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Le groupe publicitaire américain Interpublic Group, détenteur d'une petite participation dans Facebook depuis 2006, a cédé, lundi 15 août, la moitié de ses parts dans le réseau social sur la base d'une valorisation de l'entreprise de 65,5 milliards de dollars (45,54 mds d'euros).
Interpublic, qui possédait 0,4 % de Facebook, a réduit sa participation de moitié en cédant des parts à un acheteur anonyme pour 133 millions de dollars (92,5 millions d'euros), précise l'entreprise dans un communiqué.
Cette transaction a toutefois été effectuée sur la base d'une valorisation assez inférieure aux derniers chiffres mentionnés par les médias pour l'entrée en Bourse visée par Facebook. A la mi-juin, la chaîne de télévision financière CNBC affirmait que le leader des réseaux sociaux, qui revendique 750 millions d'inscrits, pourrait être valorisé à plus de 100 milliards de dollars (69,5 mds d'euros), lors d'une entrée en Bourse qui pourrait intervenir début 2012. (Reuters)
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On sent le plumage de gogos à venir, et comme d'habitude (depuis la spéculation sur les oignons de tulipes en Hollande au XVIIe siècle), ça marchera.
C'est quoi, facebook? Peut être quelques dizaines de millions de dollars investis dans des serveurs, quelques centaines d'employés, et une "application" dont l'utilité réelle est proche de zéro. Qui croit sérieusement que le monde ne se remettrait pas d'une fin de ce réseau social, soit parce que l'engouement en leur faveur serait remplacé par un autre engouement, soit parce qu'un nouveau réseau, plus performant, viendrait le suppléer?
Déjà, les ados commencent à s'en détourner et ils forment une grande partie de la piétaille: que la rumeur se répande comme une trainée de poudre dans les collèges du monde entier que facebook, c'est nul à chier, et des dizaines de millions d'utilisateurs s'en détourneront en un mois; or plus grégaires que les ados, ça n'existe pas.
L'espoir suprême réside dans le passage au payant de l'essentiel des "services", en escomptant que la clientèle captive demeurera. Seulement neuf fois sur dix, ces modèles de développement ont échoué, surtout quand la captivité n'est pas garantie.
Quels sont le chiffre d'affaire, les bénéfices réels de facebook? Et sur ces bases des plus floues, on annonce une introduction en Bourse pour une capitalisation équivalente à celle d'entreprises gigantesques, offrant depuis des décennies des biens ou des services réels à des millions de clients, qui donnent du travail à des dizaines de milliers de salariés, dont le patrimoine matériel est évaluable avec précision de même que le chiffre d'affaire et les "performances" . A ce jour, facebook vaudrait 4 fois plus que Renault et 6 fois plus en 2012? On se moque de qui, là?
Retour vers les années 90, quand il suffisait de poser quatre ordinateurs dans le garage de Grand-Mère et de dire: "je monte une start-up, je travaille 90 heures par semaine mais ça va déchirer grave" pour voir les gogos - à commencer par la Mamie éblouie - investir dans l'entreprise (défense de rire) à hauteur de 20 fois le chiffre d'affaire annuel (qui générait des pertes au moins équivalentes) et perdre toute leur mise (et beaucoup plus pour les super-gogos quand ils avaient emprunté pour investir). C'est comme cela que même des super-intelligents comme J6M (Jean-Marie-Messier-Moi-Même-Maître-du-Monde) ont manqué de couler Vivendi pour acheter du vent.
Vous verrez que ça marchera. Que les gogos afflueront, que la souscription sera intégrale, que les cours de facebook monteront encore du fait de la spéculation avant d'exploser un jour en vol, sans le moindre préavis (au moment où un consortium aura décidé que ça suffit comme ça et déclenchera une spéculation massive à la baisse).
Les gens prudents auront vendu à temps (on fait fortune en vendant toujours trop tôt). Peut être même qu'Interpublic Group sent venir l'orage, lui qui vend bêtement la moitié de sa participation au dessous de l'estimation annoncée (mais en ayant déjà réalisé une plus-value colossale: même si l'autre moitié coule corps biens, le gain global paiera les yachts des dirigeants).
Enfin, il m'étonnerait fort que Zuckerberg, fondateur de facebook, s'en sorte mal.
On se demande d'ailleurs pourquoi il cède son entreprise de cette manière, en cherchant des acheteurs anonymes. Si elle est fiable, pourquoi ne pas la conserver et faire péter la thune avec?
Ou si Zuckerberg veut jouir de son capital, pourquoi ne pas la céder à sa valeur réelle à un géant de l'informatique - forcément intéressé par l'affaire?
benjamin borghésio.
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