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Une note avec ce titre quelque peu provocateur a été rédigée ici même, il y a deux mois (lien)
Une récente revendication de Merkel permet de se reposer la question. Sarkozy, fine mouche et qui sent que sur ce terrain le peuple français ne suivrait absolument pas fut obligé de se récrier, alors qu'il n'est guère souteux qu'il est en phase avec sa partenaire préférée quand elle exige qu'on aille plus loin dans la tutelle financière de la Grèce.
Cette dernière est déjà de facto placée sous curatelle par ses créanciers publics qui évaluent avant tout nouveau déboursement de prêts le respect de ses engagements en matière d'économies budgétaires.
La proposition de Berlin va plus loin. Il s'agit qu'un «commissaire budgétaire européen» ait droit de veto sur des décisions grecques jugées trop dépensières.
Bis repetita, il faut suer l'arrogance par tous les pores de la peau, quand on est allemande pour oser parler ainsi au pays qui souffrit en proportion de sa population le plus de l'oppression nazie qui imposa un génocide par la famine en plus d'une répression impitoyable de tous ceux qui étaient suspectés de résister (en ce domaine, il n'y a que les Anglais, en 1945, qui firent de même sur place)
Merkel, pour faire bonne mesure, ne pense pas à une occupation militaire par la Bundeswehr, qui succéderait à la Wehrmacht, soixante-sept ans plus tard?
Il est clair que la Grèce est en cessation de paiement et que ce sont ses dirigeants (de droite) qui l' ont mise dans cette situation, quand ils ont tout fait pour intégrer la zone euro en trichant sur leurs comptes publics (aidés en cela par des banquiers qui sont actuellement à la têtre de la BCE, de l'Italie et de... la Grèce)
Il est clair que quand on est dans cette situation, des mesures d'ajustement sont à prendre pour redresser la situation. Encore faut-il qu'on ait une chance infime d'en voir le bout. Or l'obstination de Markel, appuyée de façon servile par Sarkozy, d'interdire à la BCE de consentir à la Grèce des taux de crédits acceptables est le seul motif qui empêchera la Grèce de s'en sortir, quand bien même on consent à des abandons de créance: On peut bien abandonner "la moitié de la créance" comme cela fut clamé (et présenté comme un cadeau somptueux), si on persiste à imposer des taux d'intérêt énormes, on continue de faire une très bonne opération (et dans le même temps on dépouille le pays de tout ce qui a une valeur: des Allemands ont même exigé que les Grecs vendent leurs îles, sans doute pour y parquer leurs retraités, et à bas prix)
Si vous en doutez, calculez votre situation à moyen terme... si vous devez '10.000' avec un taux d'intérêt de 5%, ou "seulement 5.000' assortis de plus de 20% d'usure (cela atteint des pics de 31%). C'est exactement la situation de la Grèce.
La seule solution serait de consentir des taux "raisonnables" aux Grecs - on dira 5% au lieu de 1%, ce que la BCE consent aux banques qui n'en font rien - soit en changeant le sttaut de la BCE et en la remettant sous contrôle démocratique, soit en fournissant des eurobonds... sachant que les sommes ainsi débloquées iraient au désendettement grec et non au fonctionnement du pays - à lui de se restructurer en exerçant ses responabilités dans le cadre national - qui pourrait ainsi repartir. A noter que si ces sommes rapporteraient moins, elles rapporteraient quand même à la BCE! Et la croissance même modéré remplaçant la récession, les nouvelles recettes induites permettraient un redémarrage dont la Grèce comme ses partenaires profiteraient.
Tout se heurte au "NEIN" de la grosse banquière qui, de facto, a réalisé le IVe Reich européen par la domination économique et la veulerie de ses partenaires (c'est infiniment plus intelligent et moins coûteux que l'emploi de l'arme militaire) On se couche devant la supposée puissance d'un pays qui a des faiblesses très mal dissimulées et qui aurait au moins autant que nous des motifs de redouter un éclatement de l'UE, décrété par des gens qui ne voudraient plus subir sa férule. Ce sont ces faiblesses que nous analyserons prochainement ici.
benjamin borghésio
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