______________________
Nous nous épargnerons de disserter, puisque pour une fois Demorand a tout dit et bien dit dans son éditorial de jeudi 2 juin, que nous reproduisons in extenso. (NB. Quelques sauts de ligne ont été ajoutés)
Les accusations de Luc Ferry sur le plateau du Grand Journal de Canal+ sont, à tous points de vue, gravissimes :
un ancien ministre arrêté au cours d’une partouze pédophile à Marrakech ; l’affaire étouffée par l’Elysée ; un Premier ministre et son cabinet parfaitement au courant. Bref, si c’est avéré : un scandale d’Etat.
L’ouverture, par le parquet de Paris, d’une enquête préliminaire devrait permettre d’en savoir plus sur des allégations que Luc Ferry, mi-bravache, mi-morveux, a cherché depuis à dégonfler via des volutes d’explications fumeuses et incompréhensibles.
Que la justice fasse rapidement la lumière ! Car de tels propos, dans le contexte inédit et traumatisant des affaires DSK et Tron, font bouillir une marmite puante, un dangereux ragoût de ragots.
Et arment le piège fatal du "tous pourris". La frontière entre une démocratie fortifiée par la vérité ou abîmée par le scandale est ténue, aujourd’hui friable. Chacun doit donc prendre ses responsabilités pour éviter la régression collective et le basculement vers l’irrespirable.
S’il n’est pas question de revenir au statu quo ante et d’étouffer la parole enfin libérée de ceux et celles qui subissent vexations, agressions ou crimes sexuels, un maximum de rigueur factuelle et morale est exigée de qui s’exprime publiquement sur ces sujets.
Surtout quand il est philosophe et prétend ne vivre que dans le ciel des idées. Au risque de se comporter en «Rousseau du ruisseau».
Réactualisation, vendredi trois juin.
La pitoyable défense de la hyène: "quand on n'a pas de preuves, on ferme sa gueule"
C'est exactement ce qu'il aurait dû faire, sur ce plateau: "fermer sa gueule" puisqu'il reconnaît lui même ne pas en avoir. (notons que quand il était ministre de l'éducation il bataillait contre la vulgarité)
A remarquer le corporatisme des médias, prompts à le dézinguer épargne soigneusement le sieur Duhamel, qui lui a servi complaisamment la soupe avec sa "fine allusion" (on peut le dire désormais puisque tout le monde a ce mot à la bouche: la "mauvaise langue")
La personne incriminée n'a aucune porte de sortie. Qu'elle se défende et on feindra de s'étonner... "Pourquoi monte-t-il au créneau s'il n'a rien à se reprocher... Après tout personne ne l'a nommément accusé". Qu'elle se taise et on s'étonnera tout autant... "il est nommé de toute part et il ne répond pas? C'est bien la preuve qu'il n'y a pas de fumée sans feu!"
Persiste et signe. le Sieur Ferry ne devrait désormais que rencontrer des crachats sur les trottoirs, devant lui. Soit parce qu'il a couvert un crime par lâcheté et pour assurer son poste au gouvernement, soit pour avoir jeté l'honneur d'un homme aux chiens et ouvert la boîte de pandore du complotisme en déshonorant la République tout entière ("mille ministres" sur lesquels il pourrait dire des choses...)
benjamin
Les commentaires récents