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Pas question de prendre parti pour telle ou telle tendance du parti socialiste, puisque le programme et les "valeurs" de ce parti sont combattues ici : je suis de gauche.
Seul peut être Arnaud Montebourg trouve une petite once de compréhension avec sa volonté de démondialiser. Ce qui le rend encore plus sympathique, c'est qu'il est diabolisé pour cela: vous vous élevez contre des aberrations de la ploutocratie financière et de la destruction préméditée de notre appareil de production... vous êtes automatiquement "populiste", "replié sur votre pré carré, archaïque", "adepte de la tentation albanaise", vous "installeriez un Chavez ou un Castro en France" et cerise sur le gateau bien sur... vous êtes plus xénophobe que Marine le Pen. Seulement Montebourg ne va pas au bout de sa logique: en demeurant dans le même parti que Sapin, Lamy, Strauss-Kahn, Hollande, Collomb, etc. il pratique le grand écart au risque de se blesser gravement.
Mais là, avec Manuel Valls qui ne cesse de décrier la chronique depuis 2007 en soulignant tous ses points de convergence avec Sarkozy (lequel voulait en faire son ministre de l'intérieur au début du quinquennat), dont certains propos sur "le manque de blancos" dans sa ville ne sont pas éloignés de ceux qui ont valu condamnation au Sieur Hortefeux, on touche le fond du cynisme et de l'absurdité.
Voilà un parti dont le programme - contestable comme tous les programmes certes a été approuvé à l'unanimité lors d'un comité directeur, auquel participait Manuel Valls qui est membre de sa direction. Qui a voté sans état d'âme, sans émettre la moindre réserve.
Le Valls en question se présente aux primaires organisées par son parti. Chacun sait qu'il n'a aucune chance, et que la manoeuvre n'est destinée qu'à monnayer son ralliement au second tour, contre un très gros fromage.
Que fait-il pour lancer sa "campagne"? Il commence par dézinguer à tout va le programme qu'il a voté, et qui de ce fait l'engage! Il va falloir qu'un jour le PS cesse de faire les ramasse-miettes et assumece qu'il est devenu: une structure qui pense peu, tenue par un appareil encadrant un ensemble de militants vieillissants et davantage occupés à défendre telle ou telle écurie interne qu'à penser. Seulement pour ça (qui est peu quand on sait ce qu'était ce parti, bouillonnant d'idées, foisonnant de créativité, de querelles mais envers et contre tout uni pour l'essentiel) il faut être cohérent, et cesser d'appeler à la discipline interne sans jamais la faire respecter. Sinon, chacun peut se poser à bon droit des questions légitimes :
- Valls est parfaitement sarko-compatible tant 98% de son discours, de son "projet" pourraient être validés par une "tendance" de l'UMP (et pas la plus progressiste, de loin: un Pinte, pourtant élu de beaux quartiers, est infiniment plus humaniste et social qu'un Valls).
- Valls ne fait que torpiller les "idées" de son parti, y compris quand il les a avalisées Donc... Valls ne serait-il pas une option permettant de définir dans un futur plus ou moins proche une alliance PS - UMP propre sur elle, dégagée de ses éléments fascisants ou tout simplement poujadistes? (il est vrai que ça ferait beaucoup de monde sorti du parti sarkozyste)
Pour nous ôter de ce doute, il n'y a qu'une solution: une ligne claire... T'es dedans ou dehors, mon poteau. "Les godillots sont de belles et bonnes chaussures!".
Débat, certes, mais quand une position est adoptée, elle est la tienne au nom du collectif, sinon nul besoin de t'exclure: tu t'es mis par toi même en dehors de ton parti (c'est ce point de vue qui m'empêche d'adhérer au parti de gauche: il reste deux points de divergence importants pour moi et je ne me vois pas manger ma casquette comme je ne m'imagine pas une seconde trahir une solidarité militante)
Pour en revenir au PS... il est vrai que la conscience élastique de ce parti rend difficile l'intransigeance avec les principes. La fédération de l'Hérault qui a certes été gangrenée par nombre de grenouillages du temps Frèche, qui fut à la fois royaliste avant d'être soupçonnée de pencher vers Holande, est sous tutelle. Mais celle des Bouches du Rhône, avec le très distingué Guérini et toutes ses casseroles mais qui a le bon goût de soutenir Aubry** est toujours libre de fonctionner dans l'autonomie sous réserve de quelques aménagements mineurs dont on ne vérifiera même pas l'application concrète sur le terrain. Cerise sur le gateau avec les interminables tergiversations avant de virer définitivement du parti un sénateur maire définiment condamné pour agression sexuelle. Par les temps qui courent, cette circonspection fait un peu désordre.
** Je serais socialiste ailleurs que dans les Bouches du Rhône, un soutien de Guérini accepté par la bénéficiaire, ça vaudrait censure de ma part: jamais je ne voterais pour elle lors de primaires.
benjamin
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