Un de nos citoyens parmi les plus éminents, un de ceux qui a fait le plus pour la renommée de notre pays comme pour l'instauration de la paix et de la justice universelles a disparu
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Chacun se souvient de l'implication personnelle de Bernard Henry Lévy** dans l'instauration d'un régime de liberté en Libye.
On dit qu'il détruisit ce char à mains nues...
** Béhachel est aussi connu comme le premier et le meilleur disciple du grand philosophe patagon JB Botul: il fit une analyse de son oeuvre d'autant plus aboutie et achevée que le dit Botul n'a jamais existé. Un intellectuel du commun ne s'en serait jamais relevé: béhachel si, qui ne trébucha même pas. C'est une preuve de son immense talent.
Chacun se souvient de ses apparitions sur le terrain, collant aux rebelles à qui il dictait tactique et stratégie, en plus de conseils liés à la communication (d'autant plus qu'où qu'il aille, il y avait toujours au moins trois caméras pour le filmer).
On a en mémoire ses déclarations pleines de certitudes sur le fait que le nouveau régime serait forcément pluraliste, démocratique, ouvert sur le monde et soucieux de rétablir la liberté universelle après pplus de quarante ans de pouvoir de l'immonde Kadhafi (celui qui envoya un sosie camper une semaine durant à deux pas de l'Elysée*** tout comme un autre sosie, Bachar el Assad, assista au défilé du 14 juillet 2008, fête nationale française et symbole d'une Révolution qui aboutit à la chute du despotisme).
*** On n'imagine pas que Sarkozy ait toléré la présence d'un tel personnage en cet endroit.
Béhachel était si passionné qu'il appelait notre président sur sa ligne directe pour l'entretenir du sujet et prenait la place de Juppé, numéro deux du gouvernement et chef de la diplomatie française, pour annoncer lui-même et par anticipation les positions que la France défendrait à l'ONU. Juppé en fut fort marri, l'orgueilleux.
Nul doute qu'une fois le tyran non seulement tombé mais assassiné (un procès aurait gêné beaucoup de monde, et si béhachel soucieux avant tout de justice formelle ne protesta point contre le fait c'est sans nul doute qu'il avait une laryngite à ce moment), celui qui renvoie Malraux et Lawrence d'Arabie dans les poubelles de l'histoire se dresserait contre ce qui se passe en ce moment en Libye, s'il n'était retenu dans une geôle sordide où sa vie est sans nul doute en danger.
Jugez-en.
Le projet de constitution quasiment adopté en Libye a pour base la Charia, dans son interprétation la plus archaïque. Sous Kadhafi, des femmes pouvaient circuler sans se déguiser en isoloir et sans se faire accompagner d'un homme, elles pouvaient même (les salopes!) conduire un véhicule, enseigner, soigner, bref tenir une place dans la société. Quelques mois après le triomphe de la Liberté, on ne les voit plus que très voilées, sortir furtivement de chez elles quand elles ne peuvent réellement pas faire autrement. Il est probable que même Arielle Dombasle serait contrainte de porter le voile si elle se rendait à Tripoli (le premier qui dit que ce serait une bonne chose se fera entarter)
C'est un euphémisme, de dire que les Libyens ne brillaient guère par leur ouverture sur les frères africains et s'il y a des explications à cela, ce n'est pas pour autant admissible: leur tyran a souvent dépensé des fortunes pour détabiliser les pays voisins ou a contrario tenter de s'en faire des alliés, au lieu de se préoccuper du bien-être de son peuple.
C'est une des causes de l'exacerbation du racisme subi par les migrants d'Afrique subsaharienne, qui, en 2012, permet ratonnades, pillages et même assassinats en masse. Etre un étranger noir en Libye, c'est être par postulat un ancien mercenaire de Kadhafi (quand plein de pauvres bougres ne faisaient que travailler dans ce pays qui leur offrait des salaires misérables mais qui leur permettaient de vivre - ce qui était impossible chez eux).
MSF qui fut la première ONG à s'engager aux côtés des rebelles libyens quand on risquait sa peau à le faire, quand il fallait soigner sous les obus et missiles de Kadhafi, après avoir protesté discrètement des jours durant, a dû quitter les centres médicaux attachés aux établissements pénitentiaires de Misrata (la ville martyre, la ville rebelle, l'héroïne chantée quotidiennement par béhachel qui, sur place, avait forcément une vision claire et limpide des événements qu'il relata à la suite dans un livre forcément culte.
En effet, l'organisation ne tolère plus qu'on l'instrumentalise. Qu'on lui envoie des prisonniers torturés des jours durant par les combattants de la liberté, afin qu'on les remette sur pieds avant de les martyriser de nouveau. Qu'on utilise les blessures elles-même pour faciliter la torture (manipuler une fracture, c'est un moyen commode de provoquer des douleurs atroces). MSF est choquée de constater que les brulures de cigarettes sont somme toutes une des formes de mauvais traitement parmi les plus bénigmes.
Donc pour ne pas cautionner ces actes (ce qu'on pourrait lui reprocher après), après s'en être ouverte auprès du CNT qui s'est déclaré "embarrassé", l'ONG plie bagage.
Comme il n'est pas concevable que béhachel ne parte pas en guerre pour que les exactions cessent ou pour qu'on mette fin à une scandaleuse campagne de désinformation visant à déshonorer les héros du CNT et les sublimes rebelles de Misrata, on ne peut que se demander qui le réduit au silence et par quel moyen. On ne le voit plus à la Télé... où est-il pris en otage et dans quelles conditions?
Nous en appelons à tous les amis de la Liberté, de la philosophie, du monde libre. Il ne s'agit pas seulement de sauver un homme, mais de préserver un symbole, une icône (à plein tube). Pétitionnons, manifestons, battons-nous, ne relâchons pas la pression sur les autorités.
Il faut sauver béhachel !
benjamin borghésio, président d'un comité de soutien dont il s'est autoproclamé président, secrétaire et chargé de communication.
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