Celui dont j'ai lu sur un blog ami* qu'au pouvoir, il nous enverrait au Goulag.
___________________________
* dans les commentaires.
Source: son blog (la tentation autoritaire)
Extraits. Une nouvelle étape de la tentation autoritaire qui travaille les dirigeants libéraux commence en Europe avec l’imposition de « la règle d’or ». C’est la conséquence de leur vision dogmatique de ce qu’est « la seule politique possible ». Je voudrais souligner aujourd’hui que cette façon de voir se nourrit de l’ambiance anti-parlementaire et antipolitique dominante dans les médias. L’habitude de parler d’une «classe politique», les refrains destiné à donner une couleur politique neutre aux pires poncifs contre les gouvernements «de droite comme de gauche» fonctionnent comme un conditionnement. N’oublions pas dans ce registre le rôle de l’adulation des experts et la manie d’avaler tout rond un argument dès qu’il est présenté sous une forme chiffrée. (...)
James Lovelock scientifique britannique : «il peut être nécessaire de mettre la démocratie de côté pour un moment ».
David Shearman chercheur australien : «si la démocratie ne peut pas fournir leadership et action sur le changement climatique, sa survie doit être mise en question»
Nicolas Hulot a dit après l’échec de la conférence de Copenhague sur le réchauffement climatique en 2009 : «c’est la faillite de la démocratie».
L’idée sous-jacente selon Kempf est la suivante : « puisque la démocratie […] ne permet pas de prendre en compte les intérêts du long terme, la démocratie nuit au bien être durable de l’humanité. Et il faut confier à une élite vertueuse le soin de mener la société sur le bon chemin».
The Economist, magazine de référence libéral : «les électeurs européens sont le plus grand obstacle aux ambitions [de l’Europe] de devenir plus dynamique et performante».
Christophe Barbier, rédacteur en chef de l’Express en parlant de la nécessité d’un nouveau traité européen : «les peuples ne valideront jamais un tel traité […], un putsch légitime est nécessaire».
Alexandre Adler, grand pourfendeur de dictature communiste. Cela ne l’empêche pas de préconiser une «dictature bienfaisante» pour la Grèce.
Les puissants ont commencé à critiquer les processus démocratiques dès les années 1970 selon Kempf
Le rapport [de la Commission Trilatérale] de 1975 est rédigé par Samuel Huntington: «plusieurs des problèmes de gouvernance aux États-Unis aujourd’hui découlent d’un excès de démocratie».
Le théoricien du «choc des civilisations» avait à l’époque produit un livre où il montrait comment seuls les militaires étaient en état d’assumer l’intérêt général contre les politiciens nécessairement vissés dans une démagogie électoraliste de court terme. Ces thèses servirent de ciment et de justificatif pour la préparation et la conduite des années de dictature et de meurtres en Amérique du sud.
David Rockeffeler, membre de la Trilatérale et président de la Chase Manhattan Bank a écrit en 1999 : «une large partie du monde a tendu vers la démocratie et les économies de marché. Cela a amoindri le rôle des gouvernements […] quelqu’un d’autre doit prendre la place du gouvernement, et les entreprises me semblent être l’entité logique pour le faire».
Les ouvriers visibles ne sont que 2% chaque année à la télévision, toutes chaînes confondues. Ce chiffre, venu d’une enquête du CSA que je reprenais dans mon livre «Qu’ils s’en aillent tous», commence à être connu désormais. Je l’ai rappelé à l’émission «Salut les Terriens» pour enfoncer le clou. J’y reviens. Invisibles, effacés, rayés du tableau, disparus ou en voie de disparition.
Exception ce soir là : une employée de Sodimédical était invitée sur le plateau d’Ardisson pour parler de la délocalisation de son entreprise en Chine. La charge de violence brute de cette exclusion permanente le reste du temps n’en est que plus sévère quand on écoute cette femme décrire sa condition.
Dans mes pérégrinations internet, je suis tombé sur un dossier du journal « La Croix » datant de 2008. Un professeur d’université y faisait ce constat: «Chaque année, lorsqu’on demande aux étudiants combien il reste d’ouvriers en France, les réponses sont ahurissantes. Certains disent 100.000, d’autres 500.000. Il y en a toujours un qui par bravade va aller jusqu’à les estimer à un million.» Derrière l’absence d’images et l’absence de mots, il y a des hommes et des femmes qui ne travaillent pas tous dans les mêmes branches.
Une ouvrière qui a vingt ans de métier dans une usine agro-alimentaire est citée dans ce même dossier : « Parfois, lorsque je leur décris mon atelier, j’ai l’impression que les gens n’imaginaient pas que le travail à la chaîne existe ailleurs que chez les constructeurs automobiles. Comme si seuls ceux qui sont employés dans la sidérurgie ou dans la construction automobile peuvent porter le nom d’ouvrier.»
[Conséquence] Hervé Kempf, décrit bien cette évacuation de la conscience de soi. « Le peuple ne se voit plus comme tel, la société se croit une collection indistincte d’individus […]. L’oligarchie, elle, a une conscience de classe aiguisée, une cohérence idéologique sans faille, un comportement sociologique parfaitement solidaire. ».
Ah, les pauvres ! La droite les culpabilise avec méthode. Ce sont les «assistés» dit-elle. Les «qui ne se lèvent pas assez tôt». Si vous êtes pauvres, c’est de votre faute ! Adaptez-vous ! Rebondissez ! Vous étiez ouvriers sur la chaîne d’une entreprise délocalisée ? Pourquoi ne pas bosser dans une plate-forme téléphonique, c’est tellement plus moderne ! La métallurgie périclite dans les montagnes ? Déménagez aux abords d’un parc de loisirs, c’est là-bas que sont les nouveaux «gisements d’emplois». Le discours ambiant tend à faire de la pauvreté un accident de parcours, une extension malheureuse du domaine de la fatalité.
Comme si elle ne touchait pas tout le monde, classes populaires et classes moyennes, étudiants mal logés, chômeurs en fin de droit, précaires en sursis, parents isolés, retraités, déclassés. Ceux qui travaillent comme ceux qui ne trouvent pas à travailler. Ceux des centres villes qui crapahutent du matin au soir pour des bouts de temps partiel, comme ceux des campagnes qui vivent mal de leur bout de terre et touchent des miettes de retraite. Toute cette pauvreté visible et invisible, est infligée comme un châtiment et intériorisée faute des mots pour la mettre à distance comme un obscur arrêt du ciel.
De quel côté se situe le "déficit de démocratie"?
benjamin (a fait la sélection)
Les commentaires récents