"Nous tenons les clés du futur"
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Que vous êtes nombreux ! Mes amis, pour autant qu'elles soient fiables, les premières estimations qui nous sont données nous permettent de tirer quelques enseignements.
Le premier enseignement qui s'impose est que notre peuple semble bien déterminé à tourner la page des « années Sarkozy ». Le total des voix des droites, dans toutes leurs composantes, recule par rapport à 2007. Mais l'extrême-droite est à un haut niveau : nous avons donc eu raison de concentrer notre campagne sur l'analyse et la critique radicale des propositions de l'extrême-droite. Nous avons eu raison de le faire, et si nous ne l'avions pas fait, peut-être le résultat, ce soir, serait-il encore plus alarmant. Il l'est ! Alors c'est le moment pour moi de dire combien nous nous sommes sentis seuls, à certains moments, dans cette bataille : l'un imitait, l'autre ignorait. Nous avons porté sur notre dos l'essentiel du combat.
Honte à ceux qui ont préféré nous tirer dessus plutôt que de nous aider ! Souvenez-vous pour toujours des noms de ceux qui ont refusé ce combat ou, pire, qui ont préféré relayer les arguments calomnieux et anti-communistes de l'extrême-droite contre nous.
A cette heure, c'est le score du Front de Gauche qui tient la clé du résultat final dans ses mains.
C'est donc vous tous – et non pas moi, bien sûr – qui avez cette décision car, à la vérité, nous aurons été la force politique nouvelle, la seule qui ait percé et qui soit née dans cette élection. C'est nous, dès lors, qui avons les clés du résultat.
Je vous appelle en conscience à assumer pleinement cette responsabilité sans vous occuper des commentaires, des impressions, des petits jeux de pronostics auxquels j'invite à ce que personne ne s'abandonne. Et je le redis très clairement : à cette heure, en conscience, il n'y a rien à négocier ! Notre engagement n'a besoin d'aucune autorisation ni d'aucune cajolerie pour se déployer dans toute sa force.
Je vous appelle à vous mobiliser aux rendez-vous qui vous sont donnés. Le premier mai derrière nos syndicats, avec la classe ouvrière dans la lutte, notre camp, notre famille politique : le monde du travail et de ses revendications ! Je vous appelle à vous retrouver le six mai – sans rien demander en échange ! – le six mai, pour battre Sarkozy !
Je vous demande de ne pas traîner les pieds, je vous demande de vous mobiliser comme s'il s'agissait de me faire gagner moi-même l'élection présidentielle.
Ne demandez rien en échange, seulement l'acte de votre conscience ! Pourquoi ?
La bataille que nous menons n'est pas une bataille personnelle, ni même une bataille dans un seul pays : il s'agit de retourner la table, de renverser la tendance qui en Europe maintient tous les peuples sous le joug de l'axe Sarkozy-Merkel. Il faut le briser en France !
Voilà ce que nous allons faire ! Et parce que nous allons le faire, alors, il sera clair, net et sans bavure que c'est nous qui faisons les décisions dorénavant, à gauche, et dans le pays !
Élevons-nous à la hauteur du pouvoir qui nous a été donné par notre rassemblement. Continuons tranquillement de marcher notre chemin, car je vous le dis : inéluctablement, l'Histoire vient à notre rencontre et nous allons à la sienne. Inéluctablement, les solutions que nous avons défendues, et principalement celles du partage des richesses et du changement de régime, seront mises à l'ordre du jour par les chocs qui s'annoncent.
Quel que soit le président de la République qui sera élu, la finance, d'ores et déjà, est déterminée à agresser le peuple français. Et alors, quel que soit le responsable, il n'aura d'autre choix que de se soumettre ou de résister : et pour ce qui est de résister, il n'y a qu'une force, la nôtre !
[l'assistance scande : « Résistance, résistance ! »]
Ayez au cœur le sentiment du travail bien fait. N'oubliez jamais les images de la force de votre rassemblement. Ne vous laissez plus jamais éparpiller, disperser.
En une seule fois, nous sommes parvenus dans le peloton de tête : la prochaine sera celle de la conquête définitive du pouvoir, par les urnes et la démocratie.
Vive la République, vive la classe ouvrière, vive la France !
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Pour ma part, jamais je n'ai aussi peu regretté de ne pas avoir franchi le pas de l'adhésion franche à une des composantes du Front de Gauche. Parce que quand on peut débattre loyalement au sein d'une organisation dont on est membre, on est engagé moralement, on se doit de suivre les directives arrêtées d'un commun accord... Or on débat au Front de Gauche et je me sentirais contraint de déposer, le six mai, le bulletin qui permet de virer Sarkozy.
Je suis sûr d'une chose: je ne voterai jamais Sarkozy, contre qui que ce soit, et mon souhait de voir cet individu malsain dégager de la scène politique est intact. Mais de là à se rallier à des déserteurs du combat contre le racisme, la xénophobie et la haine de l'autre... cela mérite réflexion.
Qui à gauche, à part Mélenchon, s'est opposé frontalement au FN? Cela ne s'oublie pas, surtout quand la campagne a commencé par des épithètes malsonnants sur "Mélenchon pire que le Pen" et qui "négociera son ralliement contre un ministère" (dès 20h30 hier soir, litière a été faite de cette calomnie) et qu'elle s'est achevée en envoyant la presse bobo multiplier les attaques fouille-merde pour le déconsidérer, la moins indigne n'étant pas celle d'un Joffrin qui se pose en grande conscience morale - omettant de signaler qu'il a passé de (belles) vacances avec JM le Pen (cf. photo ci-jointe). On est loin de la connivence, là: on est carrément dans la complicité.
Alors oui, je l'avoue: si je prends le bulletin qui permet de chasser Sarkozy, ce sera avec des pincettes - surtout qu'il n'incarne aucun changement profond de la politique menée en France. Il va falloir me persuader et "c'est pas gagné", euphémisme.
Pas de langue de bois. Les objectifs espérés pour le Front de gauche ne sont pas atteints malgré une superbe performance: malgré les attaques croisées, il est certes monté de 3% (les premières estimations) jusqu'à 11% en un an, et c'est une progression foudroyante. Mais il ne faut pas se leurrer: la montée du FN avec tout ce que cela implique tempère ce résultat qui, je pense, aurait atteint 14 ou 15% sans les attaques ignobles de la dernière décade, attaques qui ne sont pas, pour l'essentiel, venues de la droite dure (encore un euphémisme).
Bref, treize jours de cogitations. Et un choix forcément douloureux.
Mais pour les législatives, bonne nouvelle en Seine & Marne, dans le fief de Copé surtout, qui peut être mis en difficulté. Cet individu, comme l'essentiel de l'UMP, a joué avec le feu en se faisant le petit télégraphiste des idées lepénistes, et comme ailleurs il n'a réussi qu'à remettre le parti xénophobe en première ligne. Or le FN risque de lui coller aux pattes par le biais des triangulaires: si ça se produit, il y aura une justice dans le fait d'être puni par où on a péché, et la gauche sera représentées par un candidat... de gauche: Guillaume Quercy, membre du FdG qu'il sera facile de soutenir sans arrière pensée.
benjamin borghésio
... qui rappelle que ses propos n'engagent que lui.
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