(même si à ce jour il n'est pas le favori).
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1/ D'abord, son absence de scrupules qui le poussera (c'est déjà commencé) à toutes les compromissions pour débaucher, acheter, racler les fonds de tiroirs. Borloo fâché (pour le moment) de ne pas avoir été nommé à Matignon ? Morin qui a des velléités d'indépendance ? On pelote le "fou" Bayrou pour compenser, qui semble prêt à céder aux sirènes, fatigué qu'il est de se réunir avec lui-même. Les députés tentés de suivre le bateleur Borloo, s'il persistait, sont prévenus : "aux législatives, on vous tue" (ça c'est le bâton ; pour la carotte on inventera quelques secrétariats d'état). Ca a déjà marché avec les chiraco-villepinistes, même si ça a coûté cher : Baroin à l'économie, Pécresse au budget.
Autre "missile"... on sort (ou ressort?) un vieil article de Minute qui ferait de Borloo un ex pro-facho. Borloo soutient n'avoir jamais donné une telle interview à Minute dans laquelle ce dernier se serait dit prêt à collaborer avec le FN dans le cadre d'une union des programmes et des exécutifs à condition de ne pas être le seul.
Lire le Scud de l'UMP sur cette affaire, via l'Express.fr (lien)
et la réponse de Borloo
"Je suis le seul homme politique à avoir refusé d'être élu avec les voix du Front national et vous me traînez dans la boue sur la foi d'un torchon non signé de Minute. C'est invraisemblable que L'Express se prête à cette manipulation destinée à me salir", proteste le président du Parti radical, qui affirme ne pas connaitre Jean-Pierre Gendron, l'élu frontiste du Nord-Pas-de-Calais.
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Questions à Dominique Paillé (rallié à Borloo). Comment réagissez-vous à la publication de l’article de Minute sur le site L’express.fr?
Je trouve ça totalement grotesque. Et ce, pour une raison très simple : l’histoire de Jean-Louis Borloo plaide évidemment en sa faveur. Il a été élu président de région en 1992 dans le Nord-Pas-de-Calais et quand il a constaté qu’il bénéficiait d’une voix issue du Front national, il a immédiatement démissionné.
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Je vous dis que nous sommes dans un système de boules puantes organisé. Je vais même jusqu’à dire que cela s’apparente à une "Buissonade" (de Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy et ancien journaliste pour Minute de 1981 à 1987).
2/ Récupérer les voix de la fachosphère. Bien malin qui pourrait glisser une feuille de papier à cigarette entre les éructations de la droite populaire (cancer de l'assistanat, suppression de l'AME, TIG non rétribués pour les "bénéficiaires" du RSA, "débats" sur l'identité nationale, sur l'islam, homophobie chronique du Sieur Vanneste qui persiste et signe, "croisades" en Afrique du nord etc.) et les "propositions" du FN. Or de l'UMP, ce n'est que cette mafia qui fait entendre sa voix en ce moment, puisque même Fillon la rejoint (polémique sur la bi nationalité)
Je n'exclue nullement un accord programmatique en dernier recours (on perdra 10% de voix au "centre" pour en récupérer 20 sur l'extrême droite), avec ou sans Marine le Pen qui pourrait se voir dépouiller de tous ses cadres – comme le fut Bayrou en 2007. Mais Ciotti ferait un excellent ministre de la justice de Marine le Pen, comme elle ferait une parfaite ministre d'état chargée de l'identité et de la souveraineté nationales de Sarkozy.
D'autant plus que cette union, au moins les 2/3 des militants de base de l'UMP la souhaitent et que si le père le Pen était surtout un sinistre potache aimant flanquer le binz, sa fille entend apparemment goûter aux honneurs de la république.
3/ Le soutien indéfectible des principaux médias... TF1 dans les mains du parrain de son fils, l'empire Hachette-Lagardère (Europe 1) dans celles de son frère (Mickey), les chaînes publiques dont il nomme les PDG et qui font passer le message (plus dératiseur que Val à France Inter, c'est dur à trouver et qui aurait imaginé Ruquier se déclarer sarkozyste, il y a quatre ans seulement ?), les 3/4 de la PQR, le Figaro devenu organe de l'UMP (sa rédaction commence à râler, mais elle ne mouftera pas), etc.
