On annonce une hausse de 30% d'ici à 2016.
Faut-il charger davantage la barque?
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Les tarifs de l'électricité devraient logiquement grimper de 30 % d'ici à 2016, soit 6 % par an, étant donné les investissements prévus, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE). Ces dernières années, les augmentations étaient plutôt de l'ordre de 1 à 3 % par an.
Si l'on cumule tous les postes, "vous avez une évolution du prix de l'électricité tout compris de l'ordre de 30 % d'ici à 2016 si on applique sans la changer la législation actuelle", par rapport à 2012, a estimé hier le président de la CRE, Philippe de Ladoucette, lors d'un colloque organisé par le député François-Michel Gonnot.
Si la France fermait des centrales nucléaires pour les remplacer par de nouveaux moyens thermiques ou renouvelables, la hausse pourrait être encore plus forte.
D'abord, le doublement de la contribution au service public de l'électricité (CSPE), qui sert notamment à financer le développement des énergies renouvelables. De 9 euros le mégawattheure (MWh) en 2012, elle devrait mécaniquement atteindre de 19 à 20 euros en 2016, selon le régulateur.
Deuxième facteur de hausse : l'augmentation de 4 % par an, inflation comprise, du tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (Turpe). Les réseaux nécessitent de lourds investissements, notamment dans la basse tension.
Troisièmement, le prix du nucléaire historique (Arenh) devrait suivre le rythme de l'inflation, soit 2 % par an, selon Philippe de Ladoucette. Il passerait ainsi de 42 euros le mégawattheure en 2012 à près de 46 euros en 2016. Pour la CRE, cette augmentation inclut les 10 à 15 milliards d'euros de travaux exigés sur les centrales par l'Autorité de sûreté nucléaire pour tenir compte de la catastrophe de Fukushima.
« C'est ce qui devrait se passer », a insisté Philippe de Ladoucette. Pas forcément ce qui se passera. Le gouvernement, qui fixe les tarifs, ne rogne pas volontiers le pouvoir d'achat des Français et pourrait limiter les mouvements... Inversement, EDF pourrait demander des hausses supérieures.
Témoin, l'évolution du prix de l'Arenh attendue par l'électricien tricolore. "Avant Fukushima, j'avais dit que le coût de production du mégawattheure serait de 46 euros, a déclaré son PDG Henri Proglio début janvier. Après, on sera entre 46 et 50 euros." - THIBAUT MADELIN, Les Echos
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L'auteur ne prend pas en compte l'impact de la TVA dite sociale, qui frappe également l'énergie. Si on ajoute deux ou trois points à cette TVA, le coût de l'électricité en sera d'autant enchéri.
Pour comprendre ces données, il faut prendre connaissance du "MIX énergétique". (Pour 2010), nucléaire: 81% - Hydraulique: 7,9% - Renouvelable autre qu'hydraulique (éolien, photovoltaïque pour l'esssentiel): 2,8% - Charbon: 3% - Gaz: 1,6%, fioul, 0,3%,
... en précisant pour être objectif que l'année 2010 fut d'un rendement exceptionnel pour le nucléaire: les fluctuations sont en général dues au nombre de centrales mises à l'arrêt le temps du rechargement en combustible ou d'une "grande visite". Les années plus défavorables au nucléaire, cette part tombe à 75% voire un peu moins quand des centrales sont mises à l'arrêt ou en activité réduite en cas de sécheresse afin de ne pas trop échauffer les cours d'eau (mais la consommation globale est inférieure l'été que l'hiver)
La France est interconnectée avec l'Europe, échangeant de l'électricité (par exemple nous avons un crédit de 4 TW vendus en flux constant à la Grande Bretagne). Globalement, nous exportons de l'énergie de "fond" d'origine nucléaire et nous importons de quoi faire face aux périodes de pointe - l'Allemagne étant un de nos premiers fournisseurs dont l'essentiel de la production électrique est assuré par des centrales à flamme: gaz, charbon, lignite et fioul de façon très marginale. (énergies à la fois chères - sauf le charbon et la lignite mais quelle pollution!) et génératrices de CO2 que nous considérons ici comme le mal absolu.
Notre production hydraulique est utilisée à la fois pour une production "de fond" (les barrages au fil de l'eau sur le cours des fleuves relativement puissants: Rhône, Rhin) et de "pointes" (en zone montagneuse: on stocke des millions de m3 d'eau que l'on turbinera quand le besoin s'en fait sentir).
Certains constituent des STEP (stockage et transfert d'énergie par pompage: en période de production excédentaire et peu onéreuse, l'énergie est utilisée pour pomper de l'eau en amont. Lors des fortes demandes cette eau actionnera des turbines et produira de l'énergie. Les STEP parviennent à un rendement satisfaisant: 75%, (qu'on espère améliorer).
Nos sources "à flamme" (gaz, charbon, fioul) sont marginales et employées soit dans des sites relativement isolés, soit pour l'essentiel afin de compenser des pointes de demande.
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