Que dans ces temps de "crise européenne" se multiplient les sommets que des "couples dominants" tentent d'entraîner cette Union européenne qui semble aller à vau l'eau, rien que de très normal.
Mais qu'on assiste à une fédéralisation des campagnes électorales, alors là c'est de l'inédit!
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Extrait d'un communiqué AFP. La chancelière Angela Merkel est arrivée lundi à Paris pour présider le 14e conseil des ministres franco-allemand avec Nicolas Sarkozy et doit en profiter, en pleine campagne présidentielle française, pour apporter son soutien au futur candidat dans la course à l'Elysée.
Comme le veut le rituel de cette grand messe annuelle franco-allemande, M. Sarkozy et Mme Merkel ont ouvert les travaux de cette réunion par un entretien, en présence du Premier ministre François Fillon. Pendant ce temps, les ministres des deux pays, neuf de chaque côté, se sont retrouvés par paires pour faire le point de leurs dossiers particuliers. La crise financière de la zone euro doit largement occuper les discussions entre le chef de l'Etat et la chancelière, qui tiendront une conférence de presse vers 12h45 avant de retrouver leurs ministres pour déjeuner. /...
Sur le plan bilatéral, le président et la chancelière doivent recevoir lundi un rapport qui énumère les pistes de «convergence fiscale» entre leurs deux pays, qu'ils veulent concrétiser par un impôt sur les sociétés commun. La taxe sur les transactions financières devait également occuper leurs discussions. Si Paris et Berlin militent pour son entrée en vigueur dans toute l'UE, le président a annoncé son intention de l'appliquer seul, dès «le mois d'août de cette année», pour montrer l'exemple.
Mais, au-delà de ces discussions, c'est l'entretien télévisé croisé que doivent accorder Nicolas Sarkozy et Angela Merkel aux chaînes France 2 et ZDF, qui retient toute l'attention à Paris.
A moins de 80 jours du premier tour de la présidentielle, la chancelière devait apporter son soutien au président candidat, ainsi que l'avait révélé il y a dix jours le secrétaire général de la CDU, le parti de la chancelière, Hermann Gröhe. «Angela Merkel va soutenir Nicolas Sarkozy lors de rendez-vous de campagne au printemps», avait-il annoncé.
Depuis plusieurs mois, le président candidat multiplie les références au «modèle» allemand. C'est en rappelant les réformes douloureuses conduites par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder en 2003-2004 puis par Angela Merkel, qu'il a défendu sa TVA sociale.
Avant même cette prestation télévisée, la chancelière est déjà intervenue la semaine dernière dans le débat politique franco-français en assurant qu'elle ne pouvait «imaginer que la France n'applique pas correctement la règle d'or» de retour à l'équilibre budgétaire, que le candidat socialiste François Hollande refuse d'inscrire dans la Constitution.
Le camp du chef de l'Etat, toujours donné largement perdant dans les sondages d'intention de vote, n'a pas caché espérer de son duo avec la chancelière qu'il renforce, auprès des Français, sa stature de chef de l'Etat, par opposition au simple candidat François Hollande. /... (AFP)
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C'est assez gros pour qu'on ne sache par quel bout commencer. Que de tous temps des relations bilatérales privilégiées se nouent avec tel ou tel pays, surtout dans la cadre d'un conglomérat aussi hétéroclite et vague que l'Union européenne dans laquelle il y a à peu près autant de divergences d'intérêts et d'opinions que de pays, rien que de plus normal. Le couple franco-allemand a toujours été considéré comme un moteur de la construction européenne, pour deux raisons essentielles...
- l'euroscepticisme grand-breton: les Rosbifs ne rejoignirent la CEE que très tard, en réclamant des statuts particuliers : ils sont les fers de lance de la lutte contre l'Euro ( difficile de leur reprocher ce point quand on voit à quel point la psychorigidité teutonne nous mène à la catastrophe) et refusent toute solidarité financière (le glapissement de Thatcher... "I want my money back!" toujours d'actualité)
- le fait que les économies allemande et française sont les plus puissantes et les plus imbriquées du continent - malgré la différence de mentalité profonde qui fait que Français et Allemands sont d'accord sur une chose: les Gaulois ne veulent pas être des Teutons, et vice versa.
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