4/ Le fric. Le MEDEF et les gros PDG infiniment reconnaissants sauront user de toutes les ficelles pour que de ce côté il ne manque rien : les centaines de micro-partis sont déjà en place, les tapeurs écument déjà les "Français de l'étranger" dont la surreprésentation dans le prochain parlement est digne d'une république bananière.
5/ Le PS. Il s'oppose si peu sur l'essentiel... Il a officiellement renoncé aux classes populaires.
Il sous-estime l'effet désastreux de sa forfaiture, quand 55% du peuple (dont 60% du peuple de gauche) a voté NON au TCE et que ce parti l'a avalisé à 98% en ratifiant le traité de Lisbonne.
Il estime encore que le meilleur moyen de réunir la gauche est d'insulter ceux qui... sont restés à gauche. On viendra mendier le soutien d'un Mélenchon dont des cadres influents du parti ont pu dire qu'il était pire que le Pen, sans être solennellement démentis. Et on espère que les sympathisants suivront. Je peux vous dire qu'il y en a au moins un qui, sans doute, fera un doigt aux "socialistes" à ce moment : votre serviteur.
Les primaires ouvertes, splendides machines à perdre puisqu'on pourra venir de droite pour contribuer à ce que le candidat jugé le plus facile à battre par Sarkozy soit désigné (en outre les médias citées ci-dessus sont déjà au travail, même si on n'a pas encore déterminé l'adversaire préféré). Au cours desquelles les missiles sont déjà en route pour s'abattre mutuellement, et les contrevérités commencent à s'accumuler.
Royal qui fit la preuve de sa nullité crasse en 2007 et qui remet le couvert avec la seule idée de se venger, dont on accrédite l'idée qu'elle fut lâchée par le PS pendant la campagne : que lui demanda-t-elle, qui lui fut refusé? Quelle mission a-t-elle confié aux dirigants ou à l'appareil? Après l'avoir testée, combien, de son équipe de l'époque, restent à ses côtés ?
Mais en lui servant la soupe, on renforce sa capacité de nuisance.
Les médias dont on a parlé sont championnes pour nous faire oublier l'ancien Hollande, le Flamby rondouillard avec toujours un calembour en réserve qui se voit métamorphosé avec leur complicité en austère quasiment sinistre. (photos: avant & après)
Il a perdu toutes les élections importantes lors de ses fonctions à la tête de son parti, il ne fut jamais ne serait-ce que secrétaire d'état mais on le présente comme apte à porter les dossiers les plus lourds: c'est quand même costaud ! Si cette image lui permet d'être adoubé, les missiles partiront sur son inexpérience, 48h après. Quant à Aubry... On sent si peu d'envie, au fond d'elle-même...
6/ D'une manière générale, ces sondages perpétuellement manipulés non sur le plan technique mais par leur présentation... la gauche doit logiquement gagner contre Sarkozy (60/40 si c'est Hollande... 57/43 si c'est Aubry) Comme Giscard en 1980, qui devait écraser Mitterrand (alors que Rocard ferait un triomphe... lui qui n'a à peu près jamais réussi à se faire élire où que ce soit au suffrage direct) Comme Balladur en 1995 (c'est tout juste si on n'a pas suggéré de faire l'économie des élections) Tout est prévu pour démobiliser l'électeur "tiède"
7/ L'oubli que Sarkozy fut un président lamentable quant à la manière d'exercer la fonction, dénué de scrupules, amoral, au service d'une caste, cynique mais que c'est une bête de campagne d'une énergie rare, que pas grand-chose n'arrêtera.
Et que dans le cadre d'un combat personne contre personne sans remise en cause profonde du système, sans retour aux fondamentaux : la primauté du politique au sens noble, le service du peuple contre la finance et ses oukases,... l'électeur que les médias aident à avoir la mémoire courte préférera peut être conserver ce qu'il a sous la main, que de changer la seule garniture. Même si ce qu'il a sous la main le répugne.
benjamin
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