_____________________________
Le rôle de l’Union Européenne et des Traités.
Cette mise des États sous le joug des marchés financiers sera confortée par les choix de l’UE et l’élaboration de ses traités, avec comme priorité la mise en place de l’Euro, monnaie unique au seul service des groupes bancaires et des économies dominantes de l’Europe de l’ouest, l’Allemagne pour l'essentiel (ce pays est pour le moment assuré d'un quasi monopole mondial dans l'exportation des machines-outils et des berlines de luxe et avait abandonné toutes ses activités à faible valeur ajoutée, demandant des salariés peu qualifiés; ses négociateurs autrement pugnaces que les autres ont donc poussé l'UE à faire des sacrifices dont leur pays était naturellement affranchi):
- en 1992, l’article 104 du Traité de Maastricht étend cette contrainte en interdisant tout emprunt des États auprès de leur Banque centrale et de la Banque Centrale Européenne. C'est Bérégoboy qui s'est fait le chantre de cette disposition, avide qu'il était d'être considéré comme "un gars sérieux" par la technoqtructure de Bercy qui l'avait complètement phagocyté.
- En 2007, l’article 123 du Traité de Lisbonne stipule : "Il est interdit à la Banque centrale européenne et aux banques centrales des États membres, ci-après dénommées «banques centrales nationales», d’accorder des découverts ou tout autre type de crédit aux institutions, organes ou organismes de l’Union, aux administrations centrales, aux autorités régionales ou locales, aux autres autorités publiques, aux autres organismes ou entreprises publics des États membres; l’acquisition directe, auprès d’eux, par la Banque centrale européenne ou les banques centrales nationales, des instruments de leur dette est également interdite." Rappelons que ce traité est la copie conforme du TCE massivement rejeté par le peuple français (55% des voix; 60% des électeurs de gauche; 60% des salariés) et que l'UMP comme le PS ont commis la forfaiture de l'avaliser de manière parfaitement antidémocratique.
- En 2011, le Pacte Euro-plus adopté le 11 mars par le Conseil européen (sommet des chefs d’État et de gouvernement des 27) verrouille la situation en précisant dans l’annexe II : "l'accès à l'assistance financière fournie par le MES (mécanisme européen de stabilité) sera accordé sous une stricte conditionnalité dans le cadre d'un programme d'ajustement macroéconomique et sur la base d'une analyse rigoureuse du niveau d'endettement public supportable, effectuée par la Commission et le FMI, en liaison avec la BCE. L'État membre bénéficiaire devra mettre en place les modalités appropriées d'une participation du secteur privé, en fonction de la situation qui lui est propre et en totale conformité avec les pratiques du FMI. " Le texte recommandant notamment de reculer l'âge de la retraite et d'établir un lien entre les salaires et la productivité (mais pas de limiter les gains liés à la spéculation et à la rente)
En clair : tout emprunt public doit rapporter non pas même au capital privé, mais à des opérateurs privés qui se financent auprès des banques centrales, qui devraient normalement être des instruments de la souveraineté publique. Bref qui ne fournissent aucun service, ne font qu'empocher des bénéfices et en outre sont assurés du soutien indéfectible des éttas en cas de défaillance due à leurs errements! Si des difficultés apparaissent dans le remboursement de la dette, aucun effort ne doit être demandé aux créanciers: seuls les peuples concernés en baveront. On impose des programmes d’ajustements structurels: privatisations, baisse des salaires, des pensions, augmentation des impôts…
Pour les privatisations... Comme elles s'opèrent dans la précipitation auprès de vendeurs aux abois, pressés par les "ajusteurs", le prix est forcément bradé et de ce fait elles constituent une excellente affaire.
Pour les baisses de salaires et de revenus... la consommation chute, la récession s'installe donc les recettes fiscales sont en berne. De ce fait les dificultés du pays s'accroissent et les "agences de notation" (qui n'ont rien vu venir auparavant mais qu'on ne remet pas en cause) en tirent argument pour aggraver la situation en dégradant les notes.
(à suivre)
Les commentaires récents