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Je l'avais pressenti hier... Mécontents du transfert qui les obligea à se coucher à point d'heure, les coureurs ont envoyé un message subliminal à la direction du Tour, en arrivant avec plus d'une heure de retard par rapport à la moyenne la plus pessimiste, malgré un emballement final fulgurant.
Le train de l'équipe du Cav' fut une merveille de limpidité, de clarté et de... puissance. Ils ont embrayé à – 30 km, et personne ne les a dépassés, ne larguant le Cav' qu'exactement quand il a voulu, où il a voulu, à 200 mètres de la ligne. Cinq Français dans les dix... il y a le talent quand on se bat avec des cadors de cette pointure (Gilbert, Pettaci, Rojas, Hushovd, Cav', j'en oublie), il manque encore la réussite. Feuillu fait néanmoins quatre.
Je n'ai pas trop pigé pourquoi les GARMIN d'Hushovd ont tant roulé à leurs côtés, vu que Cav' voulait cette étape, et qu'il était le grandissime favori : dans ces conditions, autant laisser ses équipiers transpirer. A remarquer qu'autant le mec peut être odieux (mec : on dit comme ça dans le vélo), autant il est incroyablement gentleman avec ses équipiers à qui il rend toujours un hommage très appuyé et sincère, et qui ont tous droit à une accolade individuelle avant le passage sur le podium.
"L'arrivée s'est presque faite dans les mêmes conditions que lors de ma première victoire, confiait-il, sourire jusqu'aux oreilles, devant les caméras de France Télévisions. Le vent et les chutes ont rendu les derniers kilomètres très dangereux mais j'ai bien été protégé par mes coéquipiers. Je suis fier de mon équipe et de mes coéquipiers. Le scénario était parfait."
Sinon, pas grand-chose à dire sur cette étape, sur le plan sportif. Tristesse de voir Boonen abandonner, toujours victime de vertiges persistants après sa commotion cérébrale d'il y a deux jours, de voir Wiggins partir l'épaule pulvérisée (c'était un des favoris) ainsi que quelques autres... Lepheimer a encore pris trois minutes... deux crevaisons, un retard dû à la chute et la bordure suite au vent de côté.
Chavanel, pourtant au plus mal, a pu terminer dans le peloton de tête.
Châteauroux peut dire merci au Tour. Quand parle-t-on de Châteauroux, sauf lorsqu'il y fait étape ? Heureusement que Paulo la Science, entre deux communiqués médicaux, a pu placer ses châteaux, dont celui d'Amboise et de Chenonceau...
Je présente mes excuses aux honorables lecteurs : pas de vélo pour les nuls ce soir, je suis absorbé par quelque chose de bien plus déplaisant.
Mais un complément... Engoulvent exprime exactement ce que je pense in petto de Millar (les gangsters qui se font curés de campagne, j'ai des doutes).
Arrêté par la police en 2004 pour détention de produits puis suspendu pendant deux ans, le Britannique David Millar est devenu depuis son retour dans le peloton l'un des coureurs aux prises de position les plus fortes dans la lutte contre le dopage. Auteur d'un livre (Racing through the dark) sur les années noires de sa carrière, le coureur de Garmin-Cervélo revient sur son expérience dans un entretien publié vendredi dans L'Equipe. Pour expliquer le dopage, les soirées festives et l'alcool lors de ses années chez Cofidis (1997-2005), Millar raconte : «Au début, j'ai refusé de suivre Gaumont et Vandenbroucke dans leur folie, mais quand je me suis dopé, j'ai cédé sur ça aussi pour ne pas être marginalisé. La fête, c'était lié à la culture de l'équipe Cofidis, où je me sentais seul.»
Passé deux ans chez Cofidis (2004-2005), Jimmy Engoulvent a vivement réagi contre le récit et l'amalgame exposé par David Millar : «Le beau Dav veux nous faire rêver , moi ça fait bien longtemps que ce type de coureur c'est 0% de confiance», a-t-il d'abord lâché sur Twitter. Avant de s'expliquer au départ de la 7e étape : «Je l'ai côtoyé chez Cofidis et j'ai été très déçu par ses déclarations où il met tout le monde dans le même panier chez Cofidis. Il avait un groupe autour de lui qui était dans le même cas que lui mais ce n'était pas la majorité dans l'équipe Cofidis comme il veut le faire croire.» Critique envers la posture antidopage de Millar, le coureur de Saur-Sojasun a ajouté :
«Il faudra qu'il m'explique comment il fait pour avoir le même niveau que quand il était à un dopage puissant. Le jour où il arrivera à m'expliquer cela, j'aurai un peu plus confiance. » A. T.-C., à Châteauroux
benjamin
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