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Source: lemonde.fr
Fessenheim (Haut-Rhin) Envoyé spécial - A Fessenheim, petit village alsacien sur la frontière allemande, tout le monde est convaincu de la poursuite de l'activité de la centrale nucléaire.
C'est l'union sacrée : habitants, commerçants, salariés, syndicats, direction de la centrale... Personne n'imagine que l'avis de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), attendu d'ici à la fin de la semaine, puisse signifier l'arrêt des deux réacteurs de 900 mégawatts de la plus ancienne centrale du parc français. L'accident de Fukushima, au Japon, et les doutes sur la sûreté nucléaire qu'il a fait naître, sont loin, désormais. Tant pis pour ceux, en Allemagne et en Suisse, pays voisins, ou même à Paris, qui réclament la fermeture du site.
Assise dans son bureau, au coeur du bourg de 2 341 habitants, la maire de Fessenheim (sans étiquette), Fabienne Stich, choquée, s'apprête à écrire au candidat socialiste à l'élection présidentielle, François Hollande, qui a annoncé vouloir fermer la centrale.
"Tous les opposants habitent à des centaines de kilomètres pour certains, alors que nous, ici, sommes pour continuer, dit-elle irritée. Moi, je fais confiance à l'exploitant (EDF)." /...
"Je ne crois pas à la fermeture, la centrale on l'aime bien", affirme Joël Vonau, le boucher-charcutier situé au coeur du village. Le commerçant démonte les arguments des "anti". Trop vieille ? "Tout a été refait, c'est l'une des plus modernes de France." Dangereuse ? "J'ai plus peur du complexe chimique Rhodia, à quelques kilomètres du village, que du nucléaire." Les Allemands et les Suisses veulent la fermeture ? "Ils sont malins, ils disent vouloir la fermer et ils nous achètent son courant." Sortir du nucléaire ? "Si on retourne au fioul ou au charbon, on crame la planète." Le directeur de la centrale, Thierry Rosso, ne dit pas autre chose. Mais, affirme-t-il, "un exploitant nucléaire doit rester serein et nous ferons ce que l'on nous dira de faire, même si nous sommes confiants dans la réponse".
Le gigantesque chantier de la troisième visite décennale du réacteur n°2, quelque 200 millions d'euros, qui a permis de changer aussi les trois générateurs de vapeur, doit s'achever en février. Six mois plus tard, la centrale rendra son rapport à l'ASN, qui donnera son avis sur la poursuite de la production début 2013. La tranche n°1 a été autorisée, en juillet 2011, à continuer. Si l'avis sur le réacteur n°1 a été favorable, il ne saurait être distinct sur le n°2, estime M. Rosso.
L'avis de l'ASN portera notamment sur les tests demandés par François Fillon, le premier ministre, suite à la catastrophe de Fukushima. EDF a mené ses propres évaluations pour l'ensemble des réacteurs français et rendu son audit. Celui de Fessenheim a été bouclé le 15 septembre. "L'ASN est une autorité indépendante, avance M. Rosso, mais je constate que le nucléaire est devenu un sujet clivant politiquement, qui occulte la question technique."
Le 15 décembre, la ministre de l'écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, déclarait que la fermeture de Fessenheim "n'était pas exclue", mais qu'elle n'était "pas non plus annoncée". Cinq jours plus tard, le premier ministre annonçait que le gouvernement suivrait "scrupuleusement" l' avis de l'ASN. /...
L'arrêt éventuel de la centrale et son démantèlement, qui prendrait une vingtaine d'années, n'assurerait pas le même nombre d'emplois, plaident les défenseurs de Fessenheim. "Le nombre d'emplois serait divisé par dix ou quinze, affirme M. Rosso. Quand la production de Creys-Malville, d'une taille voisine de Fessenheim, a été arrêtée en décembre 1998, ils sont passés de 1 200 à quelque 100 salariés."
