Surtout que cet état d'esprit est réservé aux activités en faveur de l'enfance.
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Quand les municipalités mettent en place un service d'aide à domicile pour personnes dépendantes, elles payent les aide-ménagères (mal, mais selon le droit social): on ne parle pas de "militance" ni "d'acte citoyen" (si bénévoles il y a, ils se concentrent sur le "plus": aller faire la lecture, bavarder avec une mamie isolée, partager une tasse de thé, etc.).
Les "écoles de foot" des pupilles, des benjamins, des minimes, des cadets, fonctionnent en général grâce à des bénévoles dévoués qui doivent en plus subir les caprices et la pression des parents.
Dès qu'on arrive au niveau junior et senior, si d'aventure le club a des chances de passer dans la division supérieure, la municipalité cherche un entraîneur un coach rétribué selon le marché.
à cet âge, on est encadré par des bénévoles... quand ils ne doivent pas en plus mettre la main à la poche pour s'assurer et s'équiper.
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Quelles propositions formuler?
- Pour les motifs exposés ci-dessus, conserver un statut intermédiaire dérogatoire au code du travail, mais nettement plus favorable aux animateurs. Temps de repos minimal quotidien garanti, plafonnement du nombre d'heures de travail.
- Ne réserver ces dispositions dérogatoires qu'aux associations à but véritablement non lucratif. Finie, l'exploitation éhontée par des entreprises ou par des fausses associations, paravents qui masquent de véritables structures esclavagistes.
- Gratuité du BAFA, qui peut être "organisée". Pour ma part, le mien a été pris en charge par une municipalité "progressiste" (Villeparisis, pour ne pas la nommer), contre l'engagement de travailler en leur faveur pendant au moins trois séjours. A noter que cette mesure "sociale" n'empêchait pas cette commune pas plus riche qu'une autre - euphémisme - de payer très convenablement ses animateurs. Compte tenu du fait que nous n'avions aucun frais (nourriture, transport, etc.) nous gagnions quasiment autant qu'en occupant un banal emploi saisonnier. De ce fait Villeparisis n'avait que l'embarras du choix pour recruter et conserver de bons éléments... et cela relève des pratiques de bonne gestion.
- Pour compenser le surcoût inévitable de cette amélioration, basta avec la course à l'échalotte, le toujours plus dans les activités proposées aux gamins!
Il n'est désormais plus de vacances en collectivité concevables sans avoir fait du VTT, du kite-surf, de l'équitation, du rafting, de l'initiation à l'informatique, etc. Si! Si! Même au XXIe siècle, des gamins peuvent s'éclater avec les bons vieux tournois de football, les constructions de cerf-volants, les veillées feu de camp, le bricolage, les dominos, l'apprentissage du jeu d'échecs ou sa pratique voire... un peu de glandage (le gosse qui a envie de rester de temps à autre tranquille dans son coin à lire ou à rêvasser est suspect de pathologie mentale) C'est là que se situera la militance: démontrer qu'on peut (bien) vivre sans pour autant consommer de façon outrancière.
Pour des petits citadins, un tel moment vaut largement une séance d'équitation en manège
- Savoir s'arrêter dans l'hystérie sécuritaire qui coûte très cher et pour cela, mettre les médias qui déséquilibrent gravement l'information face à leurs responsabilités : un gosse qui se noie dans la piscine familiale non surveillée, c'est un tragique accident. Un autre en colo, victime d'hydrocution, ramené en trente secondes sur la berge par un MNS qui fait tout ce qu'il peut pour le ranimer, hélas sans succès, c'est un dysfonctionnement dont il faut trouver les responsables pour les sanctionner.
Il est statistiquement démontré que l'enfant en collectivité a sept fois moins de risques d'être victime d'un accident corporel qu'en famille et neuf fois moins, d'être victime d'un prédateur sexuel (la quasi totalité des agressions ayant lieu en famille ou dans l'environnement proche de cette dernière). Il n'empêche: chaque année ce sont vers les centres de vacances et de loisirs que se penche davantage la règlementation qui devient paranoïaque - et non seulement ça paralyse le fonctionnement normal mais ça a un coût. Pas question évidemment de sombrer dans le laxisme: juste savoir raison garder.
- Réorienter les donations (défiscalisées en partie comme pour tout ce qui est d'intérêt général) vers ce qui favorise la jeunesse en plein air. C'était désuet, mais la vente de timbres en sa faveur rapportait pas mal d'argent et quand le maître savait expliquer le pourquoi de l'opération, c'était une belle leçon d'éducation civique (à condition que le non acheteur comme le non vendeur ne soient pas stigmatisés)
A une réserve néanmoins, mais de taille: que les organismes bénéficiaires soient soumis à la transparence absolue et que les sommes collectées ne soient pas englouties dans des frais de gestion et de fonctionnement aberrants.
benjamin
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