Qui peut laisser un enfant de quatorze ans vivre dans la solitude, muré dans un lourd secret.
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Cette mère isolée a commis des infractions routières (dont des défauts de port de ceinture). Elle a perdu son permis. Elle n'a pas payé ses amendes (d'un même montant quels que soient vos revenus: pour certains, c'est une broutille, pour d'autres c'est un drame) - peut-être même y mit-elle de la mauvaise volonté. Il n'est pas douteux qu'elle mérite une sanction... Mais on ne l'a pas ratée et surtout, on n'a pas raté un enfant: un mois de prison ferme pour sa mère qui l'élève seule (quand des peines de deux ans prononcées sans sursis pour de très graves malversations donnent lieu à "aménagement" - mais sans doute n'avait-elle pas un ténor du Barreau pour l'assister, à supposer même qu'elle eut un avocat).
Conséquence: un gamin de quatorze ans déjà très mal dans sa peau doit vivre seul en assumant le poids moral de l'incarcération de sa mère, en plus des inévitables difficultés d'ordre matériel. Ca se passe en 2012, dans le pays des droits de l'Homme. C'est très long, un mois quand on a quatorze ans, qu'on est malheureux et dans une solitude désespérante.
Des travaux d'intérêt général, une astreinte à domicile ou toute autre mesure n'étaient-ils pas adaptés? On peut, en France, mettre un jeune adolescent en péril simplement pour appliquer "la loi", sans qu'une enquête sociale mesure les conséquences de ces actes.
BOUTEILLE À LA MER
Témoignage d'un prof : mon élève vit seul, sa mère est en prison
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J'ai vécu, enseignant, une situation similaire.
Un garçon de quinze ans en charge de deux petits frères (onze et neuf ans) pendant que leur mère, peu au fait de ses droits qu'on lui avait soigneusement dissimulés, était hospitalisée. Tout ce petit monde allait normalement à l'école et au collège où personne ne se rendait compte de rien tant l'ainé "assurait", malgré des difficultés matérielles inextricables et l'angoisse qu'il ressentait pour une maman éloignée qu'il ne pouvait pas visiter.
Et si les services sociaux ne se sont pas préoccupés de la situation, c'est sur moi qu'on a on "enquêté" quand je leur ai prêté assistance, au moment (le seul) où le grand a craqué et s'est confié à moi: plutôt que de mettre en place un réseau de soutien, on a préféré consacrer de l'énergie à me demander des comptes.
benjamin borghésio
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Les soldes continuent au ministère de l'Intérieur.
Guéant annonce, en se frottant les chiffes, la grande liquidation de tous ces Nègres égarés, ces Roms qui font bronzer leurs jambes amputées aux feux rouges de l'avenue Foch et autres Bicots en vacances prolongées. Aux esprits sensibles (ceux de la gauche-infirmière-suicidaire dont je suis,) qui estiment que c'est en larmes et - non en rut – que Guéant aurait dû exhiber son "record" de 39.912 âmes expulsées en 2011, la droite répond ainsi lutter contre la montée de l'extrême droite. "Ne laissons pas le terrain à Marine, la VRAIE méchante." Pas faux. Moi-même, s'il m'arrive de violenter sexuellement quelques pucelles de 14 ans, c'est pour ne pas laisser ce plaisir à un VRAI pédophile ! (Faudra que je pense à supprimer cette phrase.) Sauf que personne n'empêchera quelques idéalistes rigides de penser qu'à force de singer la salope fascisante, celle-ci est déjà au pouvoir : oui, elle porte des lunettes d'inspecteur des impôts, une tête de bite sous Prozac et on l'appelle Claude Guéant.
Nicolas Bedos.
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