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Autre source de recettes, selon le Pen. Opportunité de nous replonger dans nos vieux classiques, pour en apprécier la qualité d'abord, ensuite pour faire une comparaison. Vous êtes malade, Quelle en est la cause?
Toinette le Pen a la réponse ! (lien) il vous suffit de remplacer "poumon" par "immigré"...
Selon notre Toinette le Pen, la lutte contre l'immigration rapportera des milliards, dès la première année ; outre qu'il faut du temps même si on en a la volonté, se débarrasser de centaines de milliers de gens pour qui en outre ce sera impossible parce que même si ça défrise Marine, ils sont aussi français qu'elle, les immigrés légaux cotisent à la Sécu, payent la CSG et consomment.
Quant aux clandestins... on en revient à ce qu'on écrivait ci-dessus : il n'y a qu'une manière de les rendre solvables dès lors qu'ils ont un emploi - et c'est de les régulariser pour que leur parole soit libre et que l'on puisse sanctionner sans faiblesse ceux qui les exploitent (et fraudent l'URSSAF). Enfin, le prix moyen d'une reconduite revenant à 25.000 euros, à supposer qu'on expulsât rapidement le million de clandestins du FN (le Pen en voit comme d'autres avant elle voyaient des nains partout) il conviendra de budgétiser une somme considérable qui s'ajoutera à celles déjà énumérées.
M'enfin comme disait l'autre... quelques dizaines de milliards par ci, par là... On commencera bien par parler d'argent.
Passons du modèle budgétaire au modèle économique. Un seul mot clé, qui résume tout : le protectionnisme et contrairement aux intégristes de la mondialisation bienheureuse qui vont de Minc à Cohn Bendit, ce n'est pas forcément un gros mot. Encore faut-il employer le concept à bon escient.
Une promesse qui ravale Mélenchon au rang des socio-traitres à la solde du Grand capital, incapables de satisfaire les besoins populaires : une exonération de charge de 200 euros pour les salariés modestes,...
Le FN la financera financée par l'instauration d'une "contribution sociale sur les importations". Rien d'autre qu'une taxe de 3 % sur l'ensemble des biens et des services importés en France, censée rapporter 74 milliards d'euros sur le quinquennat. (1)
Le Pen oublie quelques points de détail...
D'abord que cette taxe serait payée par les plus modestes pour acheter ce qui pour le moment revient beaucoup moins cher quand c'est de provenance chinoise.
(1) On notera cette propension nouvelle chez le Pen comme à l'UMP: détailler des recettes "sur l'ensemble du quinquennat" et des dépenses "sur une année budgétaire". Ca sonne mieux dans le tableau. Ou les dépenses (forcément énormes) sur le quinquennat de l'adversaire et les siennes sur un an. Lefèvre a fait le plus fort en chiffrant une dépense adverse à l'horizon... 2030!
Surtout, cette taxe nous fait sortir à la fois de l'UE et de l'OMC et nous expose à des sanctions immédiates. La renégociation des rapports avec ces instances n'est pas forcément une mauvaise chose mais procéder par le Diktat nous "tuerait". Une taxe unilatérale ? L'Inde achètera-t-elle le Rafale ou le Grippen? Les autres pays du monde hésiteront-ils entre Airbus ou Boeing ? Non seulement nous souffririons mais en outre nous nous exposerions à des représailles européennes immédiates.
Le retour au franc accompagné d'une dévaluation "compétitive" (dans la première mouture, le FN imaginait une réévaluation spontanée, ce qui était inédit pour une monnaie dont, fait unique dans l'histoire, on annonce la dévaluation à l'avance. On en est selon les statistiques du FN à une prévision de dévaluation de 10%... Ce qui renchérira dans les 24 heures tout ce que nous devons impérativement importer (à commencer par le gaz et le pétrole, plus les matières premières essentielles) alors que l'appareil industriel délabré par quinze ans de laxisme coupable mettrait au moins autant de temps à se régénérer... avec ces matières premières et cette énergie plus chères !
Le Pen veut une "sortie de l'euro concertée avec les partenaires européens". Encore faut-il les convaincre de laisser tomber cette monnaie qui au-delà de ses défauts a une qualité : elle réduit les coûts des échanges européens. Sans elle, quel intérêt reste-t-il pour les entreprises extérieures créatrices d'emplois d'investir en zone euro (il en reste même, si leur nombre est insuffisant) plutôt que de se poser dans les pays limitrophes où les salaires sont très inférieurs ? Compte-t-elle, au vu de ses compétences, de son expérience, de son charisme et de sa réputation, faire plier des dirigeants qui jusqu'ici n'ont pas bougé d'un fil ?
Imaginons que le Pen parvienne à sortir de l'Euro et à dévaluer de 10% comme elle l'annonce (il est probable que la dévaluation sera spontanée, et d'un niveau infiniment supérieur). Conséquence déjà évoquée, l'inflation importée qui touchera les catégories modestes (textile, une bonne part de l'alimentation), tout le monde (énergie: essence, gaz, fioul, dans une moindre mesure, électricité) Même l'iPhone s'envolerait, ce qui serait sans doute l'élément déclencheur de la révolte!
Les gains attendus à l'exportation ? Encore faut-il qu'on exporte parce qu'un appareil industriel ne repart pas du jour au lendemain et parce que si nous déclarons la guerre économique sans l'avoir préparée, on nous la fera ! On exporte déjà peu de voitures, mais si une taxe vient compenser la baisse de prix très relative due à la dévaluation, les échanges ne seront guère profitables. Les salariés seront contraints de revendiquer sur le plan salarial, et il faudra bien que les pensions suivent faute de quoi... Qu'en pensera l'électorat du FN ?
benjamin borghésio
à suivre jeudi
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