("Oui, ch'uis candidat à l'élection présidentielle")
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Il fallait oser, de la part du Président qui organisa la pire des forfaitures, s'asseoir sur la décision du peuple souverain qui vota "non" en 2005 quand on lui a proposé le Traité Constitutionnel Européen (à 55% malgré une campagne à la Poutine sur quasiment tous les médias) et qui vit revenir le même TCE rebaptisé "traité de Lisbonne" - il est vrai ratifié grâce à la complicité des principaux opposants.
De la part du chef d'Etat qui s'est opposé à ce que la purge massive soumise aux Grecs (qui les fera sans doute crever sous prétexte de les soigner) soit soumise à référendum.
De la part du chef d'Etat qui s'associe à Merkel pour exiger que les élections législatives prévues en Grèce soient reportées sine die: le résultat risque de ne pas leur convenir.
De la part du Chef d'Etat qui propose déjà deux thèmes propres à stigmatiser (les chômeurs forcément paresseux et les étrangers forcément parasites) mais qui considère comme une incongruité qu'on pose les mêmes questions aux Français sur des thèmes comme la TVA sociale dont il est certain que c'est "une bonne idée" ou sur une sortie éventuelle du nucléaire (il est vrai qu'EELV ardent défenseur de la démocratie directe a la même position: Sarkozy a peur qu'on la vote, EELV a peur qu'on la refuse; dans un cas comme dans l'autre, sur les questions qui comptent, le peuple est jugé trop bête pour trancher)
Rendre la parole au peuple quand on s'est accaparé tous les pouvoirs pendant cinq ans, qu'on a rabaissé son gouvernement dont le Premier Ministre était qualifié de simple collaborateur, transformé le Parlement en chambre d'enregistrement, comme jamais il ne le fut (malgré une réforme constitutionnelle tarabiscotée obtenue en débauchant Lang, censée obtenir le résultat inverse), court-circuité tous les corps intermédiaires ("j'écoute, mais je ne tiens pas compte") c'est crédible?
Retrouver le contact avec les Français? Mais pourquoi l'a-t-il perdu? Cela en devient ridicule, quand on voit ces déplacements en province de type "dirigeant nord-coréen", avec figurants sélectionnés (petite taille, tenues ouvrières requises) et villes bouclées des heures par des centaines de policiers, des heures durant, pour assurer la tranquillité du candidat depuis 2007 - candidat qui repart d'ailleurs au bout d'une heure: passer voir les ploucs d'accord, s'attarder chez eux, quelle horreur!
Une France forte, quand chaque jour il se couche devant Merkel après l'avoir snobée les deux premières années de son règne, cédant à la logique financiariste d'une Allemagne aussi arrogante qu'à côté de la plaque? Quand dès ce matin le monde anglo-saxon se précipite pour lui accorder son soutien (eh oui et pourtant il est officiellement fâché avec Cameron et pas en bon tterme avec Obama...)
Il gagnera peut être. Parce qu'Hervé Morin s'est rallié à sa candidature après Christine Boutin (défense de rire). Parce que le type est une bête de campagne à l'énergie démesurée, et surtout totalement dénuée de scrupules. On nous promet une campagne à la Bush-Rove de 2004, avec un lot quotidien de déjections nauséabondes, sous le magistère de Patrick Buisson, venu tout droit de la fachosphère qu'il n'a d'ailleurs jamais quittée, et Sarkozy aura la majorité écrasante des médias pour les propager. En outre c'est un euphémisme, d'écrire que son principal adversaire et le projet qu'il porte ne font pas rêver... Mais dans cette hypothèse on peut le dire dès maintenant: ce sera au prix de la plus gigantesque arnaque qui fut jamais infligée à la République.
Vu de Suisse...
benjamin borghésio.
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