Et quel manque de discernement eu égard à son rôle d'éducateur!
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Que cela serve de leçon aux éducateurs qui ne conservent pas un minimum de distance avec les jeunes dont ils ont la charge, voire qui dérapent.
Accusé de viol, blanchi deux ans après (la dépêche.fr)
Un ancien surveillant du Creps de Toulouse accusé d'avoir violé deux étudiants de 15 et 16 ans, en juin 2009, vient d'être définitivement blanchi par la justice. Durant deux ans, les deux ados ont maintenu leurs accusations.
/... Accusé par deux adolescents de les avoir violés lors d'une soirée au Creps, à Toulouse, un moniteur de canoë-kayak de 25 ans a été définitivement blanchi par la justice. /... Une décision définitive qui innocente pour toujours ce professeur de sport, ex-surveillant au Creps, qui a passé 12 jours en détention provisoire, uniquement sur la base des témoignages des deux victimes présumées. /...
Tout commence le 24 juin 2009 /.... Pour fêter la fin d'année, le surveillant d'internat arrive dans les dortoirs avec des bouteilles d'alcool. Deux jeunes internes de 15 et 16 ans boivent en sa compagnie. Le surveillant s'éclipse quelques instants pour retrouver un ami et rejoint les deux jeunes garçons totalement ivres. Il les aide à se coucher, et va mène jusqu'à les changer car l'un d'eux avait uriné dans son lit.
Le lendemain, les policiers interviennent dans les locaux du Creps pour désarmer le père d'un des jeunes étudiants qui accuse le surveillant de l'avoir violé. Mis en examen pour deux viols et une agression sexuelle, le moniteur est écroué le 27 juin 2009. /...
Au printemps 2010, les rapports d'expertise ADN vont infliger un cinglant camouflet aux deux accusateurs. Aucune trace de sperme du moniteur n'est retrouvée sur les prélèvements réalisés. Ces résultats attestent même que les deux jeunes gens ont eu une relation sexuelle entre eux. Ont-ils accusé le surveillant pour ne pas avoir à assumer ce rapport ? /... Le juge prononce un non-lieu. En février 2011, les deux parties civiles font appel de cette décision estimant, par ailleurs, que celui qu'elles accusent pouvait être poursuivi pour incitation à la consommation d'alcool. Aujourd'hui, l'affaire pourrait se retourner contre les accusateurs. "On n'exclut pas de déposer plainte pour dénonciation calomnieuse", poursuit Me Martin.
Est-ce le rôle d'un surveillant d'internat, de tolérer la consommation d'alcool de mineurs et surtout leur en fournir? De les laisser aller jusqu'à l'ivresse? En plus - alors que c'est le B - A / BA du métier, de se fourrer dans une situation compromettante en "changeant" un mineur sans veiller à ce qu'un témoin puisse attester de la pureté du geste? La première chose qu'on apprend, depuis des décennies, c'est qu'il ne faut jamais rester seul avec un élève. Alors dans une chambre avec des ados nus et ivres...
Douze jours de préventive pour une accusation de viol et le risque d'en prendre pour 20 ans ont constitué une addition salée. Il n'empêche: certains ont le don de se mettre dans les ennuis en plus d'être dénués d'éthique. Que des ados boivent en cachette en internat c'est (malheureusement) une tradition séculaire: qu'un pion les y entraîne, cela doit suffire à ce qu'il soit à jamais interdit d'exercer une fonction éducative.
On s'oriente sans doute vers des poursuites croisées: incitation de mineurs à la beuverie contre dénonciations calomnieuses. Et trois vies salement mal parties, entre le surveillant qui a touché le fond et ces garçons dont l'intimité a été brisée par cette inconséquence.
Que les éducateurs tentés de ne pas garder la distance nécessaire avec les jeunes en prennent de la graine: les conséquences d'un moment d'immaturité peuvent être ravageuses (on veut croire que ce n'était pas le quotidien de cet établissement).
A propos de la justice qui se hâte avec lenteur (sans doute par manque de moyens: nous avons évoqué récemment les expertices reportées ad vitam aeternam pour cause de budget réduit)... il a fallu presque un an pour que les tests ADN disculpent l'accusé alors qu'ils pouvaient être faits dans la semaine: il n'y aurait alors pas eu d'affaire criminelle. Cela plus la réaction excessive - incarcération après une accusation mensongère suivie d'un contrôle judiciaire strict - montre que pour les affaires de moeurs, la prudence est de mise avant de tomber dans l'hystérie. Il devient courant de devoir prouver son innocence, ce qui est la négation de l'idée de justice.
Ce pion eut, comme un accusé célèbre dont le nom m'échappe, inculpé avant que les charges ne soient abandonnées faute d'éléments suffisants, un comportement inapproprié. Qui suffisait pour qu'il soit révoqué. De là à le considérer prématurément comme un violeur, il y avait plus qu'un pas à ne pas franchir. A noter que l'accusé de New-York a "patienté" trois mois. Celui de Toulouse, deux ans.
benjamin borghésio
(qui donne son point de vue, car il se sait lu par de nombreux animateurs)
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