De quoi fâcher les syndicats. Pour Jean-Luc Cardoso, élu CGT au comité d'entreprise, il s'agit d'un dossier politique et Fessenheim risque de faire les frais de l'accord passé entre le Parti socialiste et Europe Ecologie-Les Verts.
"Il est inacceptable de sacrifier des salariés pour que des politiques puissent poursuivre leur carrière, d'échanger l'avenir de la centrale contre des postes de députés", s'énerve-t-il.
Pas question pour autant de relativiser les problèmes de sécurité. "Si l'ASN nous dit que Fessenheim est une bombe en instance d'exploser, on se pliera", dit M. Cardoso. Un scénario improbable, selon lui. "On connaît notre centrale, on sait sa fiabilité, on n'a aucun doute."
La pétition lancée mi-décembre 2011 par la CGT, la CFDT, FO et la CFE-CGC dénonce "l'acharnement médiatique et la prise en otage politique". Elle aurait réuni 4 000 signatures en dix jours. "Nous avons le soutien des 700 salariés EDF de la centrale et des 200 prestataires permanents", avance le syndicaliste qui annonce des actions, dont certaines "spectaculaires", pour le début de l'année 2012.
Rémi Barroux
Un autre peut être prêt à "faire un coup" si ça peut lui rapporter: Sarkozy.
Nicolas Sarkozy peut-il annoncer dans les semaines qui viennent la fermeture de la centrale de Fessenheim? L'éventualité, évoquée dans les milieux écologistes depuis des mois, prend un peu de corps depuis que Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'écologie et du développement durable, a déclaré sur France Info, jeudi 15 décembre 2011, qu'une telle décision n'était "pas à exclure".
Le rapport que devrait rendre l'Autorité de Sécurité nucléaire (ASN) ces jours-ci sera examiné à la loupe. Si l'ASN estime que, même après travaux, la centrale présente des risques pour la sécurité, l'Elysée pourrait s'engouffrer dans la brèche. Intérêt pour Nicolas Sarkozy, selon les écologistes : tenir un discours de "responsabilité". Oui à la filière nucléaire, qui garantit l'approvisionnement énergétique du pays à moindre coût, mais en se débarrassant du "vieux" nucléaire, considéré par l'opinion comme le moins sûr.
La ministre de l'écologie serait favorable, elle, à la fermeture, considérant que Fessenheim étant devenu un symbole, il y a là un coup politique intéressant à jouer vis-à-vis de la partie de l'opinion qui se déclare inquiète, surtout depuis Fukushima. (le monde.fr)
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Un calcul rapide... Comptons environ 20.000 personnes (parfois c'est plus, parfois c'est moins) qui vivent directement ou indirectement, en totalité ou partiellement d'une centrale nucléaire. Il y en a 58 et avec le projet délirant acté par le duo Duflot et Aubry, on en fermera à terme une trentaine. Plus d'un million de voix perdues, en comptant les proches de ces salariés jetés aux ordures pour satisfaire l'égo politicard d'une péronnelle qui, toute écolo qu'elle est, prend bien garde de se présenter dans une réserve d'Indiens et surtout pas dans une circonscription où elle devrait aller au charbon, et se battre pour défendre les idées qu'elle propage (quant à sa complice Aubry, elle a résolu la question: à peu près incapable de se faire élire, elle ne se présente pas) Se faire élire contre ces citoyens et contre les syndicats quand on se dit de gauche, c'est difficile.
Déjà, avec le délire des énergies vertes (dont personne ne veut dans le paysage), la facture d'électricité va exploser: la contribution au service public qui est actée pour les financer va doubler, passant à court terme à près de 11% de la facture. On crame des emplois, on tape sur le porte-feuille des ménages déjà bien plat, et on réhabilité le charbon et les autres saloperies carbonées!
Quant à Sarkozy... ce type vendrait père et mère s'il pouvait gagner deux points dans le sondages grâce à cela. Pour lui le choix ne sera acté que sur des critères électoralistes
benjamin borghésio
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