Trop, c'est du harcèlement voire un viol (ce qui est exact)
Mais pas assez, c'est un délit.
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Condamné pour ne pas avoir assez fait l'amour à sa femme (Tunistribune.com, qui reprenait le Parisien)
(Eloge de la connerie suprême)
Jean-Louis, aujourd’hui âgée de 51 ans, tout comme Monique, a eu beau contester les accusations de sa femme, réfuter la réalité de l’abstinence reprochée, assurer que « les relations s’étaient simplement espacées au fil du temps », évoquer « des problèmes de santé » mais aussi « une fatigue chronique générée par les horaires de travail » pour justifier son peu d’empressement, rien n’y a fait. /... La cour d’appel d’Aix-en-Provence, qui n’a donc pas hésité à s’immiscer sous la couette de ce couple, a donné raison à Monique. L’épouse délaissée estimait que l’absence de relations sexuelles était à l’origine de leur séparation, qu’elle avait largement contribuée à la dégradation de l’entente du couple. La juridiction l’a soutenue, évoquant les sacro-saints « devoirs du mariage » et considérant que « les rapports sexuels entre époux sont notamment l’expression de l’affection qu’ils se portent mutuellement».
Après moult péripéties judiciaires, le divorce de Jean-Louis et Monique a finalement été prononcé. Et l’affaire de l’abstinence sexuelle a largement contribué à faire porter à l’époux les torts du divorce. Ce que l’épouse n’a pas dit, c’est à quel niveau elle portait précisément ses attentes sexuelles. Au niveau de la moyenne nationale française déclarée à deux rapports par semaine ?
Plus ? Moins ? Ni les textes de loi ni les contrats de mariage ne donnent en tout cas de précision à ce sujet, laissant aux juges la liberté de trancher. [[en l'espèce on nous permettra de trouver la dernière formule malheureuse]]
Sans entrer dans la machisme ordinaire on est obligé de constater que si "pas ce soir chéri, j'ai mal à la tête" est désormais entré dans la loi sinon dans les moeurs de tous (cf. la récente campagne télévisée concernant le harcèlement sexuel au sein du couple... orientée uniquement dans un sens: seul un homme peut harceler), il y a désormais une obligation de prestations selon les désirs de l'épouse - quand elle peut refuser quand bon lui semble.
On se permettra néanmoins de poser quelques questions.
- Quels éléments la justice retient-elle pour étayer un jugement sur la base d'une consommation insuffisante? (en l'occurence le mari est victime de sa franchise: eut-il nié et certifié "assurer", voire affirmer que c'était son épouse qui se refusait à lui avec obstination, qu'on se demande comment les juges auraient arbitré)
- Quelle est la norme acceptable pour chaque partie? (si j'ose dire)
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Alors vite! Que Bruxelles, au lieu de se pencher sur la consommation en énergie des cafetières électriques (ses préoccupations du moment), définisse une directive, une norme qui définiraient la fréquence et la durée des rapports sexuels au sein d'un couple marié, voire les positions admissibles, la variation de celles-ci, etc.
Document annexe à la directive: projet à soumettre au sommet des Chefs d'Etat. L'avis de Berlusconi est particulièrement attendu.
En outre, que les chambres à coucher soient équipées de caméras avec conservation des données enregistrées obligatoire sur plusieurs années afin que les juges statuent sur des éléments concrets! Notons qu'on peut également imaginer la création d'huissiers spécialisés qui établiraient des constats en lieu et place de ces enregistrements si le couple préfère cette alternative, surtout que la présence d'un voyeur peut donner du piment à l'acte.
Plus sérieusement, ce couple en était manifestement arrivé à un tel point que le divorce était inéluctable (même selon le droit canon, pour non consommation). Mais devait-il être prononcé sur le mode "condamnatoire" avec l'humiliation que cela suppose pour le conjoint présenté comme défaillant? (accessoirement, les enfants doivent être ravis de cette publicité) Et n'est-on pas plutôt dans le registre de l'incompatibilité, qui induit la décision de séparation sans condamnation, cette dernière étant prononcée aux torts exclusifs de l'un avec versement de considérables dommages & intérêts à la clé? Quand la justice fouille ainsi sous les draps, on entre dans une logique effrayante.
Autre question... Comment cette justice aurait réagi, si la partie plaignante avait été le mari?
benjamin borghésio
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