La droite, seule légitime pour exercer le pouvoir.
Le bon exemple espagnol...
Pays-bas et pays de l'ail
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Une fois de plus, la droite démontre qu'à ses yeux, elle est seule légitime à exercer le pouvoir. Cette fois, le stratagème employé est la multiplication des attaques concernant "l'inexpérience des opposants de Nicolas Sarkozy" (dont le challenger favori, mais pas seulement)
En clair, quand la droite est au pouvoir par temps de crise, il ne faut pas changer "un capitaine expérimenté" (quand bien même à la suite de manoeuvres hasardeuses il aurait coulé son rafiot) et en période de prospérité on ne voit pas pourquoi on changerait une "équipe qui gagne".
Donc l'alternance est inutile (sauf si par décision incompréhensible du peuple, elle était par accident écartée des palais nationaux)
Il parait qu'il faut avoir occupé longuement des postes ministériels pour être apte à gouverner. On apprend ainsi que CHarles de Gaulle, Konrad Adenauer, Willy Brandt, Franklin Delanoé Roosevelt, Harry Truman, JF Kennedy, Lyndon Johnson, Richard Nixon, Hellmut Schmidt, Margaret Thatcher, Tony Blair, B. Clinton, H. Kohl, GW Bush, A. Merkel, B. Obama, L. Zapatero, James Cameron, M. Monti (la liste est loin d'être exhaustive) ont été ou sont des dirigeants d'une incompétence crasse, par manque d'expérience. Toujours bon à savoir...
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Voilà un pays cité en exemple pour son sérieux depuis dix ans au moins. Zapatero qui est resté socialiste à peu près comme Sarkozy est devenu trotskiste a renoncé à tout ce qui devrait faire la "marque de fabrique" d'un gouvernement de gauche en principe attaché à la préservation des intérêts des catégories populaires, en multipliant les mesures d'austérité, en "liberalisant" l'économie, afin de réparer (selon les dogmes libéraux) les conséquences d'une crise à la fois financière et immobilière qui frappait L'Espagne, pays donné en exemple autant par les "socialistes raisonnables" que par la droite, parce qu'il dégageait même un excédent budgétaire.
Les électeurs préférant logiquement l'original à la copie ont infligé une raclée historique à ces "socialistes", se réfugiant dans une abstention massive qui porta au pouvoir Rajoy, néo-franquiste assumé qui en a logiquement remis une couche en abaissant encore davantage le peu de droits sociaux qui subsistaient, afin de rétablir les grands équilibres. Un quart de la population est au chômage (dont 50% des moins de 25 ans privés de toute indemnité). L'Espagne est devenue terre d'émigration massive, le marché du travail est encore "assoupli", dans le but de retrouver les fondamentaux économiques.
Conséquence. Le dérapage budgétaire espagnol s'accroît et Bruxelles le juge "grave" (du fait de la récession massive et de l'angoisse qui saisit la population, plombant ainsi tous les comptes)
Prenant ses partenaires européens de court, Mariano Rajoy avait annoncé vendredi que l'objectif du déficit public espagnol serait de 5,8% cette année, au lieu de 4,4% visé précédemment, dans l'objectif d'un retour au maximum autorisé de 3% par l'UE en 2013. Des responsables des institutions européennes ont averti qu'ils resteraient intransigeants sur le retour du déficit à 3% du PIB en 2013.
"Jusqu'à novembre dernier, on nous disait que l'Espagne allait être un peu au-delà de l'objectif" de déficit de 4,4%, "le 30 décembre 2011 on nous a communiqué un dérapage majeur, de 2 points, et il est passé à 2 points et demi" vendredi, a souligné M. Altafaj. "Nous avons besoin de chiffres solides, validés, pour faire une évaluation complète" de la situation avant de faire des recommandations aux Etats européens concernant la suite des événements, a-t-il souligné.
En clair, malgré ces efforts qui allaient au-delà des "recommandations" de la Commission (on n'est pas dans une situation à la grecque: les impôts rentrent en Espagne), l'austérité ne fait qu'accroître les déficits, et pour corriger cela on se prépare à infliger des sanctions économiques drastiques sous forme d'amendes communautaires... qui tireront encore davantage le déficit. Le blessé perd tout son sang, pour le soigner on lui inflige une saignée. A part ça, le dogme de Merkel sur la rigueur et l'équilibre mécanique indispensable est la seule alternative...
Autres nouvelles du front : les Pays-bas qui eux aussi dédaignent les "pays de l'ail" en rabattent singulièrement: leurs prévisions de croissance et de déficit sont telles - malgré leur orthodoxie - que prudemment ils s'astreignent à plus de modestie.
Le chroniqueur Rob de Wijk souligne dans Trouw qu’il est grand temps que les Pays-Bas arrêtent de faire la leçon aux “pays de l’ail”, comme on surnomme aux Pays-Bas les Etats du Sud de l’Europe, car :
De tous les pays européens riches, les prestations des Pays-Bas sont les pires. La récession est ici aussi forte que dans les pays de l’ail dont on n’arrête pas, de façon incessante et sur un ton hautain, de prendre la mesure.
benjamin borghésio
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