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Il n'y a pas pire donneur de leçon et amateur de purisme que les tenants de l'extrême-gauche dure, promis-juré pas de compromission avec les mous - dans ces derniers on inclut le Front de Gauche.
Philippe Poutou, candidat du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) à la présidentielle, a lancé sa campagne à Leucate lundi soir, avec la lourde tâche de succéder au populaire postier Olivier Besancenot et de représenter un mouvement déchiré. /...
"Ça va pas être le même style que Besancenot", a-t-il souri nerveusement, avant d'évoquer l'un des principaux axes de la campagne à venir, la dénonciation de la "faillite" du système financier et le refus de rembourser une "dette illégitime". "Quand la Bourse va bien, nous n'en profitons pas, mais quand elle va mal, les capitalistes savent où nous trouver", a-t-il lancé. Le facteur de Neuilly lui-même avait donné le coup d'envoi du baptême du feu "d'un des rares candidats qui sait de quoi il parle quand il parle des conditions sociales". /...
Myriam Martin [porte parole du NPA] en tout cas ne renonce pas à peser sur la campagne et faire avancer l'idée d'un "parti anticapitaliste large et ouvert" à la gauche radicale et qui aurait "coupé avec la tentation isolationniste". En attendant, outre la question de la dette publique, la campagne sera axée sur le refus des plans d'austérité et des suppressions d'emploi. "La lutte contre le Front national et les idées racistes", la défense de la régularisation des sans-papiers et de l'égalité des droits, y compris entre les hommes et les femmes, figurent aussi en bonne place. Le retrait d'Olivier Besancenot a fait du tort au NPA alors que le mouvement accuse le coup de l'émergence du Front de gauche en 2009.
Les derniers sondages créditent Philippe Poutou d'à peine 1 % des intentions de vote quand Besancenot dépassait les 4 % lors du dernier scrutin présidentiel. Jean-Luc Mélenchon lui, est crédité d'entre 6,5 et 9 % des voix dans un récent sondage CSA. Philippe Poutou veut croire que, malgré les difficultés, le NPA parviendra à recueillir les 500 parrainages de maires nécessaires à toute candidature présidentielle. "Nous on se dit qu'on les aura, on a des équipes partout en place", souligne-t-il. Il dit avoir déjà obtenu une petite centaine de promesses de signature. (le Point.fr)
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Jusque là, rien que de très naturel, de légitime. Ce qui interpelle, ce sont les déclarations ingénues de Poutou reprises par divers médias dont le Canard enchaîné, relatives à la collecte de parrainages. En substance:
- au début nous recueillons des signatures venant d'élus de gauche. C'est à la fin que viennent des soutiens de droite, ce qui correspond sans doute à des consignes venues de l'UMP.
Traduisons: parler avec le Front de gauche est impossible pour des raisons éthiques. Mais accepter des soutiens de l'UMP est parfaitement légitime. L'électeur moyen appréciera le grand écart.
Cette école du vice que constitue le trotskysme ne cessera de sévir. Ou les élèves s'en dégagent pour devenir les serviteurs les plus zélés du capitalisme et de la finance, ou ils se reconvertissent en socaux démocrates "radis" (rougeâtres à l'extérieur; très blancs à l'intérieur) aussi mollassons dans les convictions que terroristes dans les méthodes: Cambadélis constitue un exemple de choix tout comme avant le pauvre Dray qui semble mort et enterré), ou ils se maintiennent dans une des sectes derrière la figure de Léon le Glorieux. Deux trotskystes vous font un parti, avec le troisième on a une tendance opposée à la direction et dès le quatrième, c'est une scission sanglante.
Ex révolutionnaire intransigeant
Parfois également, on a l'opération charme, style attrape-mouche. La LCR s'auto-dissout pour former le NPA qui devait fédérer très largement, depuis les ex dialecticiens rompus à la rhétorique jusqu'aux lascars de banlieue en passant pas les islamistes et les prolos révoltés, mais peu éduqués au combat politique.
Il arriva ce qui était prévisible: l'addition théorique aboutit à une soustraction massive, les nouveaux repartant très vite écoeurés par la dictature douce de la rhéorique évoquée dans une note précédente quand les anciens désertèrent, choqués par cette entorse à la doctrine.
Seul point commun aux sectes trotskystes (sauf le POI de Schivardi): leur pouvoir de nuisance que la droite utilise sans vergogne, mais elle aurait bien tort de se priver d'une telle arme. Toute l'expression de ma sympathie aux naïfs que ces guignols ont entraînés dans des combats voués à l'échec qui aboutissent par exemple à un mois de salaire perdu (grève des postiers dans les hauts-de-Seine), à des inscriptions sur liste noire qui empêchent de travailler à Roissy (jeunes qui ont déjà du mal à accéder à l'emploi) à l'écoeurement de progressistes foncièrement laïques à qui on imposa une candidate portant son tchador pour tout étendard, etc. (liste non exhaustive).
benjamin borghésio
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