S'il ne cède pas et tient parole (après ses engagements de campagne)
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Le Président, tout en prenant acte du fait que le départ intégral des Français à la fin de 2012 sera impossible pour des raisons matérielles (manque de gros porteurs disponibles, même en louant les Antonovs russes et ukrainiens) a réitéré devant le sommet de l'OTAN sa promesse de campagne: si des formateurs et une partie de l'intendance demeureront sur place, les troupes qui combattent effectivement en Afghanistan - en particulier dans la vallée de la Kapisa, un des endroits les plus exposés -, auront plié bagage avant la date fixée par l'oukase de Sarkozy (2013, après 2014)
Il en sera peut être fini, de ces cérémonies aux Invalides pour rendre hommage à de jeunes soldats français morts pour rien. Chacun sait que cette guerre est perdue, que de toute manière nous ne défendons qu'un fantoche, une baudruche corrompue, le "président" Karzaï qui, s'il se remplit les poches ne "règne" guère (et mal) que sur quelques quartiers de Kaboul) et que notre plus puissant allié là-bas (le Pakistan), collabore activement avec les Talibans!
Il est aussi temps de rappeler que l'engagement français a été décidé par Chirac en 2001 et qu'en onze ans, aucun débat formel suivi d'un vote n'eut lieu au Parlement. Fait sans doute unique dans une démocratie, surtout quand l'opinion publique est très majoritairement opposéee à ces aventures coloniales dans des pays avec lesquels, en outre, nous ne sommes attachés par aucun lien historique (contrairement à la Grande Bretagne)
L'UMP, par les voix de l'ex ministre de la défense et de son secrétaire général fait comme d'habitude preuve de mauvaise foi. On la met au défi de faire soutenir cette position par ses candidats, lors des réunions électorales de la campagne à venir!
L'ancien ministre de la défense Gérard Longuet (UMP) a jugé, dimanche 20 mai, "intenable" la position de François Hollande sur un retrait des troupes françaises combattantes d'Afghanistan fin 2012, et le secrétaire général de l'UMP Jean-François Copé a souhaité qu'il y renonce.
M. Hollande devait annoncer au sommet de l'Otan réuni à Chicago cette décision de retrait anticipé assorti d'un maintien de formateurs de l'armée de Kaboul. Avant lui, Nicolas Sarkozy avait déjà décidé en janvier que ce retour interviendrait en 2013 au lieu de 2014 comme prévu par l'Alliance au début de l'opération en Afghanistan en octobre 2001.
"Honnêtement, c'est une position intenable parce que nous sommes entrés en 2001 du temps de Chirac et de Jospin dans une coalition en Afghanistan" ce qui voulait dire "que nous rentrons ensemble et que nous partons ensemble", a dit M. Longuet sur RTL. "C'est une mauvaise décision" prise au nom "d'une promesse de campagne. Objectivement, ça ne me choquerait pas que François Hollande revienne sur cette promesse-là au nom de l'intérêt supérieur de notre pays", a dit M. Copé. "Vous vous rendez compte de l'image que la France va donner !", s'est-il exclamé. "Nous apparaissons comme des gens qui nous défilons, ce n'est pas bien", a-t-il insisté, en se demandant qui protégera les formateurs français de l'armée afghane.
On déduira de ce laïus que pour Copé, une promesse de campagne (surtout quand elle est populaire) est faite pour ne pas être honorée. Ensuite qui a dit en 2001 que l'intervention décidée juste après les attentats du 11 septembre pour faire sauter la base arrière d'Al Qaida était toujours viable, sans évaluation, onze ans après? Et en quoi le fait de partir de façon unilatérale un an plus tôt est-il choquant lorsque c'est Hollande qui le décide, et naturel quand ce fut Sarkozy?
[Longuet] /... "Il y a autant d'Allemands ou d'Italiens que de Français, deux fois plus d'Anglais" engagés en Afghanistan, et ainsi "vis-à-vis de nos partenaires européens, nous nous plaçons dans la situation d'être ressentis par eux comme des gens imprévisibles, dont l'engagement n'est pas d'une solidité absolue", a-t-il souligné. "Techniquement, c'est de toute façon un casse-tête pour régler le problème dans les délais annoncés par M. Hollande, c'est à dire 6 mois", a estimé M. Longuet. "C'est simplement impossible, sauf à abandonner le matériel ou sauf à demander, ce qui serait assez cocasse, aux autres pays de la coalition de garder notre matériel, le temps qu'on aille le chercher", a-t-il ajouté.
L'ex facho (dont un récent lapsus révéla les nostalgies passées) additionne des choux et des carottes et se fait l'incarnation même de la mauvaise foi. Il omet le fait que de nombreux pays ont déjà retiré leurs troupes stationnées en Afghanistan. Ensuite que les Rosbifs sont dans une de leurs ex colonies, et chacun sait qu'au nom de leur relation spéciale avec les USA, ils en sont le 51e état, sur le plan militaire.
Pour les Italiens, depuis que les Talibans en ont massacré quelques-uns, ils ne sortent plus de leurs casernes et leur présence n'est que virtuelle. Les Allemands font à peine mieux et assument-ils des charges comparables aux notres dans le monde? Sont-ils intervenus en Libye? Au large de la Somalie? Assureront-ils comme les Français une aide aux pays de l'Afrique subsaharienne, contre l'Aqmi, la nouvelle nébuleuse terroriste? Contribuent-ils à contrôler le détrit d'Ormuz comme nous, alors qu'ils profitent au moins autant que nous du pétrole qui y transite?
Contrairement à ce que ces deux atlantistes assumés déclarent, il est tout à fait possible de terminer la mission française en six mois, les Afghans certifiant être à même de contrôler la Kapisa (avons-nous des raisons de douter de la parole d'un pays souverain?) Ensuite pour tenir compte des contraintes logistiques, un contingent réduit pourra tout à fait garder l'essentiel de l'arsenal, qui sera rapatrié progressivement par les voies aériennes et maritimes, plus vite si notre "allié" le Pakistan condescend à réouvrir une route stratégique qu'il a fermée au grand dam de la coalition.
L'essentiel, ce sont les principes: la France n'a rien à faire dans ce conflit et en outre l'Occident n'a rien à y gagner. Y-a-t-il plus de démocratie en Afghanistan? La femme est-elle plus émancipée? Le pays produit-il moins de drogue? Faut-il continuer l'énumération de questions qui ne sont que le reflet de notre échec? Dans ces conditions, nous n'avons qu'à partir et le plus tôt sera le mieux!
benjamin borghésio
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