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On évoquera ici dans une note à venir le sort des exclus de la société dont il est fait grand cas puisque cette majorité, sans état d'âme aucun et avec un cynisme rare, alors qu'on n'est pas sorti de la crise à venir et qu'on se prépare à entrer dans une autre prire encore, diminue de 25% les crédits de fonctionnement du SAMU Social (pas une oeuvre gauchiste puisqu'initié à l'origine par Jacques Chirac)
Là, nous parlerons du SMIC dont des gens qui vivent avec 5, 10, 20, 100 fois voire davantage nous expliquent doctement qu'il ne faut pas l'augmenter plus que ce que la loi nous contraint de faire, pour ne pas diminuer la compétitivité des entreprises (leur propre salaire n'est pas davantage concerné que les dividendes, notez bien, dans l'évaluation de ces paramètres).
Le SMIC évolue en fonction de deux paramètres: la croissance (ce qui ne compte pas puisqu'elle est atone, quand elle n'est pas nulle) et la hausse des prix mesurée par l'INSEE: dès que cette hausse dépasse 2%, le SMIC doit augmenter mécaniquement et le gouvernement peut lui donner un "coup de pouce" (il ne l'a pas fait depuis cinq ans, et en plus il en fait un acte de gloire)
Le sujet a déjà été évoqué: l'INSEE travaille honnêtement, mais ses mesures ne correspondent aucunement au panel de dépenses des individus et des ménages de condition modeste. Parce que si les prix des biens manufacturés et de certains services tend à baisser et à tirer l'indice vers le bas, celui de la santé, de la nourriture comme de l'énergie, ainsi que lesdépenses liées au logement, augmentent nettement.
Or le ménage pauvre dépense un pourcentage très significatif de ses maigres revenus à manger, à se chauffer et à se déplacer - ne serait-ce que pour aller travailler et il renonce de plus en plus aux soins non vitaux (sur le plan dentaire, en particulier). En clair, quand on vous dit : "inflation de 2%", ça colle peu ou prou à la réalité pour une catégorie de gens ; ça représente moins pour les geeks qui changent de portable ou d'ordinateur tous les trois mois, et beaucoup plus pour les gens de catégorie modeste dont 80% des revenus sont consacrés à l'achat de la nourriture, le paiement du loyer et du chauffage (selon mes propres estimations, en modifiant les proportions de l'INSEE pour les "coller" aux besoins des SMICARDS, j'arrive à +3.2% quand on évoque +2% pour un consommateur "moyen").
En clair, toute hausse du SMIC sans "coup de pouce" équivaut à une baisse de pouvoir d'achat pour cette catégorie de travailleurs.
La presse a annoncé la hausse prévisible du SMIC pour le 1er août, en se fondant sur les premières estimations de l'INSEE: le cumul sur les 12 derniers mois indiquait 2%, seuil de la hausse "mécanique".
Le hasard fait bien les choses! Les calculs définitifs donnent finalement une hause de "seulement" 1,96% (admirez la précision: comme si aucune marge d'erreur ne pouvait exister dans ce genre d'estimation). Et le gouvernement, ravi, satisfait de lui même, d'annoncer que dans ces conditions, les 2% attendus et espérés ne seront pas accordés. Certes, cela ne ferait "que" quelques euros, cette augmentation.
Rien pour un ministre, un député, un type relativement friqué. Mais je peux vous certifier que quand on est une mère isolée qui travaille dur pour élever son gosse, qu'EDF augmente ses factures de 3%, que le marché du samedi coûte de plus en plus cher pour en mettre de moins en moins de chose dans le cabas (les cinq fruits et légumes par jour... défense de rire!), ces euros de plus en fin de mois, on les apprécie.
Avec, on paye quelques repas de cantine à son gamin. Ou bien on peut lui offrir quelques entrées de piscine, à lui qui n'est pas parti en vacances depuis trois ans. Ou, en cumulant sur plusieurs mois, on arrive à lui fournir la paire de chaussures qui va lui manquer d'ici peu ou un vêtement, parce que ce petit con se permet de grandir.
Pour prendre de telles décisions "technocratiques", il faut être singulièrement dépourvu d'humanité. Pour les assumer avec un sourire satisfait, tout fiérot qu'il est le Ministre, il faut avoir des aptitudes pour se comporter comme un bâtard putride.
benjamin
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