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1/3 pour les salariés,
1/3 pour l'investissement,
1/3 pour les dividendes...
que sans doute même Staline au temps de l'élaboration d'un plan quinquennal n'aurait pas formulé.
Parce que des entreprises ont besoin d'investir davantage pour survivre (surtout celles qui bossent sur les technologies de pointe). Parce que c'est remettre en cause le droit de propriété , que dans ce cadre de société, ça va à l'encontre de la jurisprudence: une telle prescription serait immanquablement "cassée". Parce que ça embêterait plus que tout les soutiens habituels de la droite comme de la gauche raisonnable. Parce qu'il est facile que dissimuler des bénéfices par des artifices comptables, de manière légale.
Et enfin parce que si nous ne changeons pas de modèle avant, cela multiplierait les délocalisations vers des cieux moins dirigistes - pour le plus grand bonheur de Pôle Emploi.
"Il" a dû prendre ses pilules et "il" se calme.
Silence radio pendant quelques mois, mais entre temps "les gens" s'affolent devant la hausse des prix associée à la stagnation de leurs revenus (quand ce n'est pas leur baisse).
Affolement mêlé à la colère devant l'explosion des bénéfices des grands groupes et l'accroissement obscène des inégalités.
- Une prime de 1.000 euros sera affectée aux salariés des entreprises qui ont distribué des dividendes.
"Il" devait se persuader que "les gens" seraient éperdus de bonheur. Mais ça ne marche pas, surtout que les féaux ne se gênent plus pour "le" contredire pendant que les autres osent dire ce qu'ils pensent.
Les dirigeants d'entreprise, par le Medef ou la GGPME.
- Ce n'est pas à l'état de se mêler du fonctionnement des entreprises (ajoutant même perfidement: "qu'il se contente de gérer sa politique salariale")
- Ce que les salariés veulent, c'est une augmentation des salaires.
- Il est facile d'enrichir des actionnaires sans distribuer de dividendes... Il suffit d'augmenter le prix des actions en en faisant racheter par la boîte.
- Les salariés devront-ils faire grève pour qu'on distribue des dividendes afin qu'ils touchent une prime?
Le salarié de base.
- S'il croit qu'il va nous endormir une fois de plus, à un an des présidentielles...
Rétro-pédalage. Montant de la prime et nombre de bénéficiaires remis en cause. (il y avait 13 millions de concernés au départ: pas les travailleurs indépendants, les retraités, les chômeurs, les invalides, les exclus, etc.)
Lagarde :
- Ce montant de 1.000 euros est un plafond. (On a compris. Une entreprise qui distribuera une aumône sera dans les clous)
(Là, on ne sait plus trop qui dit quoi, pour ne pas en endosser la responsabilité)
- L'état (donc le contribuable) aidera les entreprises par des incitations fiscales et des abattements sur les cotisations sociales)
- Le caractère obligatoire de la prime ne concernera que les entreprises de plus de 50 salariés. En dessous de ce seuil, la prime reste facultative.
Ne sont plus concernés que 2.8 millions de salariés au maximum pour un montant virtuel, à supposer que leur entreprise ait distribué des dividendes en augmentation et qu'elle ait joué le jeu - le contraire (voir ci-dessus) étant légalement possible.
Coup de grâce, annoncé par Sarkozy lui même, en catimini. Cela vaut si les dividendes sont en augmentation par rapport à l'année précédente.
On aboutit à quelques milliers de types qui percevront quelques euros... à qui on demandera neuf fois sur dix en échange d'être sages sur les salaires.
Et des types comme Jean Arthuis balancent en substance que:
- C'est n'importe quoi. Au moment où on cherche à réduire le nombre des niches fiscales et sociales, on en recrée une de taille avec ces abattements de charges compensatoires.
Voilà comment par impulsivité, communication incohérente parce que fondée sur des intentions électoralistes et par des contradictions flagrantes, on en arrive à ne pas régler un problème (le pouvoir d'achat), à mécontenter tout le monde quand on voulait enchanter chacun et à perdre encore plus de crédibilité.
Et ce n'est pas en tapant du pied et en braillant comme un gamin coléreux: "je ne cèderai pas là-dessus" une fois que tout est déjà réduit en charpie, qu'on se rattrape.
Autres remarques quant au fond.
Cette obstination à ne concéder que des augmentations ridicules sur une autre base que les salaires a des conséquences à long terme. C'est pour diminuer les retraites à venir, qui ne sont calculées que sur ces derniers.
Et si ça marchait, on ferait une fleur à des salariés, compensée par une subvention d'un état en déficit. Qui se rattraperait en augmentant les impôts et reprendrait - au delà - dans la poche gauche ce qu'il aurait mis dans la poche droite.
benjamin
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