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A propos d'une erreur factuelle que j'ai relevée sur a(c)Tu, dans un fil de discussion.
“”"Beaucoup de Français sont inquiets devant une transformation de la société prévisible pourtant dès les année 70, les fameuses « trente glorieuses ». Ces années Pompidou ou tout était bon pour faire fonctionner nos industries aux prix les plus bas pour le CNPF de l’époque, sans augmenter ou peu le salaire horaire de l’ouvrier, en recourant massivement à cette main d’œuvre bon marché puisée au Maghreb à grand renfort de trompes. Ces hommes, puis les familles, sont venus à notre invitation et pour notre « profit » et, ont eu sur notre sol des enfants qui sont maintenant de bons français. “”"”
L’immigration de travail a commencé avant. Dès la IVe et elle s’est amplifiée sous de Gaulle. Elle n’a alors pas limité le salaire horaire de l’ouvrier qui gagnait de 4 à 6% de pouvoir d’achat par an, d'abord grâce à la frange “sociale” de la droite qui se disait que des consommateurs optimistes consommeraient et feraient tourner la machine économique.
Les Trente Glorieuses, c'était aussi ça
Et surtout parce que le syndicalisme - surtout à la CGT - était puissant et avait passé un “Yalta” avec le CNPF: progrès social, on nous écoute et surtout on nous entend (faute de quoi nous avons les moyens de tout bloquer) En échange, en attendant des jours meilleurs, on ne conteste pas “vos” fondamentaux, le droit que vous considérez comme “divin” de posséder votre entreprise. En France, l’outil de travail n’est jamais mieux surveillé et protégé que lors des occupations d’usines et un provocateur qui tente le moindre sabotage se voit rééduqué… par les prolos (qui en revanche ne le “donnent” pas: on régle les affaires “entre soi”)
Ce “Yalta”, personne ne pourra quantifier combien d'argent il fit gagner au patronat en économie de milices privées, de réparation de sabotages, de lutte contre la “sédition autogestionnaire”, etc.
Faut-il rappeler 1968 et Grenelle (le vrai) où les syndicats ont tout fait, en vertu des accords informels mais réels pour brider un mouvement qui sorti du cadre, pour qu’on “rentre dans les clous” en échange d'avantages matériels très substantiels mais que les entreprises comme l’état pouvaient lâcher: l’économie était encore fortement tournée sur elle même et ce qui était concédé serait à 90% dépensé sur place, donc réinjecté. Pompidou, homme lige du capitalisme (même si intègre sur le plan personnel) l’avait compris.
A l’époque les “Ratons” (la terminologie de l’époque) faisaient… ce que les Français ne voulaient en aucun cas faire parce que le plein emploi leur permettait de se tourner ailleurs: ils vidaient nos poubelles (pour pas grand chose: aujourd’hui c’est parfois très bien payé alors que c’est mille fois plus propre et moins pénible), ils montaient les murs, ils étaient OS dans les usines (les qualifiés étaient français, neuf fois sur dix) ils répandaient le bitume, etc.
Années 1970. Contre le CNPF (qui poussait en ce sens: il voyait loin et voulait que la main d’œuvre des prolos corvéables se reproduise sur place), Pompidou fut intraitable: pas de regroupement familial (des milliers de demandes ont été implacablement rejetées): l’immigré “s’intégrera par la fatma blanche prise chez nous” ou repartira en fin de contrat. Ce qui a manqué pour que la logique soit respectée, c’est:
- l’organisation sous forme d’un “plan d’épargne au retour” d’une possibilité pour l’immigré de capitaliser et de revenir chez lui, maison construite et avec de quoi monter son commerce ou sa petite entreprise. Notez que c’est possible puisque ce fut fait au profit des constructeurs du centre spatial guyanais venus pour six ans et repartis avec un capital. On ne les a pas revus - sauf rare exception.
- le droit pour un travailleur de toucher sa retraite dans son pays natal s'il le souhaite. Cet argent est à lui et même si par principe on avait procédé à un abattement “raisonnable”, qui peut sérieusement imaginer que la majorité de ces vieux Arabes qui s’entassent dans des foyers insalubres de la SONACOTRA six mois et un jour par an - billet d’avion à payer en plus - pour avoir droit à cette retraite, le font par plaisir alors que la famille est au soleil dans la maison qu’ils ont construite avec leur argent et leur sueur pendant les vacances?
C’est Giscard qui a fait du “sociétal généreux” (entendez sociétal, cherchez la régression sociale qui va de pair) en permettant le “regroupement familial” en pleine crise économique - et là oui, ça a pesé sur les salaires puisqu’il y avait plus de demandes que d’offres d’emploi.
Qui a laissé s’instaurer le communautarisme, en s’appuyant sur l’inconséquence des bobos et de quelques gauchistes de salons? (devenus néo-libéraux à 90%).
Le premier cas d’islamisme prosélyte et agressif ne fut pas “le foulard de Creil” (1989) mais, treize ans avant, une revendication de mosquée dans l’usine CITROEN d'Aulnay (qui n’avait pas de chapelle) quand des Islamistes ont voulu imposer une “pause prière”. La direction pourtant pas “sociale et conciliante” (euphémisme, Citroën c’était du patronat de choc) a cédé et qui soutenait ces barbus? La CFDT alors gauchiste et autogestionnaire. Alliance objective entre révolutionnaires de salon et patronat...
Diviser les travailleurs entre eux pour mieux régner. Barbus contre Mimiles... tant qu’ils se tapent dessus, ils ne revendiquent pas.
Inciter les retraités immigrés à prendre leur retraite chez eux”. Sur cela, il y a presque consensus. C'est acté, croit-on; faux. Parce que les conditions sont tellement restrictives, l’abattement si élevé, le renoncement à l’assurance maladie si pénalisant faute de structure publique fiable sur place, que ça leur est impossible: pourquoi n'auraient-ils pas accès aux structures de Sécu prévues pour les expat's?
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Pour le reste… Les familles issues du regroupement familial sont françaises, qu’on le veuille ou non: il faut gérer la problématique.
En rappelant que s’il ne faut pas faire preuve de complaisance, les Juifs ont été considérés comme inassimilables dans les années trente, tout comme les Italiens au début du siècle. Que l’Italie était plus loin de la France en 1900 que ne le sont d enos jours le Mali ou le Sénégal (temps de voyage, coût, mœurs, langue, etc.)
Cela ne sera pas facile. Mais c’est possible… sûrement pas en stigmatisant.
benjamin
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