Que Sarkozy mente, on a l'habitude.
Signalons toutefois deux perles, à propos de syndicats envers qui il a des indignations sélectives.
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La CGT tout d'abord, qui eut le tort de signaler que son programme ne correspondait ni de près ni de loin à un projet conforme aux intérêts de ses mandants. Qui a eu le tort de déclencher un conflit légal dans un journal où existait un grave différend entre salariés et direction. Ce journal ayant prévu de présenter une interview du candidat sortant, ce dernier a présenté ça comme une intolérable mesure de censure dont il serait victime (c'est bien connu: en France les sarkozystes ont du mal à s'exprimer)
La CFDT maintenant, accusée d'avoir menti et lâché les salariés de Florange victimes de Mittal (avec cette petite poussée qui suinte le populisme haineux, en distinguant délégués et ouvriers de base).
Les faits sont têtus et chacun se souvient que Sarkozy a promis la réouverture d'au moins un des deux haut-fourneaux... Les deux sont éteints. De quoi se targue-t-il?
J'ai obtenu 17 millions d'euros d'investissement (...). Si ces travaux n'avaient pas été engagés, c'était la certitude que les hauts fourneaux [il y en a deux, appelés P3 et P6] ne reprenaient pas (...) Il ne s'agit pas d'annonces mais bien de décisions. Ces 17 millions, si nous les avons obtenus, c'est que j'ai su convaincre le groupe ArcelorMittal que Florange ne devait pas mourir", assure le président-candidat, dans un entretien à L'Est Républicain, au Républicain Lorrain et à Vosges-Matin, publié le 2 avril.
Pur mensonge. Mittal a spécifié très clairement qu'il ne rouvrirait les haut-fourneaux que si le Marché le permettait... Or il ne le permettra jamais vu le différentiel de coûts entre l'Inde et l'UE (il n'a acheté le site que pour le mettre en veilleuse avant de le démanteler progressivement). S'il a consenti ces investissements - ridicules compte tenu de la taille du site - c'est pour une raison très simple: faute d'un entretien minimal, un haut fourneau est définitivement hors d'usage en peu de temps et doit de ce fait être démantelé. Or l'Indien se garde une poire pour la soif - dans le cas très hypothétique d'une demande qui repartirait à la hausse ou d'un renchérissement des coûts de transports tel que le rapprochement des lieux de production de l'acier et des endroits où on l'utilise soit intéressant (surtout si la circulation dans les détroits est comprommise). L'autre raison, c'est que s'il ferme définitivement le site il devra, pour respecter la législation européenne, dépenser des centaines de millions pour le démantèlement et la dépollution (faute de quoi il risque l'embargo sur ses produits): bref, ces 17 millions sont en réalité une énorme économie... et en parallèle ce sont les fonds publics qui paient le chômage partiel des ouvriers.
Argument sarkozyste: les syndicats ne doivent pas faire de politique. Outre que la politique régissant la vie économique et sociale on ne voit guère quel serait leur rôle, on peut s'interroger en constatant cela:
Parisot voit en Mélenchon "l'héritier d'une forme de Terreur"
Extraits...
"Le programme de Jean-Luc Mélenchon est un programme qui installerait une modalité de contrôle de l'économie et pas seulement de l'économie, peut-être comme on n'en a jamais vu",
""Il y a aussi des phases dans les révolutions qui sont terribles. Je trouve que Mélenchon est beaucoup plus l'héritier d'une forme de Terreur que l'héritier des plus belles valeurs de la Révolution", a ajouté Laurence Parisot, qui dit avoir remarqué que certains des manifestants pro-Mélenchon lors d'un récent rassemblement à la Bastille brandissaient des piques.
Elle trouverait par ailleurs "ringard" que des ministres communistes entrent dans un éventuel gouvernement.
On force sur les substances illicites au Medef? Parce que le rassemblement colossal de la Bastille était autant solennel que festif: aucune manifestation de haine envers qui que ce soit n'y fut proférée. Contrôle de l'économie? Il ne va même pas jusqu'à celui instauré par le CNR et maintenu sous la IVe puis les débuts de la Ve.... De Gaulle, un sovkhozien? Quant aux ministres de tel ou tel parti qui seraient "ringards" çe ne te regarde pas, ma grande: c'est le peuple qui en décide et pas le patronat (sans nul doute, il n'y a personne de ringard ou d'incompétent en son sein)
On attend avec impatience que Sarkozy reprenne l'espace d'un instant son rôle de président. Et qu'il tance de la même manière Parisot à la tête d'un syndicat patronal qu'il tança des centrales de salariés.
Qu'il la somme de ne pas faire de politique (en lieu et place elle pourrait agir pour que ses mandants fissent preuve d'un peu plus de compétence... l'économie française s'en trouverait confortée)
benjamin borghésio
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