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Selon AFP, Albert Uderzo, créateur avec René Goscinny des aventures d'Astérix, a annoncé lundi qu'un successeur poursuivrait l'oeuvre entreprise depuis plus de cinquante ans par les deux compères: Astérix a fait son apparition dans Pilote, le 29 octobre 1959.
- Je me suis rendu compte que le personnage d'Astérix appartient à ses auteurs, mais aussi aux lecteurs, ce qui est tout à fait juste,
a-t-il déclaré à quelques journalistes pour marquer le cap des 350 millions d'exemplaires vendus dans le monde.
- Il y a des tas de personnages qui existent encore avec d'autres auteurs qui ont pris les rênes, a-t-il encore ajouté.
Pas encore d'information sur le nom de son successeur:
- Ce dessinateur est un dessinateur qui nous a suivis très longtemps au sein d'un studio que nous avions créé."
Uderzo a annoncé avoir "eu envie de tout arrêter à la mort de René Goscinny", le 5 novembre 1977, tout comme Tintin a cessé de vivre après la mort d'Hergé (dernier album: Tintin chez les Picaros). -
- J'avais l'idée de tout arrêter comme Hergé, mais je me suis ressaisi. Je souhaite que cette continuité dure des générations et des générations, a-t-il ajouté.
Les 33 tomes de la série, poursuivie par le seul Uderzo après la mort de Goscinny, se sont vendus à 350 millions d'exemplaires dans le monde, deux fois le tirage atteint par les diverses éditions de Tintin.
Pour ma part et sans vouloir insulter Uderzo dont le talent de dessinateur est immense, je considère qu'Astérix est décédé au retour de son voyage en Belgique, quand Goscinny consulta un cardiologue au lieu de se fier aux potions magiques de Panoramix.
Ce n'est pas devant le druide omniscient qu'il serait mort... d'un arrêt du coeur en plein test d'effort et devant deux pontes de la médecine (quel pied de nez!). Uderzo était le maître du graphisme, mais seul Goscinny donnait "la" touche qui faisait de ses scenarios des monuments de drôlerie, adaptés aux plus petits comme aux ainés, fins cultivés.
Les 33 albums qui suivirent, du seul Uderzo, étaient de bonne facture certes, superbement dessinés, mais les éclats de rire incoercibles ont cédé le terrain devant les sourires (quant aux films dérivés... nuls à chier. Point barre)
Astérix chez les Belges constitua d'ailleurs l'apothéose, Goscinny ayant achevé le scenario avant de faire son ultime pirouette. Excusez du peu, mais pendant cette épopée furent convoqués parmi d'autres, pour nous faire rire, Bruegel l'Ancien, Victor Hugo et Hergé! !
Reposez en paix, amis Gaulois et chers Romains qui nous fîtes tant rire: les ersatz qui vous succèderont ne sauront en rien vous égaler. Cette décision d'Uderzo est d'autant plus incompréhensible que le capital généré par des ventes énormes, les droits d'auteur à venir, sont tels que lui-même (c'est heureux) comme ses héritiers sont à l'abri du besoin, euphémisme, pour des générations.
Un Astérix post Goscinny, cela fit grincer quelques dents - mais il demeurait légitime. Mais un Astérix qui survivrait au tandem Goscinny-Uderzo? Imagine-t-on sérieusement un post-Balzac qui aurait continué la Comédie humaine, un post-Zola qui aurait poursuivi les Rougon-Maquart ou même, pour demeurer dans le monde soi-disant mineur de la BD, un après Hergé qui aurait fait survivre Tintin, sans doute en mariant le capitaine Haddock à la Castafiore et en pacsant les Dupont-Dupond?
Pour terminer, une devinette posée à tous les astérixophiles, à tous les astérixologues.
Dans quelles circonstances précises et à quel moment le petit chien Idéfix, meilleur ami d'Obélix après Astérix, grand défenseur des arbres de toute nature, est il apparu dans la vie de nos héros?
Réponse à l'auteur de ce blog à l'adresse [email protected].
benjamin borghésio
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