"UN NUCLÉAIRE SÉCURISÉ, 100 % PUBLIC"
_____________________________
/... Pierre Laurent a rencontré des salariés de l'entreprise FBFC, filiale d'Areva qui fabrique des combustibles nucléaires à Romans-sur-Isère, "les grands oubliés du débat". "Ils sont inquiets pour leur emploi mais ce sont aussi des gens responsables et ils sont preneurs d'un débat de fond sur la question afin de cesser d'être les otages muets de cette situation", estime le numéro un des communistes. M. Laurent en a profité pour rendre public ses "dix principes pour une transition énergétique réussie" dont le "premier impératif" reste "la sortie des énergies carbonées" avec "un nucléaire sécurisé, 100 % public, dans un mix énergétique rééquilibré".
M. Laurent a également dénoncé les propos de Nicolas Sarkozy à l'usine d'enrichissement d'uranium d'Areva à Pierrelatte. M.Sarkozy a estimé que l'accord signé entre le PS et les écologistes revenait à "prendre le risque d'un mouvement massif de délocalisation". "Le président-candidat sert, en 2011 aux salariés du Tricastin, la même démagogie qu'aux salariés de Gandrange en 2008 avant de les trahir, laissant 575 salarié-e-s sur le carreau", a jugé M. Laurent.
Origine: lemonde.fr
*****************************
Communiqué du PCF
Nous avions alerté la semaine passée sur les dangers de la conclusion d'un accord réalisé à la hâte, et en dehors de tout débat public, entre le PS et EELV sur les enjeux énergétiques. Nous considérions en effet qu'il n'était pas possible que l'avenir énergétique de la France se règle par des "tractations de couloirs" en échange de circonscriptions.
Le résultat est là, /... "Un accord bâclé, sans ambition réelle pour une politique cohérente de transition énergétique, avec des dangers évidents pour la maîtrise publique et industrielle de la filière, le sort des salariés et les tarifs de l'énergie".
Ainsi cet accord comporte l'engagement de la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025, en commençant par l’arrêt immédiat de Fessenheim, l'arrêt du retraitement et la filière MOX (combustible) mais aussi la réduction de la consommation d'électricité!
Le contenu de cet accord provoque de l'inquiétude et de la colère chez les salariés du nucléaire. Arrêter un site nucléaire, ce sont des conséquences économiques, sociales en cascade! Ce sont des familles entières qui vont se trouver prises en otage, subissant la délocalisation de leur emploi, voire la perte de celui-ci. Comment, pour des forces de gauche, prendre de telles décisions sans leur donner voix au chapitre?
La polémique relative à la valse hésitation du passage concernant la filière MOX dans le texte du PS conforte notre opinion sur la légèreté d'un compromis politicien qui risque – s’il devait être confirmé – de compromettre l'avenir énergétique de notre pays. /...
Nous considérons que la première des urgences est de faire face aux risques patents du réchauffement climatique et donc d'élaborer un plan de sortie des énergies carbonées. Plus généralement, nous sommes favorables à un plan d'économies d'énergies. Nous visons la sobriété énergétique c'est à dire moins de consommation pour des usages identiques.
Pour ce qui est du nucléaire, l'avenir de la filière doit être tranché dans le cadre d'une vision d'ensemble de la transition énergétique. Le PCF est favorable au maintien d'une filière industrielle 100% publique et mieux sécurisée au sein d'un mixe énergétique rééquilibré.
Pour ce faire nous versons au débat la proposition de la création d'un véritable service public à travers la constitution d’un pôle public de l’énergie, émancipé des logiques financières; contrairement à ce qu’organisent actuellement les partis de droite et le MEDEF dans le secteur: privatisation et sous-traitance. Ce pôle serait doté de capacités d'investissement dans la recherche, dans la promotion d'un plan industriel de développement des énergies renouvelables et de nouvelles capacités de production, tout en maintenant un coût d’accès à l’énergie acceptable pour tous les usagers.
