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Ceux qui hier faisaient régner la censure en France se présentent aujourd’hui comme les plus farouches ennemis du politiquement correct. S’il était encore vivant, on retrouverait Peyrefitte, le ministre de l’information qui fit interdire Hara-Kiri en 1970 dans le camp des Zemmour pour fustiger la dictature de la bien-pensance. Hier, critiquer l’Etat, critiquer les dominants était interdit par le pouvoir.
Aujourd’hui, il ne serait pas de bon ton de se moquer des minorités, des plus faibles. La droite actuelle qui tient encore tous les leviers du pouvoir regrette le bon temps où l’on envoyait devant les tribunaux les dessinateurs (on les y envoie encore) qui critiquaient l’armée et où l’on récompensait d’une bonne claque dans le dos la blague homophobe ou sexiste.
Les merdes fascistes ne peuvent plus comme hier traîner dans la boue les pédés, les gouines, les Juifs, les Arabes, les Noirs… Est-ce dommage? La droite pleurniche qu’on ne peut plus tout dire. Sans doute qu’il est plus difficile pour des racistes de tout dire depuis l’adoption des lois Gayssot. Est-ce que ça empêche le gouvernement de mener une politique raciste? Absolument pas. Etre raciste ne suffit pas, les racistes veulent pouvoir exprimer leur racisme à l’oral.
Il ne s’agit pas de défendre une dictature du politiquement correct, il s’agit de claquer le beignet de ceux qui font croire qu’il existe une dictature du politiquement correct. Des poseurs veulent nous faire croire qu’être réactionnaire n’est pas politiquement correct, alors que la pensée réactionnaire est majoritaire en France en 2011.
Charb
13 avril 2011 (origine: Charlie-hebdo)
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On ne saurait mieux dire!
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