Le sujet a été traité dans une série de trois notes, regroupées ici. Je pense nécessaire d'extraire un commentaire qu'il a suscité, pour montrer à quel point des Associations en principe sans but lucratif et sans doute animées des meilleurs intentions du monde en arrivent à dériver gravement.
___________________________
Enfin des gens qui comprennent... Merci, je me sens seule, car lorsque je parle de ces gros points tout noirs à mes collègues animateurs et autres directeurs, jai l'impression de passer pour une chieuse qu'a pas envie de bosser, on a l'impression qu'il faut en chier comme eux ils en ont chiés pour être considérée (anciens anims, directeurs). Depuis 4 ans je suis animatrice" milieu marin" pour classes de decouverte (rythme soutenu, mais au moins, je peut rentrer quasiment ts les soirs chez moi), et pendant les vacances scolaires je deviens animatrice "colo" sous le régime du contrat Eng. Educ.
On ne me demande pas mon avis d'une part sur ce contrat que l'on ne m'a jamais fais signer d'ailleurs (que j'ai découvert sur le tas en discutant avc un anim), on m'impose de faire sejour colo (si je refuse en gros je suis virée de l'asso où je bosse), et surtout on m'impose du 24/24h!!!
Je ne suis ni une machine, ni une wonderwoman, au bout de 48h de colo je suis par terre!!! Trop peu de sommeil, journées et soirées qui n'en finissent plus, pas de pause de plus de 15 min, sans arrêt sollicitée car il n'y a pas que les activités à assurer, mais toute la vie quotidienne de l'enfant avec.
Alors comment voulez vous garder le sourire et une humeur zen lorsque vous vous couchez à 1h du mat et que vs vous levez à 6h? (cette fourchette horaire étant une moyenne, il ya des soirs ou l'on se couche plus tard vu que c'est le seul moment ou l'on peut "souffler" et être un peu seul), en ayant fait 18h ds la journée, et que vous êtes dérangés la nuit par les enfants qui ont peur du noir, ou qui viennent vs voir pour aller aux WC...
J'aime mon métier, mais je sature d'être traitée en esclave, j'en arrive à être dégoutée des colos!!! Et là je ne parle que de moi, mais imaginez aussi les enfants qui subissent la fatigue de leurs anims, leur impatience, et par le fait une baisse de la vigilance qui entraine des accidents, des tensions, une insécurité, puisque les personnes chargées d'encadrer deviennent des zombies jour après jour, on ne peut pas être concentré lorsqu'on a envie de dormir.
J'arrête ici, tout cela pour exprimer un peu ma colère, et qu'effectivement il va être temps de changer la donne.
S... à qui j'ai répondu cela.
Témoignage intéressant; notons le début... en substance "en chier comme on en a chié" complètement médiéval... Les mêmes hurleront si on dit que les gosses ont besoin d'en chier.
Pour ma part j'avais institué, en bouleversant le planning, une journée et demi de congé hebdomadaire au lieu d'une, et croyez-moi ça changeait beaucoup de choses (il est vrai qu'en colo "généraliste" on confie plus facilement 10 gosses au lieu de 8 ou 9 à un adulte que dans des activités où le taux d'encadrement est règlementé).
Les réunions étaient limitées dans le temps: fin à 23h tapantes, pas 23h02 (le bavardage pour le bavardage, je connais) puis l'encadrement allait se coucher ou se détendre comme il l'entendait (on est en présence d'adultes, on ne caporalise pas: cela dit, comme je donnais les moyens de se reposer, quand quelqu'un tenait à peine debout un matin parce qu'il avait fait la foire, la remontée de bretelles était garantie).
Le matin, pour le petit déjeuner échelonné et le passage aux douches il n'est pas nécessaire d'être tous sur le pont donc sauf exception, un gros tiers de l'encadrement prenait son service à 8h30 et pas 6 - 7 heures.
La nuit, les chambres des animateurs étaient balisées et les gamins savaient clairement lequel était de service pour les pipis, les cauchemars, etc. Et l'encadrement directorial prenait sa part dans le roulement.
Cela assurait à peu près deux nuits sur trois sans être dérangé - encore que parfois un gosse angoissé pouvait se référer à une personne plutôt qu'une autre et j'attendais alors un peu de souplesse (mais quand c'était toujours la même qui suscitait ce genre de rapports, je la recadrais: un lien trop possessif établi avec des enfants n'est pas un service à leur rendre)
Il m'arrivait aussi de dire à des animateurs que je voyais sur le point de péter les plombs alors que ce n'était pas leur nature: "dégage un peu, va décompresser" quitte à descendre de mon Olympe de directeur et les remplacer. Sauf exception, ils savaient renvoyer l'ascenseur quand le besoin s'en faisait sentir.
PERSISTE, ce n'était pas dans l'intérêt premier des animateurs mais avant tout dans celui des enfants, d'avoir des gens en état normal, donc lucides, avenants et disponibles.
___________________
"On ne me demande pas mon avis d'une part sur ce contrat que l'on ne m'a jamais fais signer d'ailleurs (que j'ai découvert sur le tas en discutant avc un anim) , on m'impose de faire sejour colo (si je refuse en gros je suis virée de l'asso où je bosse), et surtout on m'impose du 24/24h!!! "
Que penserait-on d'un employeur privé qui se comporterait ainsi?
benjamin borghésio
Les commentaires récents