Il s’agirait également de fédérer tous les acteurs de la filière énergétique, qu’ils relèvent de la recherche, de la production ou de la distribution de l’énergie, et en premier lieu EDF, GDF, du CEA et d’AREVA et ceci pour aller vers de nouvelles formes de nationalisations. En toute indépendance, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avec l’appui technique de l'Institut de recherche en sûreté nucléaire (IRSN) doivent rester les outils de contrôle de la sûreté et de la radioprotection. Que le débat s'ouvre vraiment à gauche ! Parti communiste français, Paris, le 18 novembre 2011. (A partir du site du parti communiste).
****************************
Rappel: le Parti Communiste (PCF) et le Parti de Gauche (PG) sont unis dans le cadre du Front de Gauche (FdG)
Sur la question du nucléaire, il y a constat de désaccord courtois entre PCF et PG, puisque ce dernier veut sortir du nucléaire. Ce désaccord n'a pas entraîné de tractations politiciennes de bas étage comme entre PS et EELV: le Front de gauche a acté un référendum qui tranchera, après un grand débat public sur la question (à noter que les Verts, soi-disant adeptes de la démocratie participative et partisans du référendum citoyen sont contre cette procédure... dès qu'on parle du nucléaire: l'élite décide pour le peuple qui ne sait pas, et impose la sortie du nucléaire. On sent un idéal démocratique... à géométrie variable, on va dire.
Le Front de gauche propose une autre méthode incluant les citoyens : un grand débat public national et citoyen auquel seront associés les salariés. Un débat conduit de façon sérieuse et approfondie, tranché par un référendum. La gauche pour réussir le changement et assurer le droit à l'énergie pour toutes et tous, à un prix abordable, ne peut faire l'impasse sur cette exigence démocratique. C'est la seule méthode qui vaille puisque ce débat traverse tout le pays, toute la gauche, y compris le Front de gauche, sur la question du nucléaire.
**********************************
Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à l'Élysée, a de nouveau proposé mardi que la querelle nucléaire, qui créée des oppositions à gauche entre partis et au sein même des partis, soit tranchée par "le peuple" via un référendum. "Puisque nous sommes si divisés, il faut que ce soit le seul maître que nous connaissons qui tranche : le peuple".
"En faisant un référendum sur le sujet, mais pas un référendum simplificateur, un qui propose deux scénarios" énergétiques, a dit l'eurodéputé sur France Inter.
"C'était la proposition 38 des 110 de François Mitterrand", "et elle n'a jamais été appliquée, a observé l'ex-PS. Cette disposition 38 du programme du candidat socialiste de 1981 stipulait : "L'approvisionnement énergétique du pays sera diversifié. Le programme nucléaire sera limité aux centrales en cours de construction, en attendant que le pays, réellement informé, puisse se prononcer par référendum. Les crédits en faveur des énergies nouvelles ou des techniques nouvelles d'exploitation des énergies traditionnelles (charbon) seront très considérablement augmentés." (lepoint.fr)
NB. On pourrait envisager dans ces techniques nouvelles le captage à la source du CO2 et son piégeage dans le sous-sol là où c'est possible: des recherches sont en cours, auxquelles quasiment personne ne pensait en 1980-1981. (benjamin)
***************************************
Sur la question du nucléaire que je juge cruciale pour des raisons environnementales, économiques, sociales, relevant de l'indépendance nationale, ma position personnelle est celle du Parti communiste. Sans aucune réserve. A noter que JP Chevènement et le MRC sont sur la même ligne, de même que la quasi totalité des syndicats.
*********************************
Même au PS, ça tangue. Il y a des gens de bon sens là aussi!
Christian Bataille : "L'accord entre le PS et les Verts est désastreux sur le plan industriel et électoral ; il ne durera pas" (les Echos)
Député socialiste du Nord, où se situe la centrale de Gravelines, Christian Bataille est réputé pour ses positions tranchées en faveur du nucléaire. Il est à l'origine de la loi de 1991 relative à la gestion des déchets radioactifs.
benjamin borghésio.
Les commentaires récents