direction, ses nouvelles missions sont minimales et on ne lui donne pas les moyens de les accomplir. "Jean-Philippe Sudre [son remplaçant] tente de me piéger en m'autorisant à faire des astreintes depuis chez moi, puis en me reprochant de n'être pas venue", affirme-t-elle.
Impossible de recueillir l'avis de Jean-Philippe Sudre sur ces accusations. Malgré de multiples tentatives pour le joindre, il n'a pas répondu à nos questions. Dans un communiqué envoyé en réponse, il affirme seulement que "madame Brevan tente manifestement, en période électorale, de faire dévier un contentieux administratif ordinaire vers un terrain politique et médiatique" et que "Confluence Habitat n'entend pas se prononcer sur les différentes allégations publiques de son ancien agent".
OUVERTURE D'UNE ENQUÊTE PRÉLIMINAIRE
Epuisée par cette placardisation, elle fait appel à l'inspection du travail. PV pour harcèlement au travail. Le parquet de Fontainebleau ouvre une enquête préliminaire. Mais le 13 septembre, elle reçoit sa convocation pour un entretien préalable à licenciement. Cause officielle : suppression de poste pour réaliser des économies. L'office, certes en très grande difficulté financière, fait pourtant trois nouveaux recrutements au même moment. Par ailleurs ce nouveau changement de tête se fait au mépris des inspecteurs du ministère du logement qui dans un rapport très sévère sur la gestion de l'office, ont pointé le manque "d'une direction stable et compétente".
C'est Yves Jégo lui-même qui la reçoit pour son entretien préalable. "Il me promet de m'aider à retrouver un emploi et de favoriser un accord entre nos avocats", assure-t-elle. Sollicité, Yves Jégo s'est contenté de renvoyer au communiqué de Confluence Habitat.
Le conseil d'administration ne fera que prendre acte de ce licenciement en novembre. Un des administrateurs, Michel Graveline, ne cache d'ailleurs pas son inquiétude face aux conditions de ce licenciement. "Ce qui me gêne c'est que cette affaire transpire très largement à l'extérieur et j'aimerais bien ne pas être interpellé sur un différend intérieur à l'office", lâche-t-il ainsi en comité technique paritaire.
Face à l'échec des négociations entre avocats, Brigitte Brevan décide de porter plainte contre X... le 5 février pour discrimination en raison de l'état de santé et harcèlement moral. Parallèlement, elle conteste son déclassement et son licenciement devant le tribunal administratif. Autant d'actes très rares à ce niveau de responsabilité et dans un monde politique où l'on préfère souvent régler les différends en coulisses. "Je fais ça parce que ce monde d'hommes a cru pouvoir m'avoir parce que je suis une femme", insiste-t-elle à nouveau, après avoir raconté son histoire.
Jean-Baptiste Chastand (larges extraits)
Et pour faire bonne mesure... un rapport sur le "fonctionnement" de cet office HLM de Montereau
Cette saloperie de maladie, quand on a un minimum d'humanité, on ne la souhaite à personne. Pas même à ses pires ennemis. Il n'empêche: des fois il faut se forcer pour s'en tenir à cette position simplement "morale"
Benjamin
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