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La responsabilité initiale incombe à Jean-Baptiste de Nompère, comte de Champagny et de l'Empire, duc de Cadore, grand chancelier de l'ordre de la Réunion, futur pair héréditaire des Cent-Jours, et ministre secrétaire d'État du gouvernement de Napoléon Ier, à la suite d'un accès de sensiblerie ridicule de l'Empereur, suite à moultes suppliques provenant de quelques âmes charitables de la bonne société
Le duc de Cadore acta le 3 janvier 1813 un décret scélérat, première étape du déclin de la France, même si ses effets ne se firent pas sentir dans l'immédiat.
Ce décret fut un des premiers d'une longue série d'actes qui portèrent de rudes coups à la compétitivité de nos mines, de nos manufactures et usines, puis de l'ensemble de notre secteur productif.
Au début du XIXe siècle, la plupart des enfants d'ouvriers et de mineurs travaillaient dès qu'ils savent marcher, et ils étaient très appréciés dans les mines: leur petite taille leur permettait de se faufiler dans les boyaux étroits et de tirer les wagonnets douze heures par jour, six jours sur sept.
Les "coalitions" et associations ouvrières étant interdites, les parents n'y voyaient pas malice. Pas de syndicats révolutionnaires, d'agitateurs susceptibles de semer le trouble donc tout le monde était content. Pour ce travail raisonnable, les gamins gagnaient leur pain quotidien, pas plus. Les parents n'ayant que la fornication (sans contraception) à leur disposition pour se distraire - tout le reste était hors de prix -, le renouvellement de la main d'oeuvre infantile ne posait aucun problème.
Ce personnel n'avait que des qualités: pas cher, facile à dresser, renouvelable à merci et les survivants devenaient des ouvriers aguerris qui, au moment d'acquérir un peu de technicité, offraient une forte probabilité pour que la période d'apprentissage soit rentabilisée.
Or le décret "Cadore" prétendait mettre fin à cette situation!
Le texte précisait "qu'il est défendu de laisser descendre ou travailler dans les mines et minières les enfants au-dessous de dix ans" (travailler sur le carreau pour trier la houille restait autorisé). Il resta heureusement lettre morte à la suite des batailles de Leipzig et de Waterloo, suivies de l'exil provisoire puis définitif du Petit Caporal.
Notons les arguments distillés par des historiens qui pensent que l'Empereur était surtout préoccupé par le recrutement des soldats: les campagnes étaient exsangues et de ce fait il fallait chercher des conscrits ailleurs - faute de quoi la famine frapperait le pays. Or les fils d'ouvriers et de mineurs atteignaient l'âge de dix-huit ans dans un tel état de délabrement physique qu'ils étaient souvent inaptes au combat (quand ils avaient la chance d'être toujours en vie) malgré la créativité déployée par les médecins militaires lors des conseils de révision.
Louis XVIII puis Charles X avaient d'autre préoccupations que le sort de la progéniture des classes dangereuses, et on attendit 1841 pour une nouvelle avancée scandaleuse en faveur de la fainéantise infantile: l'âge minimum de travail fut alors porté à huit ans. Fort heureusement, on se préoccupa alors peu de respecter ce décret absurde. En 1874, on interdit encore l'embauche des enfants de moins de douze ans, sans grand succès.
Mais le ver avait été mis dans le fruit soixante-et-un ans plus tôt par le duc de Cadore et le 28 mars 1882, la loi Ferry imposa l'école obligatoire entre six et treize ans. Son régime sans Dieu, sans ordre moral, cornaqué par les francs-maçons en attendant les Juifs, envoya la force publique sur les lieux de travail et jusque dans les familles pour faire respecter cette scandaleuse atteinte à la liberté d'entreprendre et de mener ses enfants comme on l'entend (là encore outre les forces occultes que nous avons citées, il faut ajouter l'influence de l'Etat-Major qui avait besoin de conscrits capables de marcher soixante kilomètres par jour avec un lourd paquetage, et de caporaux capables de lire des ordres)
Sans ce doigt mis dans l'engrenage (que sont les trente-cinq heures et même, en 1936, les congés payés, à côté de ce grave événement fondateur?), nous aurions aujourd'hui des standards de coûts de production proches de ceux du Bangladesh et nous ne craindrions pas la concurrence des pays émergents. Nos mines seraient toujours rentables et donc exploitées, ce qui nous rendrait moins dépendant de l'énergie importée. Nous ne dépenserions pas des fortunes en crèches et en écoles. Enfin les conditions de vie des classes dangereuses serait telles que peu de gens arriveraient à l'âge de la retraite: de ce fait nos comptes sociaux seraient équilibrés.
USA... au nom de la liberté sacrée, les enfants eurent le droit de travailler à la mine jusque dans les années vingt
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La libre-entreprise non entravée par des lois liberticides permet encore ici ou là à la mondialisation heureuse de persévérer. Quand ces gamins iront perdre leur temps à l'école, vous paierez votre ballon cinq euros de plus sur une soixantaine environ, pour permettre à Nike de maintenir ses bénéfices au niveau actuel.
Ce n'est pas si dur... la preuve! (2010)
Malheureusement, la sensiblerie fait évoluer les choses. Il n'y a officiellement plus que 120 millions d'enfants dans le monde qui occupent un poste de travail considéré comme dangereux. De quoi désespérer Sophie de Menthon, la patronne "éthic" (du nom de sa fondation).
(source: entre autres, lepoint.fr)
benjamin borghésio
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