Si ce n'est pas qu'un "au revoir", ça ne manque pas de panache
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Parce qu'ils sont si nombreux, les innombrables membres de nos "élites" - surtout dans le domaine des médias - qui se trompent à peu près tout le temps (pas vrai Duhamel?) sans jamais tirer les conséquences de leurs errements, que la décision de Jean François Kahn de quitter le journalisme mérite d'être saluée (si ce n'est pas un faux départ suivi d'innombrables "ne pars pas, maître, ne pars pas!" qui justifieraient un vrai retour).
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Jean-François Kahn, c'est (c'était?) une figure de la presse française. Il annoncera quitter le journalisme, dans son bloc-note à paraître dans le prochain Marianne, selon la rédaction de l'hebdomadaire.
Le détonateur, c'est sans doute le très grave dérapage: "si c'est 'un troussage de domestique', c'est pas bien". L'amitié envers Strauss-Kahn en est à l'origine, mais c'était néanmoins un dérapage inacceptable. Les excuses qui ont suivi étaient nécessaires, mais elles n'effacent pas la gravité des propos.
Jean-François Kahn, et le journalisme.
Reporter pendant la guerre d'Algérie, il sera un des journaliste qui révélera l'affaire Ben Barka, homme politique marocain disparu mystérieusement alors qu'il était protégé par les services français.
Il a été notamment chroniqueur sur Europe, directeur de la rédaction des Nouvelles littéraires et a participé à la célèbre émission politique L'Heure de vérité avant de créer en 1984 L'Événement du Jeudi et ensuite Marianne qu'il a dirigé jusqu'en 2007 avant d'y tenir son "bloc-note".
Il est l'auteur de nombreux ouvrages, surtout des livres politique. Il a fait un bref passage en politique, élu centriste en 2008 à la députation européenne à laquelle il avait renoncé aussitôt.
(Source AFP)
Jean-François Kahn a commis l'erreur fatale à trop de gens: ne pas savoir décrocher à temps, pour partir en pleine gloire. Malgré le panache de cette décision (car le bonhomme est hyperactif et le journalisme lui manquera terriblement) il demeurera dans l'esprit de beaucoup comme celui qui a ironisé sur les "soubrettes troussées". C'est sans doute injuste, mais c'est la loi du genre.
Qu'il profite de sa retraite pour lire ou relire Pot-Bouille, d'Emile Zola.
benjamin.
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