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La triste habitude de rendre hommage ici à tous ces morts pour rien - qui néanmoins ont fait plus que leur devoir - n'est pas abandonnée.
Simplement, nous attendons d'en savoir davantage : contrairement à ce qui s'est passé lors des pertes précédentes, les autorités ne communiquent pas sur l'identité des Morts pour la France. C'est sans doute intentionnel, parce qu'une victime dépersonnalisée frappe moins l'opinion déjà rendue plus indifférente quand ce ne sont "que" des soldats de métiers qui laissent leur peau (il vaut mille fois mieux être un journaliste pris en otage, qu'un soldat Mort pour la France, si on en juge à la place donnée par l'événement dans les médias).
Hier nous avons néanmoins eu droit à un festival de bourrage de crânes: souvenons nous que les Français, officiellement, étaient dans une vallée de la Kapisa pacifiée et qu'ils n'y maintenaient leur présence que pour éviter aux Talibans d'y revenir ; le message subliminal d'un colonel du SIRPA, c'était que certes l'attentat suicide avait été meurtrier, mais le fait qu'il était la fruit d'une méthode asymétrique signalait la faiblesse de l'ennemi. Sans être mauvaise langue on traduira: "plus on aura de morts et mieux cela sera". C'est quasiment du Geneviève Tabouis qui énonçait sobrement en juin 1940: "au fond, les gains territoriaux réalisés par les Allemands n'ont pas tant d'importance"...
Grand foutage de gueule avec ce conseil de défense sur lequel l'exécutif a beaucoup communiqué et qui se tiendra cet après-midi. Le but: "renforcer les mesures de sécurité protégeant nos troupes". Ces dernières étant là en principe pour protéger les populations, on voit où on en est! Enverra-t-on des troupes pour protéger les troupes?
Il y a un moyen de les protéger, nos soldats. Leur faire quitter l'Afghanistan le plus vite possible: nous n'avons aucun intérêt stratégique dans cette région, et nous n'y avons jamais eu de présence historique.
Carte datant de 24 heures, déjà obsolète
benjamin
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