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Une brève pour signaler que s'il y a unanimité pour saluer l'arrestation de Gbabgbo (ou presque: le fait que Dumas et Vergès défendent Gabgbo est presque rassurant, à tel point ils sont devenus les salauds lumineux défendant les salauds tout court)
.
Mais
- que Gbagbo ait été neutralisé par les Français même si ce n'est pas officiel ("On s'est arrêtés à 1,50m de Gbabgo" a admis un officier de la force Licorne), est plus que gênant pour la crédibilité d'un Ouattara amené dans les fourgons d'armées étrangères. C'est Louis XVIII et pas un président élu démocratiquement,
- le fait que les partisans de Ouattara ont commis autant sinon plus d'atrocités que ceux de son adversaire,
- que ses forces sont dans l'incapacité de rétablir un minimum d'ordre et de sécurité dans Abidjan ravagée par des pillards armés de kalachnikovs qui terrorisent la ville (avant-hier elles refluaient même dans la panique, devant une avancée sporadique des milices de Gbabgbo); si le boulot doit être fait, ce sera par des étrangers,
- et surtout que Gbabgbo a été humilié d'une manière inqualifiable: le montrer hébété, essuyant sa sueur, en "marcel" et en train d'enfiler une chemise façon "boubou" alors que jamais on ne le voyait vêtu ainsi, devant la télévision ivoirienne qui a transmis les images au monde entier, est à la fois indécent et imbécile quand on connaît le souci du paraître dans les sociétés africaines.
Parce que ce type a, semble-t-il, perdu les élections. Mais il a néanmoins rassemblé presque une moitié des Ivoiriens. Qu'on a ainsi humiliés de la même manière. Leur parler de concorde et de réconciliation, après cela?
Qu'il soit arrêté, traduit devant une justice équitable (à l'instar des masacreurs du clan Ouattara et là, nous avons comme des doutes), certes. Mais il a été perdu hier une opportunité de rassembler un jour un pays déchiré par onze ans de guerre civile.
En l'espèce, les Français à la manoeuvre (il faut arrêter de nier l'évidence) ont commis la même grossière erreur psychologique que les Américains quand ils ont passé en Mondovision ces images d'un Saddam Hussein bon à épouiller, à qui on examinait la dentition comme regarde celle d'un vieux canasson avant de l'acheter. Images qui ont humilé tous les Arabes - y compris les pires ennemis du dictateur. Parce que même les grands criminels nazis furent traités correctement jusqu'à la potence au pied de laquelle ils ont échoué, et que c'est ainsi que l'Allemagne fut dénazifiée sans difficulté. Mais pour des Nègres ou des Bougnouls, pourquoi s'encombrer de ces précautions?
benjamin
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